CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2690 

 

 

n°2690
 
" Mon gâteau préféré "

 

 

(2024)-(Iran,Fr,Sue,All)-(1h36)  -      Comédie  dramatique   

 

Réal. :     Maryam Boghadam et  Betash Sanazzha   

 

 

Acteurs:  L.Farhadpour, E.Mehrabi, M.Ilkhani  ...

 

Synopsis

 

 

Mahin a 70 ans et vit seule à Téhéran. Bravant tous les interdits, elle décide de réveiller sa vie amoureuse et provoque une rencontre avec Faramarz, chauffeur de taxi. Leur soirée sera inoubliable.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

D'une précision chirurgicale - on pense parfois à Michael Haneke -, la mise en scène évite toute théâtralité, les acteurs sont formidables et la grenade dégoupillée de l'émotion finit par exploser pour donner une profondeur insoupçonnée au récit.

On prend donc un immense plaisir à découvrir le beau personnage interprété avec un grand talent par Lili Farhadpour, sorte d’héroïne faisant le pont entre générations, qui n’aspire qu’à une relation décente avec un homme bien. Comme elle, on rit, on respire, on tremble : bref, on vit !

Comme le titre bizarrement naïf du film ne l’indique pas, [les réalisateurs] cueillent dans chaque instant de plaisir la gravité qu’y instille fatalement une société aussi répressive que la République islamique d’Iran.

Evoquer la sexualité d’une femme (et la filmer tête nue) a valu aux deux cinéastes l’interdiction d’accompagner leur film lors de sa présentation en compétition à Berlin où il a reçu le prix de la critique internationale. Preuve définitive de la dimension politique et frondeuse de cette comédie aussi douce qu’acide.

Ce récit d’apparence modeste mais drôlement tendre, cruel également, fait un charmant doigt d’honneur au régime avec son épicurisme et son romantisme séditieux.

On ne peut qu’admirer le geste politique engendré par cette fiction, qui ose, comme son héroïne, braver de nombreux interdits faits aux cinéastes et artistes iraniens. On est plus circonspects sur l’aspect narratif du film et les relations, parfois étonnantes, mais rarement passionnantes, entre les personnages

La morale du film sur le courage des microrésistance privées, d’une inversion des signes moroses par l’étincelle d’une simple rencontre, s’inverse brutalement dans un final absurde et sinistre.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film iranien de plus. Décidément on est gâté ! Cette fois-ci c'est un film moins politique que les précédents sortis en France. C'est une belle romance entre deux seniors qui ont laissé la vie les happer sans qu'ils s'en rendent vraiment compte. Leur solitude pèse et leur rencontre est un vrai bonheur. Sans dévoiler quoi que ce soit, on sourit des situations, des dialogues,  notamment sous la douche. Le film est une ode à la liberté et il fait vraiment du bien. Un regard tendre et poétique. Bravo aux réalisateurs qui ont dû tourner illégalement à leur propre péril. Sous chaque dictature, il y a heureusement des contestataires épris de liberté. Un film à voir plutôt que le quatrième opus des Tuche. On parle rarement de l'amour entre des personnes de 70 ans et plus et là, c'est une vraie réussite. 

Le cinéma iranien n'en finit plus de nous surprendre et nous émerveiller. Preuve avec ce long métrage qui est d'une exquise élégance et qui traite de la solitude des personnes âgées dans un pays déjà corseté par la police des moeurs. On sent un vrai vent de liberté souffler chez ces deux séniors qui vont vivre une soirée mémorable - à bien des rapports. Leur génération ayant connu le temps du Shah, ils se rappellent leur pays avant l'arrivée des Mollahs et sont les premiers à s'attrister du raidissement moral. J'avais le sourire aux lèvres pendant tous le films ( si on excepte la fin un peu sombre). Ce film suinte l'amour, l'amour de la vie, du prochain et on en sort ragaillardi.

La rencontre improbable de deux célibataires de 70 ans, seuls dans la vie. Il y a des moments drôles au troisième degré ( la danse, la douche, le restaurant) et d’autres carrément tragiques ;..on en ressort ému et circonspect ( qu’est ce que l’amour?) ….Le film est touchant donc, filmé avec élégance et joliment interprété, bravo au couple d’interprètes, pour le moral on repassera, mais le cinéma iranien, nous offre un film plein de délicatesse et d’ironie, une jolie surprise , je conseille

Ce film vous gagne le cœur progressivement. Petits moyens mais personnages tellement humains, tellement tendres et sympathiques. On se prend si fort à souhaiter leur bonheur dans cet univers de contraintes et de suspicion où ils vivent. Deux vieilles personnes qui tentent une ultime fois de vivre les simples et merveilleuses joies de la vie, de l'amour, de la complicité sous un régime qui s'efforce de les en priver. Un film fort tout en douceur. Je recommande.

 

Les coréalisateurs de Mon gâteau préféré, Maryam Moqadam et son mari Behtash Sanaeeha n'ont plus la liberté de quitter l'Iran et leur situation risque peu d'aller dans le bon sens, plus leur film sera montré dans le monde. Son thème : la rencontre inopinée de deux "jeunes gens" de 70 ans, solitaires et habitués à l'être, pourrait paraître anodin s'il n'était situé dans un pays où les plaisirs de la vie y sont en grande partie interdits, sans parler de la lamentable condition des femmes. Les deux héros du film n'ont plus beaucoup d'années à vivre et ils entendent profiter de leur affection toute fraîche en buvant du vie ou en dansant joyeusement. Il ne faut pas attendre de Mon gâteau préféré des prouesses en matière de mise en scène mais le récit, en forme de jouissance d'automne pour ses deux protagonistes, est gorgé d'humanité, de douceur et de joie de vivre et représente un hymne à la liberté, à la tendresse et à la bonne chère, dans un environnement où la simple idée du bonheur semble un péché inexpiable. Comédie ou drame, peu importe, au fond, toute œuvre cinématographique issue d'Iran semble un petit miracle, tellement la réalisation en est incroyablement périlleuse. Et devient, immédiatement, un acte de résistance audacieux contre l'effroyable police des mœurs.

Un beau film , sur la solitude au 4eme âge, thème universel, mais ici accentué par le fait qu’ il se situe en Iran où les relations homme-femmes sont extrêmement difficiles et codifiées durement par le régime islamiste. On comprend donc la difficulté supposée pour ces solitaires du 4eme âge à se rencontrer, se croiser, se fréquenter, s’amuser ensemble. Le film construit astucieusement cette relation entre cette veuve, très seule, ( ses enfants sont partis vivre aux USA) et ce chauffeur de taxi , ancien militaire retraité, rencontré fortuitement dans l’après-midi et qui organiseront un premier diner en tête à tête le soir même . De l’humour, de la tendresse, quelques piques contre le régime islamiste plutôt bien dosées, sur son absurdité, son obsolescence. Les deux acteurs sont excellents, mais le film pêche par un rythme très lent, la démonstration s’étire en longueur, certains plans sont très ( trop ) longs . Le scénario est un peu juste, on comprend très vite le thème, et le double twist final est vite compris, l’allégorie avec le régime des mollahs est claire, et la leçon de philosophie quoique empreint de poésie, nous parait très longue. Quelques touches intéressantes sur le quotidien de ce régime en fin de course, mais qui n’arrivent pas à donner un rythme suffisant malgré l’originalité du sujet.

 

Je suis pourtant un grand fan de films iraniens, mais là j'ai souffert le martyr. Ce spectacle de décrépitude physique, morale et affective est à la limite du supportable. Des vieilles dames qui se racontent par le menu leurs déboires de santé, quel ennui ! Les tête-à-tête avec le chauffeur de taxi sont déprimants.

On voit d’abord les deux tourtereaux roucouler. Le tableau est délicieux mais il est terriblement statique. Leur coup de foudre est trop immédiat pour être crédible, trop parfait pour ne pas condamner le scénario à la panne sèche. Que pourrait-il se passer maintenant que nos deux héros filent le parfait amour ? C’est alors qu’intervient un coup de théâtre. Il évite au scénario la panne sèche qui le menaçait. Point positif. Mais il a le défaut d’entraîner le film dans une direction, macabre, qui n’était pas la sienne, qui rompt avec le registre qu’il avait choisi jusqu’alors, au risque d’en brouiller le message.

Si le cinéma iranien nous propose très souvent le meilleur, il arrive que certains titres ne présentent pas un haut degré d'accomplissement.C'est l'exemple de " mon gâteau..." dépourvu d'un scénario d'une quelconque finesse ni de complexité. Certes la réalisation est entre les mains de deux cinéastes qui connaissent leur affaire, mais le scénario ( et ça me semble très léger) se résume en une ligne et une idée. Peut-on rompre sa solitude et commencer une relation amoureuse à soixante dix ans ? Jouant de façon discutable sur les sentiments, " mon gâteau...", longtemps ennuyeux, laisse de surcroît un goût amer voire même déplaisant.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA