CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2683 

 

 

n°2683
 
" La mer au loin "

 

 

(2024)-(Be,Fr,Mar)-(1h57)  -      Drame, Romance  

 

Réal. :     Saïd  Hamich   

 

 

Acteurs:  A.Gretaa, A.Mouglalis, G.Colin ...

 

Synopsis

 

 

Nour, 27 ans, a émigré clandestinement à Marseille. Avec ses amis, il vit de petits trafics et mène une vie marginale et festive… Mais sa rencontre avec Serge, un flic charismatique et imprévisible, et sa femme Noémie, va bouleverser son existence. De 1990 à 2000, Nour aime, vieillit et se raccroche à ses rêves.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large   Elle     Télé Loisirs    L'Obs      Critikat.com   La Croix  

 

Parce qu’elle est complexe et contradictoire, souvent sinueuse, l’émigration de ce jeune arrivé clandestinement en France ne sera jamais traitée comme sujet tangible, mais comme une impression, une émotion qui serre le cœur et inonde chaque image du second long métrage bouleversant de Saïd Hamich.

Ce deuxième long métrage fait ressentir la douleur de l’exil sur le temps long et dans toute sa complexité.

Qu’on ne se méprenne pas : on est ici très loin d’une « Leloucherie » baignée de social, mais plutôt dans le sillage d’une chronique au long cours façon « Nous nous sommes tant aimés », vampée par ce faux solitaire de Nour qui, sans bouger d’un cil, voit son petit monde ballotté au gré du temps.

Le réalisateur embarque son personnage dans une destinée qui semble le dépasser, ne craint pas le mélo, ni même un certain romantisme qui donne à son film un aspect désuet apaisant, sentiment renforcé par la description d’une Marseille interlope et chaleureuse qui ne doit plus exister ainsi avec cette musique en fond sonore. On devrait réécouter du raï.

La référence avouée du réalisateur est L’Education sentimentale de Flaubert (grand pourfendeur de formules toutes faites, d’ailleurs) : on trouve effectivement dans La Mer au loin la même ampleur narrative pour raconter le désenchantement causé par le temps qui passe.

La mer, au loin, devient à la fois horizon et métaphore, celle des distances à franchir et des espérances à ne jamais abandonner.

La Mer au loin n’est jamais aussi poignant que quand il nous fait toucher du doigt à quel point certaines vies se construisent dans une suite d’empêchements.

Quasi documentaire - et très touchant - lorsqu'il s'attarde sur l'époque (les années 1990) et les affres de l'exil, le film s'avère plus artificiel et laborieux dans sa dimension romanesque

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film étonnant, casse gueule même tant l'histoire tient sur un fil et ne cherche pas à être aimable aux yeux des spectateurs. Nour quitte le Maroc pour Marseille et après des menus trafic, il est aidé par un commissaire de police et son épouse et ce drôle de "ménage à trois" va traverser les années et les époques au gré des maladies et des évolutions des uns et des autres. C est une belle étude de moeurs avec de beaux dialogues et une sincérité qui crève l'écran. Si l'anticonformisme ne vous rebute pas, ce film est fait pour vous.

Le film de Saïd Hamich est un superbe film d'amour et d'exil. Sur un sujet qui appelle plus le film social ou militant, le film nous emmène d'une façon extrêmement convaincante dans une forme d'utopie romantique bouleversante. Le personnage de Nour joué par Ayoub Gretaa est tout simplement magistralement déssiné, Ana Mouglalis, au sommet de son art nous propose une Noémie qui navigue constament entre force et drame sans la moindre once de pathos épais. Et que dire de la complexité du personnage de Grégoire Colin, bouleversant cohérence trash.. Le film dégage une poésie douce, mélancolique parfois au service d'un propos extrêmement exigeant sur le sentiment de l'Exil, qu'il soit géographique, intérieur.. Un film parfaitement en place ou chacun des personnages naviguant dans le chaos d'un monde éclaté est dans un mouvement permanent. Quel beau film.

Ce film est SUBLIME, romanesque, mélancolique. Un film de musique, d'ambiance. Il dit tant de choses de ces vies entre deux continents. Un très grand film.

Un chef-d'œuvre émouvant qui explore avec brio les thèmes de l'exil, de l'amour et de la quête de soi. Les performances d'acteurs sont exceptionnelles, notamment celle d'Ayoub Gretaa qui incarne un Nour à la fois vulnérable et résilient. Le film présente des plans qui capturent la beauté et la dureté de la vie d'un immigré clandestin. 'La Mer au loin' est un film bouleversant qui mérite d'être vu par le plus grand nombre.

"La Mer au Loin" est une fresque rare sur la réalité de l'exil. Le temps d'une décennie, on accompagne Nour dans les rencontres qui façonnent peu à peu son existence. L'écriture se tient à distance de toute démonstration politique simpliste et reste au plus près des personnages, incarnés par un casting remarquable. En arrière plan, se dessine la dureté d'une relation mère-fils déchirante (rendant le choix du titre assez lacanien). Baigné de lumière méditerranéenne et rythmé par une superbe playlist raï, ce film envoute et bouleverse.

 

La Mer au loin relève le défi du mélo au long cours – Saïd Hamich dit avoir été inspiré par "L’Education sentimentale" de Flaubert. Son histoire se déroule sur une dizaine d’années. Il m’a rappelé le dernier film de Gaël Morel, Vivre, mourir, renaître, qui se déroule à la même époque et met lui aussi en scène un triangle amoureux raconté dans la durée. La Mer au loin se paie même le luxe d’un retour au pays natal qui est l’occasion d’une révélation aussi étonnante que pudique.La réussite du film doit beaucoup au talent des trois interprètes de Nour, Serge et Noémie. ses trois acteurs. Ayoub Gretaa est la grande révélation du film. Grégoire Colin joue un rôle étonnant de flic bisexuel, brûlant la vie par les deux bouts. Mais c’est surtout Anna Mouglalis qui crève l’écran dès qu’elle y apparaît. Sa voix, sa sensualité enflamment la pellicule."La Mer au loin" ne révolutionnera pas le cinéma, mais livre un tableau particulièrement réussi de la situation immigrée en France dans les années 90 en évitant le double piège du misérabilisme et du sentimentalisme.

Dix ans de vie, d’espoirs et de désillusions. "La Mer au loin" suit le parcours d’un jeune immigré avec une pudeur qui évite tout pathos, préférant le réalisme brut à la surenchère émotionnelle. Si la direction d’acteurs manque parfois de justesse, la sincérité du récit compense largement, capturant avec une douceur mélancolique ce tiraillement entre deux mondes. Un film imparfait mais touchant.

 

Le film se noie dans ses ambitions. Malgré un cadre visuel travaillé, le film s’étire dans une lenteur soporifique, avec des personnages peu attachants et un récit qui semble tourner en rond. Une exploration de l’exil qui n’apporte rien de neuf, si ce n’est l’envie de regarder ailleurs... comme au loin.

Mais comment c'est possible de produire un film qui raconte une histoire avec aussi peu d'intérêt ? L'image est belle, il y a un vrai soucis du détail des années 1990 dans les vêtements et les décors, mais les personnages et leurs vies sont ennuyeuses à un niveau extraordinaire.

 

 

 

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