CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2725 

 

 

n°2725
 
" Le juge Fayard "

dit "Le Shériff"

 

(1977)-(Fr)-(1h52)  -      Thriller politico-judiciaire   

 

Réal. :     Yves  Boisset   

 

 

Acteurs:   P.Dewaere, A.Clément, P.Leotard, J.Bouise ...

 

Synopsis

 

 

Un jeune juge d'instruction aux méthodes peu orthodoxes est chargé d'élucider une affaire de hold-up. Il est convaincu que l'un des suspects, ancien commissaire, bénéficie de protections au plus haut niveau. Mais celui-ci est assassiné avant que le juge ne soit parvenu à réunir des preuves à son encontre. Peu soutenu par sa hiérarchie, le magistrat est décidé à mener à bien son enquête.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Inspiré par l’affaire du juge Renaud, premier magistrat assassiné en France depuis la fin de l’occupation, Yves Boisset fait scandale à l’époque. Son film sera sujet à polémique et lui-même sera menacé. Campé par un Patrick Dewaere propre sur lui, idéaliste, obstiné et engagé, le juge Fayard est un film politique doublé d’une enquête policière incriminant des notables de province, des membres du SAC et leurs liens étroits avec le gang des Lyonnais. On suit donc toutes les phases de cette enquête avec passion, à travers la complexité des rapports humains, en observant l'évolution des relations entre ce juge, sa hiérarchie et la police, c'est à dire du soutien qu'il reçoit, jusqu'à son isolement complet quand ses méthodes et ses résultats deviennent tout à coup gênants aux entournures. Et la fin tragique que l’on connaît…

Ah Yves Boisset ! Jusqu’à présent je ne lui connaissais qu’un film (que je chéris pourtant), j’ai nommé « Dupont Lajoie ». Avec ce « juge Fayard » je retrouve cette réalisation sobre mais réfléchie, bien montée et surtout très dynamique du type. Derrière la cause et les fracas de l’affaire véridique de l’assassinat du juge Renaud et du gang des Lyonnais, il y a quand-même un véritable savoir-faire dans l’écriture, dans les mises en abîme et surtout dans la construction de cette atmosphère crue d’oppression que moi j’adore. Alors certes, en fin de compte ça reste un polar assez classique mêlé à un thriller politique qui tire parfois un peu trop sur la corde du plaidoyer et du « tous des salauds », mais bon, l’un dans l’autre, quand je pèse le pour et le contre, que je regarde ce qu’ont été capables de livrer les Dewaere / Bouise / Bozzuffi et consorts sous la caméra de l’ami Boisset, je me dis quand même que j’ai là un beau petit morceau du cinéma policier français qui régale bien…

Les années ont passé et la dénonciation des méthodes du SAC et de la collusion entre politiques et gangsters paraît sûrement moins forte qu à l époque. Mais « le juge Fayard » reste une belle réussite d Yves Boisset l un des cinéastes les plus énervé et engagé du cinéma français. Son polar tient en haleine tout le long, bénéficie d un excellent casting avec quelques gueules (Jean Bouise, Philippe Leotard et Jean Marc Thibault pour ne citer qu eux) et surtout d un Patrick Dewaere qui met toute sa révolte naturelle et sa sincérité dans ce juge qui ne veut pas détourner les yeux et rentrer dans le moule.

Un des meilleurs films du regretté Patrick Dewaere, qui campe ici un jeune juge d'instruction inflexible, tenace et intègre qui va se retrouver au beau milieu d'une affaire entremêlant pègre et politique, au risque de sa vie, mais prêt à tout pour faire éclater la vérité. Yves Boisset réalise ici un polar politique d'une grande réussite, avec un casting très réussi (Auclair, Aurore Clément, Léotard...). Un excellent représentant de ce genre de productions à la Costa-Gavras.

Ce film est inspiré par l'assassinat du juge François Renaud survenu à Lyon en juillet 1975. Ce polar d’Yves Boisset sorti deux ans après les faits, est d’une farouche efficacité. *Le Juge Fayard dit "Le Sheriff"* est fort car dénonciateur d'un pouvoir Français peu démocratique durant les années 70. On a affaire à un basculement concret où d'un simple braquage de station service on passe à une affaire d’Etat très compromettante et qui atterrit dans les mains du jeune et ambitieux juge Fayard qui découvre que les truands en question sont membres du SAC (Service d’Action Civique). Dès lors, Boisset dévoile un système prétendument démocratique, qui en réalité est trempé par la violence et la corruption, tout en mettant en avant la complicité de certains politiciens. Concernant Dewaere, malgré la pression permanente que subit son personnage, il trouve une fois de plus un rôle lui collant parfaitement à la peau et correspondant impeccablement à son jeu d'acteur fougueux et impétueux

 

Un excellent thriller politico-judiciaire typique des années 70 qui symbolise bien l'engagement du cinéaste Yves Boisset dans des sujets brûlants. "Le Juge Fayard dit le Sheriff"(1976) permettait à Patrick Dewaere de trouver un énième rôle mémorable. Celui d'un juge d'instruction ivre de justice et de révélations au grand jour de complots,qui met sa vie en danger en voulant inculper tout ceux derrière un hold-up aux allures d'affaire d'Etat. Dewaere est vraiment impressionnant. On raconte qu'il gifla Boisset en réaction à un désaccord,ou encore qu'il était en dépression chronique suite à sa rupture avec Miou-Miou. Sur une action se passant dans un Saint-Étienne en pleine urbanisation,et sur une musique éloquente de Philippe Sarde,le film déroule ses idées gauchistes,et montre à quel point les relents de la Guerre d'Algérie étaient encore vivaces,avec une collusion en souterrain entre le grand banditisme et la soi-disant justice. La métaphore de la destruction pour mieux renaître,est bien évidemment celle de la vieille garde d'extrême-droite face à une jeunesse bien plus modérée. Schématique,mais toujours empli de pistes de réflexion.

Je ne sais pas ce que vaudrait ce film sans Patrick Dewaere. Un film policier dont le thème et l'idée de dénoncer les magouilles politico-mafieuse sont louables, mais c'est un peu juste dans la forme. La concubine du juge Fayard est vraiment "chelou" (je n'ai jamais vu ça!), et le scénario lui est un peu mal dégrossi. Aussi ça fait toujours plaisir de voir Philippe Léotard même s'il n'a pas un rôle important ni sensationnel. Bref un film correct tiré vers le haut par Patrick Dewaere qui ne peut pas non plus faire des miracles.

 

Quand on suit le juge dans sa vie ou l'enquête c'est prenant, quand ce sont les malfrats et leurs méfaits beaucoups moins, à revoir, probablement

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA