Fiche 2659
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" Le
quatrième mur "
(2024)-(Fr,Be,Lux)-(1h56) - Drame
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Synopsis
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Liban, 1982. Pour respecter la promesse faite à un vieil ami, Georges se rend à Beyrouth pour un projet aussi utopique que risqué : mettre en scène Antigone afin de voler un moment de paix au cœur d’un conflit fratricide. Les personnages seront interprétés par des acteurs venant des différents camps politiques et religieux. Perdu dans une ville et un conflit qu’il ne connaît pas, Georges est guidé par Marwan. Mais la reprise des combats remet bientôt tout en question, et Georges, qui tombe amoureux d’Imane, va devoir faire face à la réalité de la guerre.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Le Monde Le Parisien
Le Journal du dimanche Les Inrockuptibles
L'Express
Télérama Cahiers
du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
Porté par le duo Lafitte/Abkarian et par la troupe d'acteurs et d'actrices qui les entourent, ce film racontant cette tentative de "trêve poétique" juste avant le massacre de Sabra et Chatila, en forte résonance avec les événements récents à Gaza et au Liban, nous prend à la gorge. Laurent Lafitte incarne un homme attaché à monter la pièce de théâtre « Antigone » avec différentes communautés religieuses et politiques, dans un Beyrouth en proie au chaos, au début des années 80. Adapté du livre de Sorj Chalandon. Très fort. Adapté du roman de Sorj Chalandon, prix Goncourt des lycéens en 2013, « le Quatrième Mur » raconte avec finesse l’absurdité de cette situation (« C’est le Liban qui tire sur le Liban », répond l’un des personnages pour éclairer Georges, qui ne comprend rien aux forces en présence). Derrière ce scénario aux airs idéalistes, le film frappe par sa vision d’un pays déstabilisé dont les habitants gardent pourtant espoir et spiritualité. Découvrant peu à peu la complexité politique du Liban, Georges, incarné par l’intense Laurent Lafitte, va s’identifier à sa troupe de théâtre locale et y déceler une grande sentimentalité. En résonance troublante avec les tensions actuelles au Moyen-Orient, Le Quatrième mur rappelle avec force que les rêves de paix restent aussi fragiles qu’essentiels. Une reconstitution historique intéressante et une mise en scène trop fragile. Si tous les comédiens semblent investis par des rôles qu’ils interprètent avec force et justesse, le rendu à l’image de cette histoire dont les échos sont toujours d’actualité apparaît trop théâtral et démonstratif, abîmant une réalité qu’il cherche pourtant à retranscrire. Délaissant tout à fait la description du travail sur la pièce, qui aurait été une bonne issue, avec ses acteurs bien choisis (Lafitte, Manal Issa, Tarek Yaacoub, Pio Chihane, Simon Abkarian), le film va droit dans le panneau de la tension dramatique, avec ses faux espoirs trahis, son efficacité de larmes fabriquées.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Quand un metteur en scène de théâtre,juif européen, décide de mettre en scène Antigone au Liban en 1983 avec des acteurs de toutes obédiences religieuses, de jouer la pièce dans un théâtre en ruines situé sur la ligne de démarcation, on découvre alors ce qu'est la guerre, ce qu'ont été les tirs d'obus et les massacres de chabra et chatila, ce qu'est la stupidité des guerres décidées par un minimun au détriment de la majorité. ce film ( avec Laurent Lafitte et Richard Abkarian) d'une rare justesse et d'une rare beauté mêle beauté et cruauté , a voir absolument . qu' adviendra t'il du projet ? comment se finira une belle histoire d'amour au milieu de tout ce fracas ? L’art est un outil important pour rapprocher les peuples, mais penser qu’on peut arriver à stopper une guerre féroce ne serait ce que pendant deux heures en présentant une pièce de théâtre sur la ligne de front relève de l’utopie, vous en conviendrez. D’un autre côté, faire état des dégâts causés sur les peuples par les obscurantismes religieux ainsi que de ceux causés sur les individus lorsqu’ils se retrouvent impliqués dans une guerre a toutes les chances d’avoir un parfum de vérité. Avec l’appui d’excellents interprètes, l’exploitation que fait David Oelhoffen de cette utopie et de ces vérités s’avère très convaincante et passionnante. Quelle surprise, merveilleuse surprise ! Ce film est la rencontre du monde artistique avec la réalité cruelle historique du Proche Orient. Ce long métrage est également un petit miracle puisqu'il a été tourné à Beyrouth. Les différents plans larges de la ville sont d'une beauté cruelle. Le casting est également exceptionnel, Simon Abkarian est conforme à lui-même, royal. Laurent Laffite puissant et inspirant. Mention spéciale à l'actrice qui joue le rôle justement d'une actrice palestinienne, un regard puissant et hypnotisant ainsi qu'une personnalité déroutante.
Aucun lecteur du Quatrième mur de Sorj Chalandon n'a oublié ce roman situé dans le Liban en guerre de 1982. En l'adaptant, près de 10 ans plus tard, David Oelhoffen l'a simplifié, si l'on peut dire, en se focalisant sur cette utopie qu'était de monter Antigone, à Beyrouth, sur la ligne de démarcation, avec un casting constitué de comédiens de toutes les confessions. Comme si l'art pouvait sauver le monde ou, au moins, instaurer une trêve en plein cœur d'un conflit meurtrier. Le film, on le pressentait, ne pourrait pas être à la hauteur du livre, en dépit de la qualité globale de la réalisation, avec quelques scènes terribles à la clé et surtout avec l'interprétation impressionnante de Laurent Lafitte et celle au diapason de Simon Abkarian, auxquels il faut ajouter l'ensemble d'une troupe qui a vécu un tournage difficile, sur place au Liban, ce qui représentait un véritable défi, même si le pays connaissait un apaisement relatif. Qu'est-ce qui manque alors au film de David Oelhoffen pour toucher davantage ? Peut-être le resserrement de l'intrigue ou la noirceur quasi intégrale du long- métrage ? Un sentiment subjectif, évidemment, qui ne sera pas nécessairement partagé, en particulier par ceux qui n'ont pas lu Chalandon. Il y a deux choses intéressantes dans ce film, la vision de la guerre du Liban en 1982 ( je me souviens en effet des actualités de l’époque) et la bande son, surtout très en harmonie avec certains passages du film….Par ailleurs heureusement qu’il y a la présence de Laurent Laffite qui attire davantage de spectateurs que pour un film ordinaire disons.. ;; Reste que le film a un joli scénario fait de flash back, sur l’organisation d’une pièce connue de Théâtre ( je ne spolie pas, mais c’est important) et une fuite durant les conflits entre syriens, Druzes, et israéliens, Bref on comprend un peu mieux l’histoire du Liban et une certaine forme de chaos qui règne dans ce pays depuis une quarantaine d’années….Pourvu qu’ils s’en sortent un jour….Un film que je conseille sans insister...
Un film globalement décevant et confus. Certes, résumer en deux heures la complexité de la situation libanaise et l’intrication de ses communautés est un défi colossal. Mais transformer ces lieux en un no man’s land où l’on s’entretue sans nuances ni logique frôle la caricature. Le réalisateur s’aventure dans cette simplification, probablement faute d’avoir su élaguer efficacement, pour le format cinématographique, le roman de Sorj Chalandon. Laurent Laffitte, pourtant habitué à l’excellence, semble ici désinvesti. Son personnage, censé incarner la passion du théâtre surnageant du chaos, erre sans conviction, laissant planer le doute : est-ce le rôle qui est mal écrit ou l’acteur qui se perd dans ce naufrage ? Résultat : une impression de malaise, comme l'observation d'un chien perdu au milieu d’un jeu de quilles. Reste une séquence marquante : le bombardement israélien vu de l’intérieur d’un bâtiment. Une scène d’un réalisme saisissant, où la tension visuelle et sonore atteint des sommets. Malheureusement, ce moment ne suffit pas à sauver un film qui s’égare dans son ambition. Déjà, l'idée de départ - faire jouer Antigone par une troupe multiconfessionnelle dans Beyrouth sous les bombes - me paraissait niaise comme ces formules "l'amour, plus fort que la mort" ou "le théâtre, plus fort que la guerre". Du reste, la sauvagerie de la fin montre bien que le théâtre n'immunise pas contre les plus bas instincts. L'idée de départ n'en apparaît que plus ridicule.
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