CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2653 

 

 

n°2653
 
" Pacifiction "

Tourment sur les îles

 

(2022)-(All,Fr,Port,Esp)-(2h45)  -      Drame, Espionnage  

 

Réal. :     Albert  Serra   

 

 

Acteurs:  B.Magimel, P.Mahagafanau, M.Susini ...

 

Synopsis

 

 

Sur l’île de Tahiti, en Polynésie française, le Haut-Commissaire de la République De Roller, représentant de l’État Français, est un homme de calcul aux manières parfaites. Dans les réceptions officielles comme les établissements interlopes, il prend constamment le pouls d’une population locale d’où la colère peut émerger à tout moment. D’autant plus qu’une rumeur se fait insistante : on aurait aperçu un sous-marin dont la présence fantomatique annoncerait une reprise des essais nucléaires français.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Un film envoûtant à la frontière du thriller politique et de l'essai poétique avec un Benoît Magimel magistral.

Pacifiction – Tourment sur les îles est un film ahurissant, un grand paquebot à la dérive sur un océan de rêves obscurs, un magma de fictions grouillantes, reparti injustement bredouille de Cannes tout en étant le seul à braver l’inconnu, ce territoire de cinéma à la fois réel et fantasmé que Chris Marker aurait appelé un « dépays ».

Entre le flamboiement des cieux et le miroitement turquoise de la mer, le M. Homais préfectoral exsude dans l’enchaînement flaubertien des vues pittoresques et d’une puissance qui se délite. Chef-d’œuvre.

À travers le quotidien d’un haut-commissaire d’État à Tahiti, Serra dépeint une société qui continue mécaniquement à faire les mêmes gestes tandis que son âme est en proie au dérèglement. Un bloc d’images et de sons sensuel et inquiétant : une véritable apparition.

Serra, dont le cinéma crépusculaire et hermétique, qui atteint avec Pacifiction une forme d’apogée, continue son exploration fascinante du néant des êtres. Avoir conscience de ne rien y voir et filmer pourtant : signe des grands cinéastes.

Albert Serra filme ici un fascinant calme avant la tempête. Véritable conte kafkaïen moderne, devinant instinctivement les tourments qui planent sur notre époque et leurs probables causes, Pacifiction - Tourment sur les îles est plus redoutable qu'il n'y paraît. Benoît Magimel excelle dans son rôle aussi grotesque que sublime.

Dans le rôle de ce colosse de sable, Benoît Magimel, en auguste privé de trône, est au-delà de tous les éloges.

C’est beau, agréablement énigmatique, mis en scène avec élégance au risque de paraître trop long, pas sans fond mais pas si fou.

Le réalisateur espagnol veut montrer le côté sombre de la politique locale sans en dire grand chose. Le cinéaste finit par nous perdre.

Entre thriller politique à zéro de tension et carte postale sans destinataire, la meilleure blague du dernier Festival de Cannes provoque 2h43 de rire involontaire ou d'ennui abyssal.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Voilà plusieurs films que j'ai trouvé la clef de lecture des films d'Albert Serra, qui peuvent paraître hermétiques. On comprend qu'il s'agit de luttes afin d'obtenir des informations classées défense, concernant des essais nucléaires. Benoît Magimel arrive à cacher ce qu'il pense et ce qu'il sait éventuellement. Son ambiguïté est extraordinaire. La tension règne souvent, on soupçonne tout le monde et la paranoïa s'installe. C'est très bien filmé y compris les scènes de vagues, avec souvent trois caméras. J'ai trouvé le film puissant, un film que je ne suis pas près d'oublier.

Je n'ai jamais rien vu de tel, ça paraîtra un peu long à certain mais le film imprime le cerveau comme rarement. Des moments d'un esthétisme impressionnant, magimel et les autres acteurs sont exceptionnels, l'histoire est totalement tripée (pas sûr qu'il y ait un scénario à la base), mais c'est à mon sens un film à ne louper sous aucun prétexte.

Un film qui impose une temporalité lente pour nous promener dans les magnifiques paysages insulaires en suivant B. Magimel dans le rôle du représentant de l'Etat. Si l'on accepte d'entrer dans la démarche, les 2h45 passent vite. Une remarquable réussite.

Porté par un Benoît Magimel absolument magistral dans son rôle de Haut-commissaire en Polynésie française, Pacifiction est un film incroyable, qui raconte avec une acuité folle et sans être jamais démonstratif quelque chose des territoires marginaux de notre république, mais aussi quelque chose de l’état du monde et des jeux d’influence ayant lieu à des milliers de kilomètres de la métropole, au beau milieu du Pacifique. Superbement mis en scène, nimbé de paysages à la fois sublimes et pleins de mystères, Pacifiction est aussi une fable féroce et souvent drôle sur la fragilité de l’action politique et l’illusion du pouvoir. Des seconds rôles tout à fait remarquables. Seul bémol : 45 minutes de trop sur un film d’une durée… de 2h45.

Le haut-commissaire avec sa Mercedes hante une Polynésie nonchalante et trouble. Magimel porte son costard blanc imperturbablement dans tous les recoins de l'île. Il est le représentant de l'Etat mais doute de son omnipotence et partage ses doutes avec les polynésiens. L'atmosphère est troublante, avec son amie travestie, l'Amiral alcoolique, ces chippendales si peu sensuels,... Les rumeurs contemporaines de reprise des essais nucléaires créent un malaise indéfinissable qui couve.
Impressionnante séquence de ces surfeurs face à ces incroyables vagues géantes! Magnifique survol de ces îles, de ces lagons, de ses barrières de corail! Il est obligé de se perdre en salamalecs, de rappeler qu'il a des passe-droits, qu'il est capable d'aller où le vent soufflera, qu'il a la France derrière lui : mais l'ambiguité est totale.... Magistral!

 

Une proposition non dénuée de charme mais pas aussi passionnante que je l’aurai aimée. On pense à « lost in translation », un film sur l’ennui où on s’ennuyait ferme quand même!! Je m’attendais à un film foutraque et absurde mais plus vénéneux. On aime benoit magimel et il est parfait dans ce rôle de petit potentat qui semble s’engluer dans ce paradis en vase clos , shooté par l’ennui, la suffisance, la mauvaise conscience continentale.on aurait adoré que leos carax ou Abel Ferrara soit au manettes pour nous faire un vrai bad trip! Pas inintéressant mais il faut dire ce qui est! On s’y ennuie quand même beaucoup!!

 

 J'ai revécu les mêmes sentiments qui m'avaient assailli lors de ma première expérience avec Serra. L'impression constante que le réalisateur joue avec mes nerfs, qu'il se moque complètement de mon plaisir et qu'il n'est conduit que par les errances de son imagination souffreteuse. C'est peu dire que le film peine à remplir les 2h45 qu'il vole à la vie de ses spectateurs. Chaque plan pourrait durer 2 fois moins, 10 fois moins, ou pourquoi pas 10 fois plus que sa durée actuelle : cela ne changerait rien à ce que le film raconte, ou plutôt ne raconte pas. Car en réalité l'oeuvre de Serra est probablement plus proche de l'art contemporain que du cinéma. La narration y est inexistante, et le peu d'intérêt qu'on trouve à suivre les indigentes pérégrinations de Magimel réside dans une atmosphère qu'on pourra qualifier de psychédélisme éthéré, ou de spleen queer tropico-kitsch, façon Mandico sous léxomyl. Dans ce brouet arty sans queue ni tête, on ne sait pas dire ce qui est le plus terrible : la banalité éculée d'un fantasme politique de pacotille, l'esthétique de brochure publicitaire, l'ambiance mal digérée de film d'espionnage ou les effluves malsaines d'un néo-colonialisme dont le deuxième degré n'est pas avéré.

Que dire, les mots me manquent. Après cette séance je suis resté sans pouvoir rien dire et il m'a fallu quelques heures pour parvenir à m'exprimer sur ce film. Je salue l'audace qu'a eu monsieur Serra pour présenter en toute impunité au public 2h45 de cette vaste blague qu'est Pacifiction. Alors que l'histoire (si tant est qu'il y en ait une) semblait prometteuse, j'ai pu assister à presque 3h de vide. Il est très difficile même d'écrire dessus vu le manque de contenu phénoménal qu'il y a. Je suis resté dans la salle par respect mais je n'ai jamais autant eu envie de m'endormir devant un film pour que le temps passe plus vite. Les quelques scènes de la fin se passant en mer plutôt sympathiques ne nous tromperont pas : les 2h30 qui précèdent sont une catastrophe absolue. 

Rarement un film aussi long aura été aussi ennuyeux. Le scénario semble totalement absent, même le lieu de tournage n'est pas mis en valeur, le paradis Tahitien est ici montré pratiquement tout le temps sous la pluie... l'ambiance est glauque et confine au ridicule avec des plans hyper longs . Évidemment Benoît Magimel reste un très bon acteur mais on se demande comment il a pu accepter de faire ce navet. Sergi Lopez ne dit presque rien, on filme son regard plusieurs fois... On voit beaucoup la Mercedes blanche de fonction de Magimel, une bonne pub pour la marque. Bref, presque 3 heures à chercher du sens et l'ennui est profond, à éviter!

Hyper méga déçu car la bande annonce m'avait tellement donné envie...Aucun enjeu ici,Il ne se passe strictement rien sur cette île ,on a bien du mal à imaginer ce mix de Scarface/Depardieu en plus haut représentant de l'État Français !Le réalisateur n'a pas su choisir entre la carte postale avec tout le folklore polynésien et le faux thriller exotique en eaux troubles : dommage.Il aurait mieux valu creuser la partie thriller et laisser de côté le reportage type thalassa sur les rites et coutumes de la Polynésie.Magimel , heureusement,porte le film sur ses larges épaules et fait le taf: tu m'étonnes !On imagine bien sa réaction lorsque Serra lui a envoyé le script :1er jour exterieur nuit Tahiti -Dernier jour extérieur nuit Tahiti !Banco mon coco!Pour le reste Sergi Lopez doit avoir un mot de dialogues et l'actrice trans est la seule vraie bonne surprise du film:enfin un peu de sensibilité.La fin est risible:l'acteur qui a le rôle de l'amiral joue comme un cochon !La scène de danse finale est d'un ridicule achevé et surtout, surtout, surtout c'est in-ter-mi-na-ble.Pitié pas de Pacifiction 2!!

 

 

 

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