CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2663 

 

 

n°2663
 
" Les confins du monde "

 

 

(2018)-(Fr)-(1h43)  -      Drame   

 

Réal. :     Guillaume  Nicloux   

 

 

Acteurs:  G.Ulliel, G.Gouix, L.Tran, G.Depardieu ...

 

Synopsis

 

Interdit - 12 ans avec avertissement

1945, en Indochine, Robert Tassen, jeune militaire français, est le seul survivant de l'attaque de son détachement, auquel appartenait également son frère. Après avoir erré dans la jungle, il retrouve finalement l'armée où il se montre désormais obsédé par l'idée de venger la mort du défunt. Cette idée fixe le tient à distance des autres soldats, jeunes gens désabusés ou terrifiés par la cruauté des indépendantistes vietnamiens. Sa rencontre avec Maï, une prostituée indochinoise, va induire le trouble dans sa résolution jusque-là inébranlable. Une grande prestation de Gaspard Ulliel, dans un film réaliste à l'atmosphère étouffante où la violence côtoie la folie.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Âpre, romantique, surnaturel : "Les Confins du monde" ressemble à un rêve éveillé. Ou à un cauchemar. En clair, on n'est pas près de l'oublier.

Un faux film de guerre qui se transforme en quête presque surnaturelle. Fascinant.

Funèbre et surréaliste, cette plongée aux côtés de jeunes soldats ivres de violence passionne et désarçonne.

Loin des chromos attendus, [Gaspard Ulliel] poursuit une vengeance illusoire dans la boue, sous la pluie et dans les brouillards d'un Vietnam du Nord magnifique et mortel. Gérard Depardieu y est somptueux dans un second rôle.

Récit absolu de vengeance autant que voyage dans les tréfonds d’une âme perdue, le quatorzième film de Guillaume Nicloux est un objet exigeant et cauchemardesque, qui examine la Guerre d’Indochine et ses exactions au prisme de l’intime.

Si l'horreur de la guerre est retranscrite avec réalisme, le scénario, lui, laisse à désirer. Au milieu des corps mutilés, l'idylle entre Maï et Robert semble déplacée, comme un élément externe que le réalisateur se contente de survoler.

Impression de lenteur, parfois de sur-place, dû à un scénario qui combine des éléments de "la 317e Section" et d'"Au cœur des ténèbres", et qui nous laisse parfois au bord du chemin.

Pour dénoncer la barbarie, il n’évite pas la complaisance dans sa représentation de la violence. Une atmosphère malsaine assez envoûtante.

Au-delà de la crudité de certaines scènes, la quête obsessionnelle de vengeance d’un soldat dans l’Indochine de 1945, accumule les clichés et tourne rapidement à vide.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Guillaume Nicloux avait tourné avec Depardieu et Huppert dans un endroit exotique, près de la mer, où il était question de deuil et de mélancolie. Cette fois, le réalisateur s’attaque à un espace et une époque tout aussi exotiques, à savoir l’Indochine, en pleine guerre de décolonisation. Mais, curieusement, le cinéaste déploie les mêmes thèmes à savoir le deuil, la mort, sur un fond à la fois très écrit et d’une violence très crue. Car les combats battent leur plein, dans cette forêt tropicale épaisse, où les villageois, pour échapper à l’emprise des Japonais ou des Français, sont capables de toutes les trahisons.
« Les confins du monde » décrit avec puissance, les radicalités terribles dont est capable l’espèce humaine. La complaisance n’a pas de place dans ce film où les tortures, les têtes décapitées, les manipulations et les comportements psychopathiques abondent. Heureusement, le réalisateur choisit de porter ce récit brutal par la figure quasi initiatique de Robert Tassen par un Gaspard Ulliel, tout aussi beau que charismatique. Le comédien s’engage dans cette épopée belliqueuse où il est question de vengeance et de la tragédie du monde. Il faut souligner l’originalité du film, à savoir la guerre d’Indochine, qui est peu connue des français, et très rarement traitée sur un grand écran.« Les confins du monde » est un film original, réussi, qui dénote une nouvelle fois le grand talent de son auteur, Guillaume Nicloux.

Cette intrigue intimiste au sein du chaos, desservie par une mise en scène brute fait des "Confins du monde" un objet rare du genre. À la fois cru et sublime, le film nous transporte au coeur de l’atmosphère viscéralement pesante d'un conflit rarement mis en images par le cinéma français. Pour autant, Nicloux nous offre bien plus qu'une immersion dans un contexte historique, loin d’être l’unique sujet de ce film de guerre dont on ne ressort que difficilement indemne.

Habile métaphore sur la folie des soldats dans l’isolement du conflit et la confrontation avec un univers hostile et inconnu dans lequel tous leurs repères sont modifiés. Porté par l’entêtement de sa vengeance, Gaspard Ulliel brille par une interprétation incandescente, parfaitement épaulé par un Gérard Depardieu fantomatique mais diablement présent. Les confins du monde sont un univers trouble et envoûtant, sublimé par un réalisateur inspiré, Guillaume Nicloux, qui nous invite à une sorte d'Apocalypse Now à la française.

Un grand film de cinéma comme on n'en voit (presque) plus de nos jours!
Un pur film de mise en scène à la direction artistique impeccable (image 35mm magnifique, décors incroyables, sound design soigné) et à l'interprétation remarquable (le jeu de Gaspard Ulliel est d'une intensité folle, saluons aussi les performances de Guillaume Gouix et de la nouvelle venue Lang Khê Tran, sans oublier Gérard Depardieu toujours aussi juste et émouvant chez Nicloux). Il y a aussi ce qu'il faut d'aspérités, de sueur et de folie pour en faire une oeuvre qui remue le spectateur et lui reste longtemps en tête. Ce film vous prend aux tripes, on ressent vraiment la moiteur de la jungle vietnamienne et l'horreur de la guerre (on découvre ici les prémisses de la guerre d'Indochine, alors que la seconde guerre mondiale s'achève à peine en Europe). Le parcours du personnage de Robert Tassen montre bien toute l'absurdité de l'occupation coloniale. Film d'aventure, de guerre et d'amour, qui flirte avec le fantastique en parlant magnifiquement du deuil, "Les confins du monde" est la belle surprise du cinéma français de cette fin d'année.

Très difficile de sortir de ce film. Il nous montre la sale guerre dans ce qu'elle a de plus immonde dans la destruction de toute trace d'humanité dans l'âme humaine. Rien n'est épargné de l'amour, de la camaraderie, de la compassion ou de la bienveillance.... même la peur y passe... Tout est écrasé par la haine, la violence et la vengeance. Assez peu de scènes de combats... mais elles sont inutiles. Tout est inscrit en filigranes. Je me demand d'ailleurs comment les acteurs, parfaits, peuvent sortir indemne de ce film. Un grand film assurément dans ce qu'il laisse au fond de soi... mais à ne pas voir quand on a le blues.

 

Avec son nouveau film, Guillaume Nicloux nous fait vivre le conflit en Indochine à travers l'histoire de Robert Tassen, le personnage principal. Ce soldat, survivant d'un massacre, est en proie à des démons intérieurs et avide de vengeance. Le réalisateur dresse le portrait de cet homme troublé qui va rencontrer une prostituée du coin qui va lui faire tourner la tête, et nous propose une immersion au cœur de cette guerre très violente. S'il montre l'enfer de ce conflit avec des actes atroces des deux côtés et des images gores, Nicloux ne s'attarde pas sur les détails. C'est vraiment un film sur Tassen et cette guerre sert uniquement de cadre. Le film est partagé entre des moments très réalistes et crus et d'autres plus hors du temps et un peu oniriques. "Les confins du monde" n'est pas un film historique, ni un film de guerre et pas plus un film d'amour, mais plutôt un drame psychologique. Entre la vengeance, la rencontre avec Maï, le rôle flou de Saintonge incarné par Depardieu, il y a beaucoup de choses, mais l'ensemble est très décousu et n'explore finalement rien de tout ce qui est abordé. C'est ce que je trouve dommage au même titre que le manque de naturel des dialogues, mais à part ça, le film est pas mal grâce à une ambiance pesante et des acteurs convaincants même si tous les échanges ne sonnent pas juste.

Les Confins du monde est un film parfaitement équilibré et conforme à sa bande-annonce qui rend compte explicitement de l'expérience narrative et esthétique de ce récit où se rencontrent la violence, la forêt et des comédiens hyper-impliqués. Et effectivement, dès le premier plan, on trouve un Gaspar Ulliel qui donne tout en une série de plans superbement exécutés où l'on devine la brutalité de la guerre. Le cinéaste croit dans le pouvoir des images et compte parfois sur elles-seules pour fabriquer le récit. Les dialogues s'avèrent aussi parfaitement écrits. La beauté caucasienne d'Ulliel contraste avec la forêt asiatique et les horreurs de cette guerre sans limites. Le comédien est prêt à tout, même à une scène de 30 secondes où on le voit totalement nu prenant sa douche, alors que cette nudité ne sert même pas le récit. Depardieu semble rester une figure tutélaire du cinéma français ; il apparaît ici comme un deus ex machina en quelques scènes intenses. Reste que le film n'atteint pas totalement la profondeur métaphysique de Apocalypse now ou de Ni le ciel ni la terre. L'épilogue venant d'ailleurs annihiler la puissance énigmatique d'un long plan fixe sur un Gaspar Ulliel muet et crépusculaire qui aurait été une parfaite conclusion.

 

Les Confins du Monde reprend l'histoire d'un soldat français durant la guerre d'Indochine qui voudra se venger d'un massacre dont il fut le seul survivant et auquel sera tué son frère. Au sein d'une garnison française, ce soldat sera dépassé par la cruauté des viet-minh et se retrouvera ébranlé par sa rencontre avec une prostituée Indochinoise. Bon, j'avoue sortir complètement déçu de ce film qui me paraissait au départ terriblement intéressant sur un sujet si peu présent au cinéma et pourtant pour lequel tant de choses sont à dire. Mais je n'ai pas été pris par la noirceur, la folie et le rythme du film qui se révèle peu passionnant et qui décroche complètement le téléspectateur au bout de quelques minutes. Même le rôle de Depardieu me semble complètement inutile ici. Bref : un échec pour moi aux confins du monde...

Le réalisateur a cru faire l’Apocalypse Now du cinéma français. Il n’y a absolument rien à conserver d’un tel naufrage. J’ai failli quitter la salle lors de sa projection à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes mais je n’ai pas voulu manqué de respect à l’équipe du film

L’observation mutique, quasi clinique de la mise en scène et l’incarnation parfois distanciée des acteurs sont peut être dignes vis-à-vis du sujet, mais peinent à embarquer dans ce récit de vengeance par nature viscérale. Le contraste entre cette approche plutôt cérébrale, conceptuelle et la simplicité de l’intrigue intriguent avant d’ennuyer, passant d’une force à une faiblesse.

 

 

 

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