CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2644 

 

 

n°2644
 
" La gueule ouverte "

 

 

(1974)-(Fr)-(1h22)  -      Drame   

 

Réal. :     Maurice  Pialat    

 

 

Acteurs:  N.Baye, P.Léotard, H.Deschamps ...

 

Synopsis

 

 

La lente agonie d'une femme atteinte d'un cancer, assistée de son mari et de son fils.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

La mort arrive et pourtant c’est aussi la vie, plus que jamais, qui est captée par la caméra attentive de Pialat. Quand bien même une femme est en train de mourir du cancer, son fils Philippe continue de tromper son épouse, et son mari Roger de courir les femmes qui passent dans sa boutique ou dans le bistrot du coin. Pialat met en scène des personnages assez peu sympathiques, mais incroyablement vivants, qui n’ignorent pas le drame de la situation, mais qui se retranchent dans la badinerie et le sexe par peur d’affronter l’inéluctable. Ces morceaux de vie restitués sans artifice sont aussi débarrassés de tout surplomb moral : il y a simplement des acteurs, des personnages et des situations desquelles se dégage une vérité. Pour témoigner de la puissance d’un tel film, il faut décrire une scène qui se situe au début, après que la mère s’est rendue à un examen médical : la mère et le fils mangent ensemble dans leur appartement, quand Philippe lance une musique classique ; le silence des personnages est long, total, et ce que la caméra neutre saisit alors, c’est un moment suspendu et d’écoute où la mort et la vie sont absentes. Scène immersive sans être spectaculaire, elle se rompt au moment où la mère essaye de se lever, mais elle tombe : la vie et la mort reprennent le dessus, et nos larmes coulent parce que l’on avait pris conscience de la beauté de l’instant et que l’on est rattrapé par l’état de cette femme qui se sait condamnée. Pialat n’est pas plus cruel qu’il n’est moral, il n’est pas plus distant qu’empathique, il est juste – et c’est cette précision qui rend déchirantes les scènes les plus essentielles. « La gueule ouverte » n’est donc pas un film facile, il est parfois très drôle, on ne comprend pas toujours ses personnages, mais on peut aussi s’identifier à eux par moments. Ce rapprochement est possible parce que les dialogues et les situations sont vrais, parce que les acteurs, qu’ils soient professionnels ou amateurs, mettent en œuvre une force d’incarnation inouïe. En somme, c’est un grand film devant lequel il faut être attentif aux sortilèges les plus élémentaires du cinéma : regarder les corps, écouter les mots, ressentir l’attente et craindre l’issue.

Un film dur, triste, et paradoxalement magnifique. Avec un sujet pareil, Pialat aurait pu facilement s'embourber dans le larmoyant et la complaisance. Mais le ton réaliste qui étonne puis fascine est tout particulièrement adapté et les acteurs magistraux. Le final est bouleversant. Un grand film. Mon premier et certainement pas mon dernier Pialat.

La Geule ouverte est un film de Pialat et il se classe parmi ses meilleurs films mais aussi parmi les œuvres les plus marquantes sur le thème de la mort. Nous voyons une femme au foyer dans ses derniers jours qui finit par mourir au moment où sa douleur et sa souffrance obligent même ceux qui l'aiment intensément à souhaiter que le moment tant redouté arrive rapidement. Mais le film raconte surtout comment sa famille désunie composée d'un mari playboy d'un fils qui a suivi les traces de son père et d'une belle-fille qui dans un sens reflète la vie de la dame. Le rôle de la belle-fille est interprété par une jeune et jolie Nathalie Baye qui est l'une des plus belles performances du film. En bref la mort est un sujet difficile à traiter mais Pialat avec une touche magistrale le fait avec un réalisme sans faille et le film comporte plusieurs moments vraiment magnifiques...

 

La gueule ouverte, film mélancolique mais distant, ne parvient jamais vraiment à impliquer le spectateur dans les derniers instant de la malade. Pourtant, ce n'est pas un mal. Au contraire même, cela accentue un malaise ambiant mise en place rapidement par l'absence totale de musique, le jeu très terre à terre des comédiens et le point de vue dans la mise en scène (très sobre soit dit en passant) nous laissant une place dans chaque plan comme observateur passif (la caméra accepte totalement sa portée subjective, elle est notre regard. En ce sens, il n'y a presque exclusivement que des plans moyens et des gros plans, la caméra se plaçant souvent à auteur d'homme, en témoigne la scène de départ du village à la fin. Au lieu de filmer la voiture partir, on voit le village s'éloigner par la vitre arrière de la voiture, comme si nous partions nous aussi). Mais quelque chose manque... Pialat préfère montrer des scènes de vie ordinaires que de s'attarder sur la mère, ce qui, si ça montre à quel point la maladie est un élément de vif comme un autre, nous oblige à assister aux pérégrinations d'un vieux père pervers et de son fils, pas mieux... Un truc d'auteurs visiblement. En ce sens, le film aurait peut être gagné à montrer davantage l'évolution de la maladie.

 

Après la marginalité juvénile et l'histoire d'amour impossible, la mort fatale. Pialat réalise un cycle de vie en trois films. Aphrodisiaque pour le premier, pittoresque dans le second, pâle sur le troisième. Oui, çà suit son cours quelque part. "La gueule ouverte" semble trop fragile, malgré des longs plan-séquences, généreux dans l'effort, mal en point dans la forme.

« La gueule ouverte » de Maurice Pialat (1974) est un bien curieux titre pour parler de la fin de vie d’une femme atteinte d’un cancer ! Quand elle rentre chez elle car « on ne peut plus la garder (à l’hôpital) et ça ne sert à rien », elle présente des métastases cérébrales qui font qu’il n’y aura pas de dialogues entre elle et ses proches, de remémoration du passé. Seul le mari (Hubert Deschamps) a une attitude correcte avec elle, la faisant manger, lui massant les pieds… même s’il continue à boire régulièrement ses canons, à voir sa maitresse et à draguer les minettes. Son fils (Philippe Léotard) ne dit rien et semble embêté de devoir être là, mais il redouble d’ardeur auprès de sa femme (Nathalie Baye) qui ne sert que de potiche dans ce film. Finalement on n’apprend rien de cette famille a priori conflictuelle et avec même un second fils qui apparaît pour l’enterrement. Hormis 2 ou 3 courtes scènes touchantes, le film est très lent – comme l’agonie -avec de nombreux plans fixes. La fin est très lourde avec un long plan séquence filmé par la vitre arrière de la voiture du fils, partant de la vitrine du magasin de bonneterie du père jusqu’après la sortie du bourg. Le seul intérêt de ce film qui a beaucoup vieilli, est de montrer les hôpitaux tels qu’ils étaient il y a un peu moins de 50 ans, avec les salles communes.

Plans séquences interminables, dialogues d'une banalité affligeante, obsession des jeunes filles plus ou moins nues, fin ouverte (?) en queue de poisson comme si le "réalisateur" ne savait plus quoi faire. reste une ou deux scènes touchantes avec le mari. un film dramatique, à tous les sens du terme!

 

 

 

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