CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2664 

 

 

n°2664
 
" Le corsaire noir "

 

 

(1976)-(It)-(2h06)  -      Aventure   

 

Réal. :     Sergio  Sollima   

 

 

Acteurs:  S.Borgese, F.Fantasia, E.Faieta  ...

 

Synopsis

 

 

Alors qu'il recherche le flamand Van Gould, responsable de l'assassinat de ses deux frères, le Corsaire noir kidnappe une jeune femme dont il tombe éperdument amoureux...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

La mer a été le cadre de nombreux films d'aventures maritimes! Corsaires et flibustiers s'y livraient quelques batailles épiques et les marins se laissaient gagner par la mutinerie! Dans "Il Corsaro nero", il y a un peu de tout ça où Sergio Sollima donne libre cours à son goût pour filmer les bagarres! Film prenant et particulièrement distrayant, "Il Corsaro nero" est sans doute l'un des meilleurs films du genre assumant de bout en bout son côté film fauché avec dans le casting une vraie gueule: le très charismatique Kabir Bedi et un méchant très méchant: l'étonnant Mel Ferrer! Et ce même avec un budget dérisoire, un doigt d'histoire et un soupçon de fantastique, la recette est garantie chez les tifosis du cinéma Z italien! Bref, on ne s’ennuie pas un seul instant! De plus, la B.O est extra...

C'est très bon film divertissant. Avec mon fils de 10 ans, on a adoré. C'est sûr que c'est un film familial, naïf et baroque, et qu'il faut le regarder avec des yeux d'enfant.

 

Un véritable festival, à l'image d'un film généreux en spectacle. "Il corsaro nero" a été tourné en décors naturels en Colombie, et affiche des moyens. Des costumes & figurants à foison, de vrais bateaux qui s'affrontent. Et des croisements de fer au moins tous les quarts d'heure. Bref, ça bouge et ça n'ennuie jamais. Certes, la vraisemblance est rarement de mise (alternance jour/nuit, comportements soudains des personnages...). Sans parler de la sempiternelle erreur de confondre les pirates et les corsaires. Certes, la mise en scène manque un peu d'ampleur au vu des moyens disponibles. Ne serait-ce que dans certains combats, expédiés. Certes, on a connu les frères Angelis plus inspirés à la BO. Certes, les dialogues ne volent pas très hauts, et le héros en devient même rapidement pompeux. Mais tous ces défauts sont enrobés avec l'aspect décomplexé propre au cinéma italien de l'époque. En particulier, beaucoup d'humour et d'auto-dérision dans les personnages secondaires. Je précise que j'ai vu la VF, qui en rajoute très probablement une grosse couche sur le côté bébête de certains échanges... Et le mélange entre cette décomplexion et la générosité de l'ensemble aboutit à un film de pirate indéniablement fun. A fortiori pour les amateurs de cinéma d'exploitation italien.

Une série B pleine d'invraisemblances et de facilités, et pourtant au fil du déroulement du film, on finit par y prendre plaisir, le film étant généreux dans ses péripéties et ses paysages, il faut juste oublier tout esprit critique, et soit retrouver son âme d'enfant de 7 ans ou soit boire une bonne bouteille de vin tout en le regardant, et alors on passe finalement une soirée fort agréable grâce à ce film de pur divertissement qui cherche juste à amuser son public et y est parvenu dans mon cas.

Offrant un nombre impressionnant de péripéties, à la limite du serial, Le Corsaire noir était une occasion en or pour Sergio Sollima de rendre hommage aux films de pirates hollywoodiens qu’il adore. Lui qui était déjà l’auteur de quelques-uns des meilleurs westerns-spaghettis des années 60 met son expérience au service d’une grosse production, suite notamment au succès de sa série télévisée Sandokan, déjà avec l’acteur indien Kabir Bedi. Pourtant, la société chargée de produire ce beau bébé a peu à peu fait faillite, entraînant le spectacle dans sa déroute. Le Corsaire noir est donc inégal, avec quelques chutes de rythme et parfois des trous narratifs qui s’expliquent par un manque d’argent ayant condamné la réalisation de certaines séquences trop coûteuses. Dommage car l’hommage est vibrant et le souffle de l’épopée se fait ressentir à de nombreuses reprises, notamment grâce à une réalisation très classe et au charisme indéniable de l’acteur principal. Dommage par contre que Mel Ferrer soit là pour toucher son chèque et que Carole André ne soit pas plus expressive. Le résultat est donc à découvrir, par-delà ses inévitables défauts.

 

Un film de pirate spaghetti, tiens, pour une fois, ce n'est pas courant. Et bien, ce n'est pas mieux que les westerns du même nom. L'histoire commence mollement, les comédiens manquent totalement d'épaisseur et ne donnent aucun relief à leur personnage. Le scénario est d'une fadeur abominable, ponctué de bavardages inutiles et de dialogues débiles. L'histoire incongrue est confuse, voire incompréhensible, et de plus très mal tournée, dans le style des pires westerns à la sauce bolognaise. Petite surprise, on se demande où Sollima est allé chercher les deux nanas blondes et brunes capturées à bord du navire, au bois de Boulogne sans doute ! Bref, un vrai navet, un nanar de pacotille, que dis-je, un bide monumental sans aucun panache et sans noblesse, très loin des réalisations américaines du genre. Nullissime, à éviter donc.

 C'est vraiment pas terrible, et c est un euphémisme... Dialogues affligeants, combats à l'épée risibles , méchants ridicules, pirates grotesques, " indiennes " sans une once d' indianité, l' énumération serait trop longue ... J'ai, malgré tout, ri maintes fois des scènes de comique involontaire ! Mais quelle galère ! Un naufrage vous dis-je !

Il Corsaro Nero a tout du film de pirates spaghetti comme étaient produits, dans les années 70 en Italie, les westerns spaghetti : une intrigue simpliste sur fond de vengeance, des personnages manichéens qui exagèrent chacune de leur expression comme au temps du muet, une réalisation pompière qui privilégie les très gros plans et les images rendues impressionnantes par divers procédés (zooms, longs travellings, montage qui coupe brutalement des séquences etc.), une partition musicale tout aussi ampoulée mais mémorable. La rugosité de propos se heurte pourtant à un goût prononcé pour l’exotisme, qu’il s’agisse de la géographie insulaire avec ses plages de sable blanc et son eau turquoise, des costumes ou de l’imaginaire colonial correspondant à l’époque investie, à savoir le XVIe siècle. Précisons au passage qu’il s’agit d’une adaptation d’un cycle de romans d’aventures engagé contre la colonisation et ses exactions, titré I corsari delle Antille et écrit par Emilio Salgari, ce qui ne saurait signifier que le long métrage dispose d’une pensée anticoloniale aboutie – au contraire, que ses dialogues sont ridicules ! Son sens du burlesque emprunte volontiers à l’esthétique des « fumetti », bandes dessinées de qualité inégale écoulées en kioske à prix bon marché.

 

 

 

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