Fiche 2722
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" Dossier
secret " ( Mr Arkadin )
(1955)-(Fr,Esp,Sui)-(1h33) - Policier, Thriller
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Synopsis
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Le richissime M. Arkadin, menacé d'un chantage par un jeune homme qui courtise sa fille, enquête sur son propre passé. En Espagne, à Paris, Tanger, Amsterdam, Munich, Arkadin retrouve ainsi d'anciens complices...
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Le Monde Le Parisien Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles L'Express
Télérama Cahiers du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Brazil Ecran Large Aden Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix (Reprise en 2011) Orson Welles trace un portrait tout en arabesques, faux semblants et délires baroques que les images (comme les hommes) s'épuisent à cerner. "Mr Arkadin" mérite d'être vu dix fois à la suite tant il regorge d'idées. Certains films se contentent d'une idée dans le film, "Mr Arkadin" propose dix idées par plan. Fin connaisseur de Shakespeare donc, [le réalisateur] réapprivoise dans "Le Dossier secret" ses thèmes favoris, le pouvoir, le masque, la vérité fardée et source de destruction. Mettant en scène des personnages qui falsifient tout, jusqu'à leur propre existence, dans une Europe en ruines physiques et morales, Welles signe là un chef-d'oeuvre – trop méconnu – du polar noir.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Orson Welles était un génie ! Si le scénario est intéressant mais pas exceptionnel, c'est dans la façon de le traiter que le réalisateur nous donne le tournis. Au départ on ne comprend pas tout, c'est parfaitement normal, puisque c'est une enquête et le puzzle ne se met en place que tardivement et tient parfaitement la route. On reste fasciné par la beauté des plans et des cadrages, par ces scènes de pénitents ou celle du bal masqué sur le thème de Goya. La distribution est étrange : Orson Welles droit dans ses bottes et Robert Arden, le personnage principal joue les faire valoir, (on comprendra pourquoi à la fin) et c'est avec les personnages secondaires que Welles s'est amusé (Michael Redgrave en antiquaire déjanté, Katína Paxinou en maquerelle retraitée, Mischa Auer en dresseur de puces) . Et puis il y a les femmes, Suzanne Flon, Patricia Medina et surtout la resplendissante Paola Mori (qui deviendra la 3ème Mme Welles.) A noter une excellente musique signé Paul Misraki (l'auteur de "Tout va très bien madame la marquise"). Un très grand film ! J'aime comme le jeu devient à la longue plus intense et plus inquiétant. Il n'imaginait pas quelle importance cette enquête allait avoir. Il faut dire aussi qu'OW apparaît de plus en plus au fil du récit et la tension monte d'un cran. Excellent film. Dieu a encore frappé, même si malheureusement ça doit être un de ses films que j'aime le moins (ce qui ne veut rien dire en soit vu que j'aime tous ceux que j'ai vus). Welles livre un film à la narration en flash back un brin plus simple que celle de Citizen Kane, bien que globalement l'histoire soit la même : découvrir la vie d'un homme dont on ne connaît rien. Welles livre une prestation hallucinée, terrifiante, il fait vraiment peur et son personnage bien qu'il ne parle peu, qu'on le découvre petit à petit fascine par sa part de mystère. J'avoue que l'histoire m'a moins passionnée que la soif du mal, le procès, le criminel, othello, macbeth, mais le film se suit sans aucun temps mort, il se passe beaucoup de choses, mais j'avoue avoir été un brin déçu. Déçu par la mise en scène que je n'ai pas trouvée aussi audacieuse que dans Citizen Kane ou la Soif du mal par exemple. Je pense que c'est un film qu'il faut faire mûrir dans son esprit, j'ai dû rater des choses, c'est certain, je le reverrai avec plaisir dans un ou deux ans. Très rapidement nous sentons qu'Orson Welles souhaite comme à son habitude nous emmener vers des chemins inattendus et des réflexions aussi étonnantes que passionnantes... Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est réussi! Quelle imagination, quelle technique (avec une science des gros plans littéralement hallucinante), quelle virtuosité à tout niveau pour nous faire ressentir autant d'émotions complémentaires et contradictoires à la fois, tout cela en nous proposant une galerie de personnages foisonnants et particulièrement géniaux. Mais d'ailleurs, qu'est-ce que le film lui-même? Une comédie, une parodie, un thriller, un film noir? Il est au fond totalement impossible de répondre à cette question tant Welles passe son temps à nous balader de bout en bout, et cela pour notre plus grand plaisir. Certains pourront alors bien entendu rester quelque peu hermétique au scénario, pour le moins complexe (et c'est peu dire), mais il serait pourtant bien dommage de passer à côté d'une quête de l'identité aussi fouillée, intelligente et inoubliable que ce "Mr Arkadin" connu également sous le titre de "Dossier secret". Immense et grandiose.
Je suis un énorme fan de Orson Welles, il doit même être un de mes réalisateurs préférés. Mais ce Mr. Arkadin est le film que j'aime le moins du cinéaste (mais bon face à La soif du mal et La dame de Shanghai c'est à relativiser aussi). Pour commencer autant dire le plus évident, Welles reprend avec ce film exactement la même structure que Citizen Kane, à savoir une enquête menant à la découverte progressive de la vie d'un homme de pouvoir. Sur le papier le film avait tout pour réussir, il est d'ailleurs bon, là n'est pas le problème, mais il est infiniment moins maîtrisé que son modèle. Car là où dans son classique Welles arrivait à rendre la complexité de son histoire totalement compréhensible, il n'y parvient pas ici, dans Citizen Kane l'histoire était très dense mais il savait prendre des pauses pour que le spectateur ait le temps de respirer et de tout remettre à sa place, là Welles est trop fouillis et la quantité d'information qui nous est constamment jetée au visage est trop importante. Mais là où ce Mr. Arkadin n'a pas à rougir de son aîné c'est dans sa mise en scène, elle est aussi intelligente que audacieuse, à l'image cette soirée masquée totalement hallucinée ou de la vue subjective de Mily lors de sa discussion avec Arkadin dans un bateau toujours tanguant. J'aurais voulu que le film soit plus qu'une simple démonstration du génie de Welles, mais même si il n'y a que ça le film mérite d'être vu. Œuvre méconnue et touffue du grand Orson Welles,"n"(1955) peut être vu comme un polar noir qui inclut de nombreuses portions d'espionnage. A l'image de l'immortel "Citizen Kane",Welles utilise ses thématiques favorites de l'homme de grand pouvoir qui dissimule tout derrière les apparences,le secret,les faux-semblants,la manipulation,voire la mégalomanie. Arkadin est un riche armateur qui engage un aventurier vantard pour faire la lumière sur son passe. En effet,il se prétend amnésique... Le détective improvise va s'apercevoir en recherchant des témoins qu'une machination est en place. Confus,bavard et elliptique,ce film pêche dans sa cohérence scenaristique. Une conséquence sûrement de la coproduction chaotique aux 4 coins de l'Europe. En revanche,du côté de la direction artistique,c'est du grand art. Welles se filme uniquement en contre-plongée et dans des angles obliques pour souligner la stature et l'omnipotence de ce personnage shakespearien qu'est Arkadin. Le film est volontiers baroque. Et on garde définitivement en mémoire la fable du scorpion et de la grenouille!
C'est très dur de suivre un film d'enquête réalisé par un cinéaste dont la mise en scène est remarquable et truffée de trouvailles. On est éblouis par l'inventivité de Welles sur le choix des plans, qui sont pour la plupart inclinés, audacieux ( vue subjective de Sophie ivre, où Welles est immobile face à un décor valsant ) et qui prouvent les talents du cinéaste. Seulement, l'intrigue est une reprise non voilée de Citizen Kane, avec cependant beaucoup de changements, mais le montage accélère trop la cadence sans que le spectateur comprenne vraiment et totalement les situations, de toute façon elle n'est pas excellente ni captivante en soi, juste un prétexte pour exposer une fois de plus la mise en scène de Welles malgré le manque de moyens visible, comme la post-synchronisation pas toujours efficace (manque de bruitages et mouvements de lèvres / paroles pas très calés ) et un plan d'ensemble qui se repète par un copié-collé pas très subtil ( vers la fin ). On ne retiendra pas les personnages ( excepté Welles grimé en marin ), ni l'histoire, mais seulement une autre exposition réussie de Welles réalisateur. Le film illustre assez bien l' oeuvre de Welles des coups de génies et à coté de ça des difficultés pour fignoler le travail et garder une continuité.
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