Fiche 2671
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" Julie se
tait "
(2024)-(Be,Sue)-(1h37) - Drame
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Synopsis
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Julie, une star montante du tennis évoluant dans un club prestigieux, consacre toute sa vie à son sport. Lorsque l'entraîneur qui pourrait la propulser vers les sommets est suspendu soudainement et qu'une enquête est ouverte, tous les joueurs du club sont encouragés à partager leur histoire. Mais Julie décide de garder le silence.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Dans sa tourmente et son horizon éclairci, "Julie se tait" s’écoute et se regarde comme une élégie, appelle à une forme de recueillement silencieux mais terriblement manifeste. Tourné en 35 mm, une image texturée, un beau travail sur le son et une réalisation sans artifices, le premier long-métrage de Leonardo Van Dijl aborde ce sujet complexe avec une pudeur extrême, qui met dans la lumière la victime, son courage et sa dignité La grande subtilité de ce film percutant, pourtant presque immobile, tient aussi à sa grande violence : suspendu à son déni, il n’a pas d’autre levier qu’attendre une réaction de la joueuse. Malgré sa forme assez modeste, Julie se tait est le fruit d’une pleine maîtrise : incarnation (l’engagement physique et émotionnel de Tessa Van den Broeck), habillage sonore (le flamand et le français qui s’entrecroisent, le son si particulier des balles de tennis, la musique chorale) et éclairages (le calme des scènes au crépuscule). Interprété par des acteurs non professionnels, presque tous recrutés dans un club de tennis, le drame saisit par sa subtilité et sa justesse. Le film est-il à la hauteur de son ambition ? Pas vraiment, il pose les enjeux et après il ne lui reste que les ressources de son actrice principale et la joliesse de plans fixes habilement structurés et éclairés pour s’en tirer à bon compte entre geste d’esquive et contournement d’obstacle nimbé de flou et du bruit élastique des balles sur le court. Rythmé par une tension sourde, ce drame belge primé à la Semaine de la critique, à Cannes, décrypte les mécanismes de l'emprise et de la libération de la parole sans trop montrer ou dire. Un tour de force que l'on doit à la mise en scène inspirée de Leonardo Van Dijl et à l'interprétation de Tessa Van den Broeck, talent à suivre. Un premier long métrage utile donc, mais cinématographiquement inabouti.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Expérience sensorielle et plongée psychologique, le film de VAN DIJL est un bel exercice de style, parfois trop dans le pathos, mais parfois très touchant aussi, et c'est surtout cela que l'on retient, d'un film fort et émouvant. Un film qui prend sont temps pour un sujet pas évident à traiter au cinéma - les relations entre entraîneurs et jeunes sportifs et surtout les dérapages débordant sur l'intime- souvent abordé entre voyeurisme sensationnaliste et manque de pédagogie. L'actrice dans le rôle titre, donc cela semble le premier rôle au cinéma est impressionnante de contrôle et de douleur rentrée. Une belle surprise qui n'est pas étonnante vu la vitalité du cinéma belge depuis quelques années
Une jeune sportive talentueuse et promise à une belle carrière, sous l'emprise d'un entraîneur. Le film, Slalom, dépeignait certaines pratiques du monde de ski avec d'autant plus d'acuité que la réalisatrice elle-même avait vécu cette histoire. Julie se tait en raconte une autre, assez proche, troquant les sports d"hiver pour le tennis mais d'une autre manière, moins frontale sans doute et cependant tout aussi poignante avec les non-dits pesants et ce silence qui s'apparente à la peur, celle d'être jugée, notamment. Candidat belge aux Oscars 2025 et coproduit par les frères Dardenne, Julie se tait se met à la hauteur de sa jeune héroïne, décrivant le quotidien d'une espoir du tennis, préférant les coups droits liftés aux montées au filet, symboliquement parlant, en attendant le jeu décisif, peut-être. Le film, avec son casting principalement composé de non-professionnels, emprunte les voies du naturalisme et de la spontanéité, ce qui explique une interprétation plutôt inégale, remarque qui ne concerne pas son actrice principale, Tessa Van Den Broeck, remarquable, qui a puisé dans son passé de joueuse de tennis pour l'incarner et qui se révèle évidemment crédible dans toutes les scènes sportives. Non, tout n'est pas dit sur la relation, parfois toxique, qui peut exister entre un entraîneur et une encore adolescente, douée pour sa discipline mais la suggestion, l’ambiguïté et le malaise sont bien présents dans un film qui ne donne pas toutes les clés mais incite à les chercher. Vu dans le cadre de la reprise de la Semaine de la Critique : Si le sujet est fort, l'actrice formidable et le film globalement intéressant, la mise en scène très froide et un peu poseur du réalisateur finit par lasser et faire perdre en puissance un film qui a pourtant le mérite de proposer une autre exploration du sujets du silence lié aux agressions sexuelles. Premier film du réalisateur Belge Leonardo Van Dijl, Julie se tait est caractéristique d'un essai qui a suffisamment mariné son sujet. Le long-métrage expurge pour ainsi dire tout ce qui n'est pas essentiel à son propos. Un rythme lancinant pour pas dire un non-rythme, le second plan majoritairement laissé dans le flou, les silences qui en disent bien plus long que les dialogues. Reste un cadre fixe, dédié à une seule personne, Julie (Tessa Van den Broeck, une révélation). Elle va en cours, s'entraine sur un court, répète les enchainements, les services, les amortis, les montées au filet. Son entraineur et mentor est soudainement évincé des terrains mais elle continue sa vie. Tout l'art du dispositif mis en place par Van Dijl est de répéter inlassablement ces scènes du quotidien de son héroïne et de glisser des cailloux dans ses baskets et réciproquement d'interroger son spectateur. Autant sur le lui-même que sur le mutisme de son personnage principal. Julie se tait choisit justement les non-dits pour faire passer l'idée, à savoir comment une relation toxique prend racine et combien sa réalisation est affaire de temps et d'introspection. Ce qui rend l'expérience parfois déstabilisante mais ô combien nécessaire afin de suspendre idées préconçues et jugements. Très intéressant 1er long-métrage de Leonardo Van Dijl , interprété par des acteurs non professionnels , presque tous recrutés dans un club de tennis . Le drame saisit par sa subtilité et sa justesse en interrogeant le choix du silence face à l'adversité et en observant le cadre dans lequel la parole peut advenir !
Assez souvent, il arrive que la réalisatrice ou le réalisateur d'un film qui aurait pu être très émouvant ait tellement peur de tomber dans le pathos qu'elle ou il en arrive à rendre une copie à la vision de laquelle on ne ressent aucune émotion. Moins souvent, pour ne pas être accusé(e) d'avoir réalisé un film trop lourd sur un sujet grave, on peut avoir une réalisatrice ou un réalisateur qui allège tellement son film en matière de "détails" réalistes qu'on en arrive à ne pas bien comprendre ce qu'elle ou il cherchait à dénoncer. C'est ce qui se passe avec "Julie se tait", un film sur Julie, une jeune joueuse de tennis très prometteuse dont l'entraineur est soupçonné d'avoir eu une telle emprise sur une autre jeune fille qu'elle a fini par se suicider. De quelle emprise s'agit-il ? Probablement une emprise à caractère sexuel mais rien dans le film ne le montre vraiment et on peut tout à fait imaginer qu'il s'agit d'une emprise sportive, avec un entraineur qui a tellement stressé la jeune fille en la poussant coute que coute vers l'excellence tennistique qu'elle a fini par se suicider. Si on ajoute que la moitié du film consiste à nous montrer Julie en train de s'entrainer et que Tessa Van den Broeck, l'interprète de Julie, semble bien meilleure comme joueuse de tennis que comme comédienne, on conclut que ce premier long métrage de Leonardo Van Dijl est assez loin d'être pleinement convaincant ! On ne peut nier la grande sensibilité d'interaction entre ces jeunes sportifs et les adultes. Mais le scénario ne poursuit quasiment aucune progression et nous laisse à la fin du film dans la même atonie qu'au début avec ....en sus le rappel des bonnes pratiques tennistiques. Le film suit une jeune joueuse de tennis promise à un avenir sportif brillant mais soumise à un dilemne qui la ronge : doit-elle ou non dénoncer son entraîneur qui a eu, envers elle, des gestes déplacés ? Déjà vu et/ou lu parmi les flots d'œuvres post #metoo. Ce n'est pas la meilleure !
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