CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2724 

 

 

n°2724
 
" Lire Lolita à Téhéran "

 

 

(2025)-(It,Isr)-(1h47)  -      Drame   

 

Réal. :     Eran  Riklis   

 

 

Acteurs:  C.Farahani, Z-A.Ebrahimi, M.Kavani ...

 

Synopsis

 

 

Azar Nafisi, professeure à l’université de Téhéran, réunit secrètement sept de ses étudiantes pour lire des classiques de la littérature occidentale interdits par le régime. Alors que les fondamentalistes sont au pouvoir, ces femmes se retrouvent, retirent leur voile et discutent de leurs espoirs, de leurs amours et de leur place dans une société de plus en plus oppressive. Pour elles, lire Lolita à Téhéran, c’est célébrer le pouvoir libérateur de la littérature.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Malgré une réalisation un peu ronronnante, "Lire Lolita à Téhéran", porté par la grâce et l'engagement de l'actrice iranienne Golshifteh Farahani, et par le casting brillant des femmes qui l'entourent, est un hymne à la puissance libératrice et salvatrice de la littérature, et des mots.

Les luttes d’Azar Nafisi et des jeunes filles qui furent ses élèves, au lendemain d’une révolution aux promesses brisées, affirment une vérité intemporelle : la trame sans fin de la terreur des mollahs.

"La lecture est une amitié." Ce beau film, inspiré du roman d'Azar Nafisi, semble avoir fait sienne cette réflexion de Marcel Proust.

Malgré un manque de personnalité dans une mise en scène tantôt démonstratrice, tantôt elliptique, on s’incline devant l’incarnation de ces femmes asphyxiées, violentées. Et bouleversantes.

Réalisée par Eran Riklis (Les Citronniers), cette reconstitution du Téhéran des années 80 et 90 n’atteint certes pas la profondeur narrative d’un grand film sur l’Iran contemporain comme Les Graines du figuier sauvage, mais les compositions de Golshifteh Farahani, Zar Amir Ebrahimi et leurs partenaires réussissent à transmettre le sentiment de révolte nécessaire.

Mis au service d’une cause qui ne souffre guère de doute, ce melting-pot filmique peine toutefois à dépasser le stade illustratif d’une dénonciation vertueuse.

« Lire Lolita à Téhéran » est un film important par son sujet. Mais la forme est très convenue et plate. On s’attend à tout dans ce « Cercle des poètes disparus » à Téhéran, tellement théorique qu’il en devient ennuyeux.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Cette adaptation cinématographique du livre du même nom, a le mérite d'avoir reussi à recréer l'Iran des années 70, même si les images ont été tournées en Italie. Dans Lire Lolita à Téhéran il y a un côté "cercle des poètes disparus", quand un groupe de femmes au profil très différent les unes des autres, se réunie pour échanger, apprendre, résister en toute illégalité, à l'aide de la littérature étrangère. Ce film m'a fait prendre conscience de la chance que j'ai d'être une femme qui vit dans le pays des droits de l'homme et dont la devise est : liberté, égalité, fraternité.

J’ai trouvé le film lumineux, il nous éclaire pendant cent minutes grâce à des dialogues d’une grande sensibilité, une analyse de l’histoire ( celle de l’Iran) d’une extrême pudeur, et un casting de jeunes femmes toutes plus belles les unes que les autres ( je pense à la professeur de littérature ( Golshifteh Farahani), et un débat philosophique entre La politique et la littérature tout à fait passionnant….Pas une seconde doute ni d’ennui devant un scénario sans surprise et divisé en quatre chapitres, chacun consacré un chef d’œuvre littéraire ...Petit reproche, la sensibilité est épisodique, et n’apparaît que vers la fin du film, mais ce n’est pas vraiment erratique ??. Si vous aimez la politique, l’Iran, les livres, un film que je recommande chaleureusement...Lumineux vous dis je ?

 

On pense notamment aux autodafés de l'Inquisition ou sous les nazis. Sous le régime ayatollah de l'Iran le système est plus pernicieux, plus insidieux mais pas moins violent puisqu'au lieu de s'attaquer aux livres directement ils frappent les lecteurs et donc l'éducation qui y est liée. Si la ligne directrice reste le destin de Azar Nafisi/Farahani de son retour en Iran en 1979 et son départ en 1997, le parallèle essentiel et central du film repose sur l'oppression du régime envers les femmes, face à la littérature comme porte vers une liberté de pensée et donc source d'émancipation du moins intellectuelle. Malheureusement c'est sur le traitement respectif des deux parties que le film s'avère peu convaincant, où comment la partie oppression reste efficace sur le fond et sur la forme mais qui reste plus laborieux voir cacophonique sur la partie littéraire, la philosophie scolaire effleurée, les discours plus ou moins téléphonée et/ou plus ou moins pertinents mais convenus, parvient difficilement à créer un réel lien tangible avec les événements. Le film manque un peu de passion et de lyrisme mais il n'en demeure pas moins vraiment intéressant d'un point de vue historico-social et donc à conseiller, forcément.

Le projet d'adaptation de Lire Lolita à Téhéran, paru en 2009, pouvait inspirer une certaine méfiance, avec un réalisateur israélien aux commandes (pas n'importe lequel, toutefois, celui des Citronniers, Eran Riklis), une scénariste américaine et un tournage en Italie. Il y a un côté Cercle des poètes disparus dans cette évocation d'une résistance littéraire et féministe aux injonctions islamistes du régime de Khomeini, mais le contexte est évidemment tout autre, bien plus dramatique. La nouvelle génération des jeunes femmes iraniennes n'a pas connu cette époque mais sa révolte, mondialisée grâce aux réseaux sociaux, résonne comme un écho à l'histoire des débuts d'une révolution qui a tôt fait de réprimer et de condamner. Le film, malgré la qualité de ses interprètes, Golshifteh Farahani et Zar Amir Ebrahimi (la coréalisatrice du fantastique Tatami), notamment, souffre un peu de la comparaison avec les longs métrages iraniens récents, dont le caractère d'urgence et d'intensité, avec des conditions de tournage in situ difficiles, donne un caractère d'authenticité plus frappant. Malgré tout, Lire Lolita à Téhéran en dit long sur la dictature sur les consciences d'une idéologie en marche et sur le combat solidaire qui y répond, sous le boisseau, en catimini, avec fierté, en l'occurrence dans un magnifique cercle des universitaires disparues, dont la lutte reste un symbole et une raison d'espérer, bien des années plus tard.

Film italien, tourné en Italie par un réalisateur arabo-israélien et une Directrice de la photographie française, interprété en farsi et en anglais par des comédiennes iraniennes exilées un peu partout dans le monde, "Lire Lolita à Téhéran" est l'adaptation cinématographique d'un livre au titre identique, un livre très autobiographique de Azar Nafisi. Dans le film, c'est Golshifteh Farahani qui interprète le rôle de l'écrivaine qu'on voit revenir en 1979 en Iran, pleine d'espoir à la suite de la chute du Shah. Le film est présenté sous forme de 4 chapitres, chacun de ces chapitres étant le titre d'un des romans anglo saxons (Gatsby le magnifique, Lolita, etc. ) que Azar, devenue professeure dans le département anglais à l'Université de Téhéran, cherche à faire connaitre à ses étudiants et, plus encore, à ses étudiantes, les considérant comme particulièrement émancipateurs. Le problème, c'est que des étudiants islamistes les considèrent eux comme étant sulfureux et contraires aux "valeurs" de l'Islam. Ce film raconte donc un combat mené par des femmes dès le début du régime des Mollahs, un combat qui, 40 ans plus tard, a repris de la force avec le mouvement Femme, vie, liberté. Si le fond du film est donc particulièrement fort, si l'image réalisée par Hélène Louvart est magnifique, si les comédiennes sont toutes très poignantes dans leur jeu, si on apprécie la sororité qui les lie, on ne peut s'empêcher de regretter que le réalisateur arabo-israélien Eran Riklis se montre beaucoup moins convaincant dans sa mise en scène et son montage par rapport à des films précédents qu'on avait particulièrement appréciés : "Mon fils", "La fiancée syrienne" et, surtout, "Les citronniers".

Contrairement aux apparences ce n’est pas du cinéma iranien, lequel attire toujours un public généreux d’un soutien international bien nécessaire. S’il s’agit bien de l’adaptation cinématographique du récit d’une autrice iranienne, le film est italo-israélien. Il n’aura pas eu à se fritter aux interdits culturels, nationalistes et religieux et autres censures du régime iranien puisqu’il est entièrement tourné en Occident. On sait comment les réalisateurs du cru savent ruser. Mais tel n’est pas le propos ici. Pour les spectateurs d’ici, il a valeur d’un message politique et accessoirement leçon de littérature. Certaines scènes sont glaçantes dans la dénonciation du régime théocratique et totalitaire. Un jour, un jour viendra, où ce film et bien d’autres seront programmés à Téhéran. Ce jour-là il sera aussi permis d’y lire Lolita, un roman américain. Se rappelle t’on qu’il fit scandale à sa parution (1955) et fut l’objet de dénonciation et de censure au nom de la morale ? Comme quoi…

 

J'ai eu l'impression de re-regarder Persepolis ou Tatami. Un film qui aurait pu être beaucoup plus intéressant si les auteurs avaient fait l'effort de le rendre moins cliché.

 

 

 

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