Fiche 2717
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L'évènement "
(2021)-(Fr)-(1h40) - Drame
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Synopsis
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France, 1963. Anne, étudiante prometteuse, tombe enceinte. Elle décide d’avorter, prête à tout pour disposer de son corps et de son avenir. Elle s’engage seule dans une course contre la montre, bravant la loi. Les examens approchent, son ventre s’arrondit.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Le Monde Le Parisien Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles
L'Express Télérama Cahiers
du Cinéma Positif
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Un choc émotionnel porté par une révélation : la comédienne Anamaria Vartolomei. Un Lion d'Or à Venise amplement mérité pour ce film coup de poing. Anamaria Vartolomei incarne avec un aplomb ahurissant une jeune étudiante en Lettres des années 1960 qui tombe enceinte et se retrouve sans personne vers qui se tourner quand elle décide d’avorter. Il y a, dans « l’Événement », un peu des Dardenne de « Rosetta » et du « Fils », de la caméra collée aux basques du « Fils de Saul », de Laszlo Nemes, et des accents émancipateurs qu’on retrouve chez Agnès Varda ou dans les premiers films de Chloé Zhao. Un peu flottant quand il se contente de coller aux déambulations d’Anne, le film gagne la partie grâce à sa crudité, sa frontalité. A sa façon de se dissoudre « dans la tête et la vie des autres », comme l’écrivait Annie Ernaux. Puissamment politique, il vient rappeler que la bataille de l’avortement continue de faire rage. La tragédie qui se déroule dans une atmosphère peu à peu poisseuse correspond tout autant à la résurrection d’un passé français refoulé qu’à la projection dystopique de ce qu’aurait pu être notre monde aujourd’hui, si le droit à l’avortement n’avait pas été conquis. On s'ennuie devant ce Lion d'Or qui n'est certes pas raté mais fait office de représentant 2021 d'un déjà vieil académisme. L’écriture visuelle du film, mécanique et impersonnelle, est animée par la croyance un peu absurde que, pour être proche des affects d’un corps, il faut l’abstraire complètement de son environnement.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Le Lion d'Or gagné par Audrey Diwan à Venise, avec L’Événement, au nez et à la barbe de Jane Campion, Almodovar et Sorrentino, entre autres, en a interloqué plus d'un. Les mêmes ne seront plus étonnés après avoir vu cette adaptation choc du récit autobiographique d'Annie Ernaux. En premier lieu, L’Événement, avec toute sa crudité et quelques scènes proches de l'insoutenable, est là pour se souvenir de temps pas si lointains où un avortement clandestin en France, surtout pour les plus démunies, était une course d'obstacles presque insurmontable où le danger d'y laisser sa peau était égale à la honte et à la culpabilité dans une société rigide et patriarcale. Ceci est mon corps, ce cri solitaire était alors inaudible. Cela, le film le retranscrit avec une force peu commune dans une mise en scène remarquable qui passe de la douceur à la violence sans se départir d'une empathie peu commune pour son héroïne. Plus largement, avec une maîtrise totale, Audrey Diwan nous parle d'une jeunesse sous le boisseau, en quête de liberté, y compris sexuelle, D'un grand réalisme, L’Événement n'est en rien un film qui revendique, il s'agit avant tout de montrer, un peu comme l'avait fait Mungiu dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours, avec la même énergie et un talent identique. Pour que le film soit à la hauteur de ses ambitions, il lui fallait une interprète extraordinaire et c'est exactement ce qu'est Anamaria Vartolomei, incroyable de bout en bout, dans la légèreté comme dans la déréliction et la douleur. Ne pas chercher plus loin le film français de l'année, désolé pour Titane, c'est bien de L’Événement qu'il s'agit. Lion d'or à la dernière Mostra de Venise, "L'Événement" est un film coup de poing sur un droit qui nous parait totalement normal et légitime de nos jours. Mais il y a 60 ans, il en était tout autrement : l'avortement. La réalisatrice arrive très subtilement à nous partager les angoisses de cette jeune femme qui souhaite suivre ses études et l'obligation de garder un enfant non désiré. Nous suivons son parcours chaotique afin de réaliser son projet. C'est prenant et poignant. La réalisation est impeccable. Chaque plan est très bien pensé et la direction photo est magnifique. Le casting est parfait. Anamaria Vartolomei tient le film du début à la fin, elle est incroyable. Un Lion d'Or largement mérité qui prouve qu'un sujet fort et une réalisation sans artifice et intelligente créent un chef d'oeuvre.
Étrange qu'un film traitant du corps manque finalement autant de
chair, ou disons : d'incarnation. La faute à des anachronismes
gênants : je doute qu'en 1963 une jeune étudiante s'exprime avec
autant d'insolence et d'assurance, et se rende en amphi les épaules
constamment dénudées. Ou joue à la fille facile alors qu'elle est
censée être obnubilée par cet avortement qu'elle doit à tout prix
réussir. En somme : le personnage est peu crédible. Quant à la mise
en scène, il serait bon qu'on en finisse avec cette caméra à
l'épaule qui signifie combien le personnage principal vit une
épreuve - Rosetta des frères Dardenne a définitivement épuisé cette
méthode, ça ne fonctionne plus. Mais soyons juste : le film sait
aussi faire monter le stress chez le spectateur, à mesure que le
temps passe et l'échéance finale de plus en plus incertaine. Les
dernières scènes sont difficiles à soutenir, sans qu'on puisse
soupçonner la réalisatrice de complaisance. Le film débute alors qu'on a déjà les tenants et aboutissants, à savoir l'issue même du processus vers l'avortement. Mais la cinéaste n'a cessé d'insister sur l'autre partie qui lui importe, il y a donc la volonté de lier la question du désir, et sur ce point on est un peu perplexe. Le désir reste surtout lié au plaisir, au bonheur qu'on ne ressent jamais dans le film. Que ce soit en famille, entre amis ou en soirée ou avec un homme les filles ne semblent jamais franchement heureuses ou même insouciantes. Donc la thématique du désir reste trop sous-exploité, reste alors que le drame de l'avortement et sur ce point Audrey Diwan est dans le juste, l'authentique, l'humain dans un récit porté par une actrice éblouissante. La mise en scène est au service de son personnage central, le film est ainsi filmé en format 1.37 pour se concentrer uniquement sur son personnage et laisser l'arrière-plan juste en filigrane. Audrey Diwan signe un film beau et tragique, mais il est dommage que la dimension du désir soit restée lettre morte et que l'émotion soit figée uniquement sur le drame.
Dans le fond le film est bon... on mesure la complexité à l'aube des années 60 de se retrouver enceinte et tout ce que ça implique ... l'opprobre, la fin des études, l'irrespect des hommes qui vous jugent comme une fille facile ... tout ça est très bien mené. Dans la forme... des tas de choses on gâché mon plaisir. Les actrices ne ressemblaient en rien aux filles de cette génération, surtout pas l'héroïne , qui est née en 1940 donc a supposément 23 ans en 63 et ... va rentrer à la la fac ? Les coiffures crêpées les jupes écossaises les robes juponnées ? On manque d'informations sur l'époque, l'heroine vend d'occasion des livres de poche plus cher que leur prix neuf en 1963... la bande son ne reflète pas du tout celle des années 60, les endroits où ils dansent sont ultra sonorisés (on n'est pas en 1980 !) bref, des incohérences qui m'ont beaucoup gêné. C'est dommage de ne pas faire attention aux détails d'une époque ... On nous annonçait un choc pour ce nouveau film d’Audrey Diwan (après son excellent premier film Mais vous êtes fous), il était donc très attendu. J’en ressors assez déçu et je reste sur ma faim. Je n’ai jamais pu m’attacher aux personnages, surtout à celui de la jeune fille. J’ai trouvé l’ensemble froid et sans émotion, trop clinique. Certes, l’histoire est édifiante, et on se réjouit que Simone Veil se soit battu pour le droit à l’avortement en France. Il y a tant de pays qui font marche arrière, et d’autres où cela est simplement toujours impossible. Pour cela, le film est malheureusement toujours d’actualité. On notera tout de même une bonne direction d’acteurs. Les jeunes sont très biens, Anamaria Vartolomei en tête. Les seconds rôles sont interprétés par des pointures telles que Sandrine Bonnaire, Pio Marmai ou Anna Mouglalis. Mais la mise en scène manque de puissance et de force pour le sujet, qui lui seul ne parvient malheureusement pas à transcender l’ensemble. Bref, je me suis ennuyé. Je suis globalement déçue par ce film pas assez politique et trop axé sur le corps. Le manque de budget crève l'écran et le personnage fait tout le temps la gueule. On n'arrive pas à croire qu'elle ait pu céder à un désir sexuel debordant. Le café des parents est vu comme un endroit très sympa tenu par des des gens joyeux et aimants. On ne comprend pas que le jeune Anne veuille s'en échapper à tout prix. Bref, la lecture des livres d'Annie Ernaux est d'un tout autre acabit que ce film. "L'évènement" a fait du bruit, c'est donc tout à fait normal d'avoir des attentes. Et il n'en a comblé aucune. Déjà, ça saute aux yeux, mais il est particulièrement mal rythmé. Volontairement lent, c'est un parti pris qui ne fonctionne pas. En plus d'être lent, il possède bien trop de longueurs qui cassent le pauvre rythme déjà peu présent. Les personnes ne sont pas attachants, notamment Anne dont on se fiche pas mal du sort tant ce personnage est vide. C'est une coquille sans âme. Un personnage écrit qui n'a pas réussi à transmettre quoi que ce soit à l'écran. Car niveau émotion, ça ne passe pas non plus. Au vu de son sujet, je m'attendais à des scènes fortes, des personnages forts et une certaine tension. BINGO, aucun des trois. Aucune scène ne marche vraiment. Seule la scène d'avortement où elle tente par elle-même de s'en sortir provoque quelque chose. Même la vraie scène d'avortement par la suite est ratée. La violence ne passe pas et, encore une fois, ce personnage est vide. Finalement "L'évènement" est un film qui ne réussit pas grand chose. Je ne connaissais pas tant la réalité sur l'avortement dans les années 60. Et maintenant, après 2 heures de film, je ne suis toujours pas plus avancé. Oui, c'est difficile. Et même ça je ne l'ai pas ressenti dans le film.
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