CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2673 

 

 

n°2673
 
" A beautiful day "

 

 

(2017)-(Am,Fr)-(1h30)  -      Drame, Thriller   

 

Réal. :     Lynne  Ramsay    

 

 

Acteurs:  J.Phoenix, E.Samsonov, J.Doman ...

 

Synopsis

 

Interdit - 12 ans avec avertissement

La fille d’un sénateur disparaît. Joe, un vétéran brutal et torturé, se lance à sa recherche. Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Lynne Ramsay, en symbiose avec Joaquin Phoenix, dissèque le héros américain. Un très grand film, à la fois romantique et désespéré.

Lynne Ramsay dope son polar hardboiled grâce à une mise en scène et à un montage d'une exceptionnelles profondeurs, transformant Joaquin Phoenix en ange de la mort déchirant.

"A Beautiful Day" n’est pas un film plaisant. Mais passionnant, excitant, fascinant. Essentiel.

Le quatrième long métrage de Lynne Ramsay s'ouvre sur la promesse d'un film de genre électrisant, avec invitation à partager l'intimité d'un as du crime. Cette promesse sera tenue, mais le programme chamboulé en cours de route. Ce qui permettra de passer de l'exercice de style brillant et maîtrisé à un film étonnant, attachant et dérangeant qui ne ressemble à aucun autre.

C'est du cinéma-puzzle, à la fois agaçant et passionnant, parfois réussi, parfois ridicule.

Si la performance de l’acteur, primé à Cannes, est indiscutable, la violence hyper esthétique de la réalisatrice Lynne Ramsay pose question.

Cette obsession inquiétante pour la cruauté semble curieusement refléter une forme de fascination chez la cinéaste qui échoue à dénoncer l’horreur qu’elle ne cesse d’esthétiser.

Il y a certes, dans ce film, « beaucoup de cinéma », mais aussi beaucoup de complaisance, au service d’un propos aussi mince que rebattu.

Un nanar qui se fantasme en objet clinquant et artistoïde, et tout autant l’inverse, enfin quelque chose qui traduit surtout un mépris ultra-bourgeois du cinéma.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Voici le nouveau long métrage de Lynne Ramsay. Celle-là même qui nous avait offert le plus beau film de l’année 2011 (We need to talk about Kevin). Difficile de sortir deux chefs d’oeuvre consécutifs, la réalisatrice anglaise réussit donc l’exploit. Si le genre est différent, le style est tout aussi puissant. Six ans après, sa mise en scène n’a rien perdu de sa force et reste virtuose. Elle aurait mérité le prix correspondant à Cannes (quand on voit que c’est le désastre Les proies qui l’a eu…). Par contre, le prix du scénario est quant à lui amplement mérité. Une écriture au couteau pour une partition aussi sensible que dérangeante. Et bien sûr le prix d’interprétation masculine décerné à Joaquin Phoenix qui n’a jamais été aussi grand. Il est juste phénoménal malgré (ou à cause d') un jeu minimaliste mais une présence gigantesque aussi animal que charismatique (nomination à la statuette en vue). Et une belle révélation, nommée Ekaterina Samsonov dans le rôle de la jeune fille, qu’on reverra certainement très vite. Voilà donc un polar aussi sombre que glauque, aussi violent que bouleversant, aussi désespéré que se refermant sur une (pâle) lueur d’espoir. N’en déplaise aux grincheux, sans doute l’un des meilleurs films de l’année aux côtés de 120 BPM, Dunkerque, Mother ! et autre Mise à mort du cerf sacré…Un nouveau choc, donc, de la part de la trop rare Lynne Ramsay. La qualité est privilégiée à la quantité (par rapport à certains…) et on ne s’en plaindra pas. Fascinant et perturbant.

Avec You Never Were Really Here, Lynne Ramsay nous fait vivre une expérience sensorielle tant à l'intérieur de la psyché d'un homme torturé qu'à l'extérieur où il semble complètement absent de la réalité. L'inspiration sur Taxi Driver, Drive et d'autres films mettant en scène ce type de protagoniste ne s'échappant que dans la violence est loin d'être hasardeuse. Joaquin Phoenix incarne un homme incapable de quitter complètement ses traumatismes exprimés par Lynne Ramsay comme diffus, nous donnant une libre interprétation de son vécu douloureux lors des scènes sans véritable repère. Sa descente aux enfers est plus psychologique que physique lorsque sa mission le prive de tous ses points d'ancrage un par un le refermant de plus en plus vers le mutisme voir la démence quand il se trouve incapable d'exercer son exutoire comme si il s'agissait de son seul moyen d'exister narrativement. L'idée judicieuse de nous en priver en tant que spectateur ne laissant la violence que suggérée prend tout son sens, les flash-back jamais réellement explicites nous maintiennent dans l'éveil de sa recherche de gravité entre son rôle de protecteur ou son rôle de bourreau. La révélation de l'année et une nouvelle oeuvre digne des films heroic bloodshed qui l'ont précédés.

 

Il n’y a qu’une chose à retenir : Joaquin Phoenix. Il est incroyable, vraiment charismatique, il crève l’écran, il porte le film sur le dos en même temps que la jeune Ekaterina Samsonov. L’histoire n’est pas vraiment extravagante, même plutôt moyenne, mais c’est très bien filmé et on a le droit à de très beaux plans. Ça met du temps à démarrer, c’est plutôt lent, de quoi nous décourager, mais c’est contrebalancé par l’intensité de l’image et la profondeur du personnage. La musique est parfois à l’opposé de l’action, pleine de légèreté pendant une scène de violence, parfois assourdissante, parfois prenante, bref, ne passe pas inaperçu ! En résumé, c’est un film qui aurait pu être banal voir décevant par sa lenteur et son histoire trop simpliste, mais qui est sauvé par la prestation de Joaquin Phoenix et une réalisation travaillée.

J'avais une drôle d'impression en sortant du film. Tout ne m'a pas plus (excès de gros plan, scenario qui semble complexe mais qui finalement, n'a pas grand intérêt) et la réalisatrice ne m'avait pas du tout convaincu avec son précédent film... Pourtant là j'en suis sorti comme grogi. Un pur film de sensation, avec des choix de mise en scène assez radicaux. Tout est à rebours des clichés du film violent. Aucune hystérie mais beaucoup de lenteur, une violence toujours hors cadre, et surtout, une interprétation XXL de Joachim Phoenix, en perdition, tantôt doux, tantôt ultra violent. Une curiosité à voir mais qui ne plaira pas à tous.

A beautiful day suscite des réactions critiques opposées qui, par leur aspect excessif, me semblent injusfiées. Je n'ai pas ressenti de complaisance vis à vis de la violence, d'ailleurs souvent filmée hors champ à l'aide de cadrages parfois astucieux et parfois prétentieux. Le film de Ramsay évoque évidemment Taxi driver mais aussi A history of violence et par certains aspects scénaristiques (la fuite dans le New York nocturne) Good times. Le film est à la fois pétri de grandes qualités et de relatives faiblesses. L'interprétation de Joachim Phoenix est étourdissante. Massif, chevelu et taiseux, il compose sans caricature un personnage détruit par les traumatismes de son passé. une performance autant mentale que physique. Le film commence très fort, d'ailleurs son premier quart d'heure est le meilleur moment, là où le mise en scène est la plus brillante alors que par la suite, par trop d'affèteries, elle fatiguera. Je trouve la relation du fils et de sa mère touchante et très juste. Le problème est la volonté de la cinéaste de faire coîncider trop souvent l'action présente avec les traumas du héros, cela sonne trop scolaire, trop appuyé. Mais le rapport trouble entre le tueur à gages et la jeune fille est pudique et sans pathos. Quant à la scène au lac, à ne pas rater! Notons la très belle musique qui rythme un film imparfait, parfois agaçant, mais qui ne se laisse pas oublier si facilement. A voir.

 

Ok Joaquin Phoenix est un GRAND acteur. Ok la photo et la musique sont parfois excellentes. Mais voilà, ce sont les seuls aspects positifs de ce film(?). On voit la référence non dissimulée à Drive de par la lenteur de la mise en scène, le mutisme du personnage principal et la musique électro, mais la ressemblance s'arrête hélas là car la magie qui s’opérait dans Drive fait un énorme flop dans A Beautiful Day. La réalisatrice a fait le choix de ne rien expliquer aux spectateurs pendant 1H20, ok, apparemment c'est ce qui a plu au jury du festival de Cannes et aux journalistes branchouilles. Pour ma part, je n'ai absolument pas adhéré à cet enchainement de scènes sans queue ni tête (et sans la violence survendue d'ailleurs car on ne voit absolument rien) alors que pourtant je voulais y croire dès le départ, j'étais pris dedans, tout me portait à croire que j'allais voir un chef d’œuvre. Et puis plus les minutes passaient et plus j'étais consterné d’assister à un tel gâchis. Bref, voilà que je perds une deuxième fois mon temps pour ce film donc stop.

Cette très lente descente aux enfers de ce tueur à gages est dépourvue d'enjeux dramatiques. Le récit est très décousu et on ne saura jamais vraiment ce qui a poussé le personnage joué par Joaquin Phoenix, à être aussi impitoyable. Comment trouver la moindre empathie à ce tueur qui ne dit pas un mot et qui manie le marteau à tout bout de champ. C'est froid et impersonnel , seule la bande son étourdissante arrive à capter l'attention.

Ce film est terriblement vain et j’irai même jusqu’à dire à la limite prétentieux, il n’en restera rien à quiconque dans les mois à venir (sauf toujours les 10% d’exceptions). Pourtant indiscutablement le travail se sent, chaque plan est travaillé mais ils sont très majoritairement laids, les beaux n’ayant quasiment aucun rapport avec l’histoire qui n’est que violence psychologique et physique permanente. Il ne faut pas confondre mise en scène et montage, seul ce dernier est réussi. Si l’idée du départ est assez généreuse, le résultat est l’inverse puisque un très grand nombre de spectateurs se referment et s’ennuient. Le scénario est si obscur que si on ne connaît rien au départ, on ne comprend quasiment rien. Je pensais voir un film ‘’anglais’’ doté des qualités de son cinéma et j’ai eu l’impression de voir un film américain de série, certes original mais qu’apporte t-il ? Sa bande musicale sûrement, c’est trop peu. Attendons de voir le box office pour savoir s’il confirmera le prix de Cannes.

Comparer ce film à Taxi Driver est une vaste plaisanterie, lui attribuer le prix du scénario à Cannes, alors que la réalisatrice mise tout sur l'image au détriment de l'histoire, en est une encore plus énorme ! Abus de gros plans, alternance de musique forte, silence et chansonnettes fredonnées mal dosée, flash-backs agaçants à la psychologie primaire, le film, pourtant court, arrive même à devenir ennuyeux. Difficile de trouver une quelconque qualité à ce film, même Joachim Phoenix ne m'a pas vraiment convaincu, mais c'est plus dû à son rôle, mal écrit qu'à son jeu, finalement assez inexpressif ici.

 

 

 

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