Fiche 2651
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" Kinds of
Kindness "
(2024)-(Irl,An,Am)-(2h44) - Drame
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Synopsis
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KINDS OF KINDNESS est une fable en tryptique qui suit : un homme sans choix qui tente de prendre le contrôle de sa propre vie ; un policier inquiet parce que sa femme disparue en mer est de retour et qu’elle semble une personne différente ; et une femme déterminée à trouver une personne bien précise dotée d’un pouvoir spécial, destinée à devenir un chef spirituel prodigieux.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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dimanche Les Inrockuptibles
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Si le casting est au rendez-vous, son metteur en scène aussi. Au rythme d’une bande originale concoctée par Jerskin Fendrix, déjà aux commandes pour Pauvres créatures, le réalisateur de The Lobster maîtrise son œuvre. Mystérieux, provocateur, dérangeant, toxique… Kinds of Kindness est une exploration jubilatoire et cruelle des vicissitudes paradoxales de la condition humaine. Du Lanthimos à son meilleur qui ne cherche jamais à plaire, ne craint pas d’être mal-aimé et adore être mal-aimable… tout l’inverse de ses étranges personnages. Une telle ambition métaphysique alliée à un style aussi reconnaissable et singulier est un des miracles du cinéma de notre époque ! L'on retrouve le style reconnaissable de Lanthimos qui aime s’attarder sur les détails gores et anatomiques des corps abîmés, disloqués, brisés, à l’image des vies déstructurées, en quête d’une harmonie distante, qui, une fois atteinte, s’avère ennuyeuse. Yorgos Lanthimos est donc fidèle à lui-même, la surprise opère toujours, même si l’on peut une fois de plus trouver le réalisateur très formel. Le film tiendra plus du cauchemar que du "doux rêve" car il n'a rien de "kind" ou d'aimable. Néanmoins, il est souvent très drôle. La dimension ludique des récits grinçants et loufoques de Lánthimos s’accompagne d’une incapacité à envisager le scénario autrement que comme un labyrinthe où déambulent des souris. Aucune de ces histoires n'est particulièrement intéressante mais chacune comporte quelques scènes chocs destinées à créer le malaise ou l'effroi chez le spectateur. Une fois ce mécanisme sommaire compris, c'est plutôt un ennui profond qui nous envahit… Absolument rien de nouveau, puisque Yórgos Lánthimos, qui, depuis The Lobster, se veut expert dans le thème de la soumission volontaire, est, lui-même, de plus en plus, sous l’emprise de la provocation gratuite. Quand on n’a pas d’idées, on fait des effets.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Du grand Lanthimos ! Je conseillerais à tous ceux qui n'ont pas considéré Canine comme un film exceptionnel, à ceux qui s'attendent à voir quelque chose dans le goût de "Poor things", et éventuellement à ceux qui ont un QI à deux chiffres de passer leur chemin. Pour les autres, ce film est une fresque imprévisible, drôle, labyrinthique, cynique, morbide, grotesque, magnifiquement réalisée, orchestrée et jouée. Palme de l'étrange, de la bizarrerie, 3 contes -tenus par un fil (très) rouge- pour adultes avertis du spectre des humains asservis. Décidément, Yórgos Lánthimos enchaine, deux films en moins de six mois, du moins en France, avec de plus le même casting, il y a de quoi rester dubitatif ! Effectivement, comme beaucoup de gens j'imagine, je m'attendais à peu près à la même chose que "Pauvres Créatures" (enfin dans le délire du moins) mais si ce dernier était destiné à public plus large, nous avons ici un film qui tente de revenir aux bases du cinéma du réalisateur ! En effet, que ce soit dans la mise en scène ou le traitement des personnages et des situations dans lesquelles ils se trouvent, on retrouve du "Canine", du "Lobster", du "Mise à mort du cerf sacré" ; en bref, on retrouve quelque-chose de dérangeant et de déstabilisant. Alors, je comprends tout à fait que ça ne puisse pas plaire à tout le monde, d'ailleurs le film divise énormément mais personnellement, je dois dire que je suis complètement fan de ce style ! Alors oui, le film dure près de trois heures, encore une fois, même si j'apprécie beaucoup le réalisateur, je ne rentrai pas très confiant dans la salle mais finalement, l'ensemble passe très vite ! Notamment car nous avons en réalité trois histoires que je ne résumerai d'ailleurs pas ici car il est, je pense, primordial de garder la surprise ! D'autant plus que le réalisateur fait en sorte de ne pas dévoiler tout de suite le contexte, le but des personnages etc. Il commence chacune de ses trois histoires par une scène très déstabilisante dont on a du mal à comprendre le pourquoi du comment et c'est par la suite que le tout prend forme pour nous offrir, encore une fois, quelque-chose de complètement délirant ! Je ne crois pas pouvoir parler plus du film sans en dévoiler des bouts d'intrigue, ce qui serait très dommage, si ce n'est que nous avons encore une fois une vision très cynique et sinistre du réalisateur sur les gens, ici les américains et leur mode de vie, qu'il explore donc de manière différente dans ce que j’appellerai des contes pour adultes. La mise en scène est évidemment toujours excellente, s'adaptant à chacun de ses sujets et les acteurs sont également très bons ! "Kinds of Kindness" est donc du pur Lánthimos, c'est-à-dire délirant, mécanique, macabre et fataliste.
Yorgos Lanthimos est de retour pour sortir un 2e film dans la même année ! Pour Kinds of Kindness, Yorgos change totalement de registre par rapport à son précédent film. Film étrange, spécial, inaccessible... bref, une touche artistique reconnaissable par sa mise en scène et son scénario. Également, une grande performance des acteurs et actrices notamment Emma Stone qui est toujours aussi parfaite, prouvant une fois de plus qu'elle est la meilleure actrice à l'heure actuelle. Mais aussi, Jesse Plemons, récompensé à Cannes. Totalement mérité pour un acteur sous-côté. Loin d'être son film le plus accessible, mais brillant pour ma part ! S'il s'agit d'un long métrage on peut plutôt dire que c'est surtout trois moyens métrages aux thématiques similaires déjà abordées par le réalisateur dans son oeuvre. Forcément, chaque partie a ses qualités et ses défauts qui poussent à préférer l'une que l'autre. Malheureusement, c'est sans doute ce choix qui ne convainc pas tout à fait. C'est d'abord un soucis de rythme justement, les segments semblent tirés en longueur, et on se dit qu'un film choral en mêlant les trois histoires auraient justement donné du punch à l'ensemble ; d'ailleurs c'est ce que la géniale bande-annonce promettait, dommage... Par là même, la B.A. promettait aussi du bon son mais on s'aperçoit que la musique est quasi la même tout le long des trois segments ce qui n'aide pas pour donner du rythme. Les trois histoires composent une sorte de trois fables modernes d'une misanthropie inouïe, on pense un peu aux classiques "Le Decameron" de Boccace ou plus encore de "Le Pentamerone" de Giambatista Basile. Les thématiques tournent autour de l'amour et de la solitude, de l'indifférence aussi mais par la biais de l'emprise plus ou moins malsaine de rencontres ou d'événements. On reste donc très partagé mais qui reste souvent assez dingue et/ou savoureux pour un moment cinéma singulier et original.
J'aurais du me méfier de ce réalisateur, j'avais déjà goûté à son style bien particulier avec son "Pauvres Créatures" sorti début 2024...(!) Chaque histoire plonge le spectateur dans les affres de la nature humaine. Si vous aimez voir le côté obscur de l'être humain (manipulateur, machiavélique, égoïste) ce long-métrage va vous ravir ! J'ai personnellement trouvé ça nauséabond, outré, obscène, malaisant, bizarre, et ce, malgré un très bon casting. Globalement glauque et sordide. Ça a le mérite d'exister, avec de brillants acteurs et actrices. Ça a le mérite d'exister comme un grand tableau rouge sang dans un musée d'art moderne. Bon... Tout ça pour quoi, tout ça pour rien, quelques rêves et cauchemars. 3 "courts" métrages. Pourquoi pas un seul vrai film, juste un ? Une purge, à un rythme d'une lenteur d'escargot, les trois histoires se ressemblent, des fantasmes de meurtre, de viol, d'homosexualité récurrente, présentés de façon complètement aseptisée, les trois mêmes acteurs se retrouvent dans ces histoires, avec une musique puisée sans doute chez les plus grands dodécaphonistes contemporains, du piano sans harmonie, angoissant , bref j'ai le sentiment d'avoir perdu 2h44....Tout le monde n'est pas Paul Thomas Anderson...Je déconseille..... Trois films en un pour cette œuvre infiniment douloureuse et longue du réalisateur grecque. Sorte de trip cryptique qui a du mal à cacher son abyssale vacuité et l’ennui profond qui en découle. Lanthimos provoque gentiment mais ne parvient pas à masquer qu’au fond il n’a rien à dire ni à raconter. Yorgos vient en l’espace de six mois de réaliser l’un des plus grand écart du cinéma contemporain : entre son « presque chef d’œuvre » (Pauvres Créatures) et ce « presque navet » l’écart est énorme. Si l’équipe grecque de gymnastique est capable d’un tel exploit elle devrait récolter quelques médailles cet été.
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