CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2679 

 

 

n°2679
 
" La voyageuse "

 

 

(2024)-(S-Cor)-(1h30)  -      Drame  

 

Réal. :     Hong Sangsoo   

 

 

Acteurs:  I.Huppert, H-Y.Lee, H-H.Kwon ...

 

Synopsis

 

 

Iris a récemment débarqué à Séoul. Pour faire face à ses difficultés financières, cette femme, qui semble venir de nulle part, enseigne le français à deux sud-coréennes avec une méthode bien à elle.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Le flou est d’abord narratif : on ne saura jamais quel est son passé, ses attaches en France, son but dans la capitale. Plutôt que de creuser un mystère et de laisser en suspens le dévoilement d’une identité, Hong substitue le tableau au récit.

Récompensé d’un grand prix du jury à la Berlinale, le dernier film de l’indispensable et prolifique Hong Sang-soo invite Isabelle Huppert à Séoul et creuse l’hypothèse d’un cinéma du pur instant.

Tout est frais, prêt à croquer : nous voici lost in fiction (« perdus dans la fiction »), dans un film qui travaille le surréalisme de la rencontre entre deux cultures, l’Orient et l’Occident, comme l’avait fait en son temps, entre Amérique et Japon, Sofia Coppola dans Lost in Translation (2003).

Liberté totale d’interprétation et caméra à l’affût du bel accident de tournage, la méthode instinctive du réalisateur laisse une place de choix à l’imagination de ses comédiens. Le principe d’un voyage réussi.

Si la méthode de Hong Sang-soo continue à produire de belles scènes, la répétition, dont son cinéma tirait jadis sa vitalité, s’apparente ici plus nettement qu’avant à la marque d’un possible épuisement.

S’il existe un cinéaste capable de réveiller le clown qui sommeille en Isabelle Huppert, c’est bien Hong Sang-soo.

Un récit analytique un peu répétitif mais poétique, sincère et lumineux, où s’épanouit Isabelle Huppert, merveilleuse.

Au final, le comique vient surtout du hasard de la répétition des situations avec ses deux élèves, mais l'absence de scénario se voit comme le nez au milieu de la figure, certaines interactions entre les interprètes n'étant pas toujours des plus fluides ou limpides.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

J'ai adoré ce film, c'est un chef d'oeuvre à mon petit niveau, la rencontre de Lee Hye-young et Isabelle Huppert est une pure merveille. Les dialogues et situations ont une profondeur métaphysique abyssale et en plus j'ai ri.

Ces derniers temps, Hong Sang-Soo m'inquiétait. La dernière fois que nous l'avions vu en chair et en os, à Cannes en 2023, il semblait très diminué, presque aveugle et s'exprimant difficilement. Ces derniers films, minimalistes jusqu'à l'épure, touchaient à mon sens les limites du système HSS : trop peu de matière, un manque d'inventivité que je mettais sur le compte de la maladie.Avec le retour d'Isabelle Huppert pour une troisième collaboration, Hong Sang-Soo retrouve me semble-t-il un peu de son énergie. On est d'abord rassurés par la présence rassérénante de quelques manies visuelles (les zooms et les dézooms), narratives (il est toujours plus agréable de parler en ayant bu de l'alcool - ici le makgeolli, un alcool de riz à l'apparence de lait fermenté) et conceptuelles (les mêmes dialogues sont dit au mot près dans des situations différentes, parfois par des personnages différents).Nous sommes en terrain connu, et la petite musique du coréen est toujours agréable à entendre : mélange aérien de situations loufoques (la méthode d'Isabelle Huppert pour apprendre le Français aux coréens qui l'emploient est franchement bizarre), de moments de gêne captés sur le vif (la scène de jalousie de la mère, une pépite) et de poésie rôdante dans tous les plans.La voyageuse est aussi zébré d'idées de mise en scène fulgurantes (le gilet vert d'Huppert sur une terrasse verte, un premier plan flou lors qu'elle est couchée sur le rocher) et de réflexions plutôt nouvelles sur la nature de la poésie, qui donnent lieu à des scènes intrigantes et profondes (les traductions sur Google).Sans atteindre la complexité et la richesse narrative des films de sa jeunesse, La voyageuse marque un retour en forme de Hong Sang-Soo, aidé ici par une Isabelle Huppert au sommet de son art, d'une précision chirurgicale dans son jeu blanc, à la fois incarné et mystérieux.

La délicatesse et le charme de la poésie Hong Sang-soo sont toujours intacts avec ce film teinté de mystère mais plus accessible que ses longs métrages antérieurs. Et une pierre de plus à l'édifice de la riche filmographie de notre Huppert nationale.

 

Dans ce film Sud Coréen, Isabelle HUPPERT, toujours impeccable, joue le rôle étrange et atypique d’une française arrivée dans ce pays étranger. Le scénario raconte donc le parcours de cette femme qui apprend le français avec des méthodes pas très académiques et s’insère avec bonheur dans la vie de ce pays avec des comportements parfois atypiques et mystérieux non dénués d’humour. On se laisse porter par ce film qui n’est pas sans intérêt. Il porte également un regard intéressant sur la société Sud Coréenne.

À souligner Ours d’Argent à Berlin ! Une femme française dont on ne connaît ni le passé, ni ses motivations de vivre à Séoul, donne des cours particuliers pour gagner sa vie auprès de deux femmes. S’ensuivent des conversations en anglais et une approche très originale de transmettre une langue étrangère. Bravo à Isabelle Huppert, dans le rôle de cette femme extravagante. Répétitions de scènes, images floues, un film quelque peu inclassable, unique et très atypique, singulier et très surprenant ! Peu de séances à Paris… Pour un public averti et cinéphile !

Makgeolli et poésie. Moins flou que In Water, A Traveler's Needs reste un peu énigmatique tout de même, mais rien que de plus normal pour un film de Hong Sang-soo, n'est-ce pas ? D'où sort d'elle, cette Française en Corée qui donne des cours de sa langue natale, par le truchement de l'anglais, de manière pour le moins singulière ? Et quels rapports entretient-elle avec un jeune coréen dont elle partage l'appartement. Oui, Iris, puisque tel est son prénom, apprécie l'alcool de riz et s'émerveille des poésies qu'on lui traduit gentiment. Le film est doux et frais comme une brise de printemps, sauf pour une scène dont elle est absente et qui tranche avec tout le reste. A Traveler's Needs fait le même effet que les films précédents de Hong Sang-soo, pour peu que l'on soit sensible à son charme insidieux et évanescent, un peu cotonneux, aussi. Isabelle Huppert y trône en majesté, une brindille venue d'ailleurs, dont on ne saura rien de la vie d'avant. Ce rôle de créature éthérée, qui s'enthousiasme pour la beauté, avec une candeur désarmante, convient parfaitement à une actrice qui semble se laisser porter par son naturel curieux et gracieux. A partir du moment où il y a une bouteille de Makgeolli à proximité, la vie n'est plus alors que luxe, calme et volupté.

 

Mais vient le moment de dire stop. Il est peut-être arrivé avec ce film de trop. Qu’y voit-on ? Trois scènes qui s’étirent interminablement ("La Voyageuse" dure quatre-vingt-dix minutes alors que les précédents films de Hong Sangsoo avaient l’élégance d’en durer quinze ou vingt de moins) entre lesquelles s’intercalent quelques plans de coupe filmés en extérieur. On y voit Isabelle Huppert, qui, dans tout le film, porte la même robe à fleurs et le même gilet vert, successivement dans trois appartements : face à une élève coréenne pianiste amateure, avec une autre plus âgée que rejoint son mari, enfin chez le jeune poète qui l’héberge avant que sa mère ne débarque. Saute aux yeux la façon surréaliste dont ont été tournées ces scènes : avec deux mots d’indication sur leurs personnages, les acteurs ont été abandonnés à eux mêmes devant une caméra qui tourne sans interruption. On les sent mal à l’aise dans cet exercice d’improvisation qu’ils ponctuent de rires gênés qui masquent mal leur nervosité. On aurait aimé qu’ils se tournent vers la caméra et qu’ils aient le courage de dire : « arrêtons ce cirque ».

Malgré une Isabelle Huppert égale à elle-même, c'est-à-dire remarquable, ce film au scénario minimaliste et improbable n'est qu'une fable fugace, si légère qu'elle est balayée de notre mémoire dès la sortie de la salle par le moindre coup vent, mais saoulés par l'alcool de riz coréen.dont raffole et abuse Iris l'héroïne mystérieuse de cette nouvelle toute aussi étrange qu'inclassable..

Bon ben le Isabelle Huppert un peu un traquenard.... le genre de cinéma expérimental tourné en video qui nous a franchement endormis par son dispositif répétitif ( le film est construit par une succession d'entretiens). On cherche un sens là où il n'y en a peut être pas et il y a même une sorte de gêne à voir Isabelle Huppert reconnaître devant ses "élèves" à qui elle est sensée apprendre le français ( tout en parlant tout le temps anglais) qu'elle n'a aucune expérience et qu'elle teste sa méthode...bref vous l'avez compris j 'ai eu l'impression de perdre mon temps ou d'être le cobaye d'une sorte de cinéma proto-expérimental

Isabelle Huppert traverse ce film comme une météorite : on ne sait pas d'où elle vient, on ne sait pas où elle va, on ne sait pas ce qu'elle veut. Tout ce que l'on sait c'est qu'elle donne des cours de français avec une méthode peu orthodoxe et TRES intrusive. Mais dans quel but ? Ici aussi l'accent est mis comme dans "un hiver à Sokcho" à la cuisine au piment..C'est à peu près tout ce que j'ai retenu. C'est ma deuxième expérience dans l'univers du cinéma Sud Coréen et sans doute la dernière.

 

 

 

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