Fiche 2641
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" Bird "
(2024)-(An)-(1h58) - Drame
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Synopsis
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La tension constante du film et plusieurs scènes brutales dont une
très réaliste de violence conjugale sont susceptibles de heurter la
sensibilité d'un public non averti. À 12 ans, Bailey vit avec son frère Hunter et son père Bug, qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Le Monde Le Parisien Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles
L'Express
Télérama Fiches du Cinéma
Positif
Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
Andrea Arnold retrouve la magie de son American Honey en touchant du doigt la jeunesse abandonnée du sud de l'Angleterre avec une telle grâce et beauté. C'était un de nos gros coups de cœur du dernier Festival de Cannes, et il sera à coup sûr dans nos films préférés de 2025. Aussi lucide que bienveillante dans sa façon d’emballer son sujet avec une intrigue pleine de suspense, mais sans jamais renoncer à un esprit festif, Arnold signe une petite merveille sociale rock et fantastique, rythmée par une bande-son décapante. Le miracle de Bird, film baigné de musique et d’émotions en sourdine tient tout entier dans sa volonté, branchée sur celle de sa protagoniste, à ne rien lâcher de sa fantaisie, puissant filtre à abjection qui rend tolérable jusqu’aux penchants les plus sordides des êtres et agrandit, jusqu’à lui faire occuper tout l’écran, la plus minuscule expression d’amour et de prévenance. On vibre d’empathie pour l’héroïne mais aussi pour son père, incarné par Barry Keoghan vu dans Dunkerque de Christopher Nolan. Il est le seul acteur professionnel du film et se fait souvent voler la vedette par les autres membres de la distribution. Dans ce film aérien sur une réalité plombante (la reproduction sociale des parents précoces), les animaux sont partout, les instincts, bestiaux, mais c’est l’humanité qui déborde. Adepte d’un cinéma social radical, la cinéaste britannique Andrea Arnorld injecte poésie et fantastique dans ce splendide récit du passage à l’adolescence d’une enfant de 12 ans qui se réfugie dans l’imaginaire pour surmonter la violence du monde. Si Bird décolle dans sa dernière partie et parvient à s’extraire d’une peinture naturaliste et convenue des classes populaires, il reste très en dessous du Règne animal. À côté du bestiaire fantastique de Thomas Cailley, le volatile d’Andrea Arnold fait un peu figure d’oiseau déplumé. Andrea Arnold revient au décor le plus naturel de son réalisme social, quand bien même elle y introduit justement une dose de fantastique allégorique, qui n’est pas sa partie la plus réussie. La mise en scène d’André Arnold, élégante, pleine de ressort, paraît séduisante mais parfois artificielle à force de jouer la carte des échappées oniriques et du ghetto plus cool que misérabiliste.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Le Bird d'Andrea Arnold ne deviendra peut-être pas aussi célèbre que le jazzman éponyme du long-métrage de Clint Eastwood mais il a des arguments à faire valoir et, en premier lieu, celui d'être incarné par le génial Franz Rogowski, toujours aussi étrange et pénétrant. A part cela, il s'agit bien d'un film qui porte la signature, désormais familière, d'une cinéaste britannique qui prend toujours le social à bras-le-corps, dans l'âpreté et sans nulle mièvrerie pour décrire la vie d'exclus de la société, en toute dignité. Dans Bird, s'y ajoutent une touche de fantastique et une B.O énergisante, dans une démarche qui reste sincère, honnête et humaniste. Des oiseaux, petits et gros, il y en a une foultitude dans le film, comme des symboles d'une liberté que ses personnages ont bien du mal à conquérir, dans un contexte de violence et de dénuement. Il y a une spontanéité chez l'adolescente qui tient le rôle principal et chez tous les personnages qui l'entourent, qui ne peut être que le fruit d'un énorme travail et d'une direction d'acteurs impeccable, de manière à ce que la vérité émerge, dans sa nudité la plus réelle, sans verser pour autant dans un quelconque misérabilisme. Il s'agit seulement de la vie, lorsqu'elle est dure et sans concession mais pas dénuée espoir d'amélioration, non plus. Plusieurs fois récompensé à Cannes, Andrea Arnold revient en compétition avec "Bird", qui suit le portrait d'une adolescente issue d'une famille recomposée et métissée dans une banlieue anglaise défavorisée. Entre son père qui va se marier avec une femme qu'il connaît depuis trois mois, un frère qui traîne dans les magouilles et une mère qui élève ses autres sœurs avec un nouveau petit copain violent, l'adolescente devient peu à peu adulte. La rencontre avec "Bird", énigmatique homme en quête de sa famille, participe à son émancipation. Un film joliment mis en scène et porté en toute justesse par son actrice envoûtante. Andrea Arnold n'est pas une jeune réalisatrice mais ses films mettent toujours un gros coup de frais. Dans "Bird" il y a une ado qui pousse comme une herbe folle dans un quartier pauvre de petites maisons, un personnage énigmatique un peu queer et un peu volatile, des adultes qui s'inventent des vies dans un monde sans paix, et des enfants en dangers. Il y a un groupe de jeunes miliciens contre les agresseurs sexuels, il y a des animaux, cheval, chien, oiseaux, qui sont des vrais personnages, il y a le punk-rock de Fontaine DC, il y a les prairies et la mer pas loin. La mise en scène, ultra-maîtrisée, est au service d'une histoire magnifique pleine de colère et d'émotion, et où le fantastique n’est pas très loin. A peine 2025 commencée que j'ai déjà mon film préféré de l'année.
Film étrange et dérangeant. Plongée dans un univers à la Ken Loach. Sur fond de misère sociale, focus sur une famille disloquée où les enfants sont livrés à eux-mêmes avec des parents marginaux et insouciants. Bayley, jeune fille de 12 ans a ainsi appris à se débrouiller seule, elle déambule dans le quartier, s'occupe de ses frères et sœurs, entre en conflit avec son père. Un regard sur la parentalité défaillante qui compromet gravement l'avenir des enfants qui assistent souvent à des violences entre adultes. Les oiseaux jouent ici un rôle d'animaux salvateurs représentant le rêve et la liberté de s'enfuir de ce monde terrestre impitoyable.
Si vous cherchez bien, vous trouverez à coup sûr une connaissance qui vous parlera de Ken Loach à propos de ce film, à moins que vous ne tombiez sur une critique dans un journal qui vous fasse le même rapprochement. Après tout, Andrea Arnold et Ken Loach ne sont-ils pas anglais tous les deux et leur cinéma n’a-t-il pas en commun de prendre pied dans le réalisme social. Et pourtant, on peut être certain que Ken Loach, sur le sujet traité dans "Bird", aurait fait un film très différent de celui d’Andrea Arnold. Film sur des familles recomposées vivant dans la précarité et, pour l’une d’entre elle, dans la violence, Bird a été tourné à Gravesend, ville du Kent située au bord de la Tamise à quelques miles à l’est de Dartford, le lieu de naissance de la réalisatrice, Si on se montre conquis par le jeu de Barry Keoghan, l’interprète de Bug, et celui de la débutante Nykiya Adams, l’interprète de Bailey, on l’est beaucoup moins par la réalisation qui se veut très « speed » avec une caméra à l’épaule qui n’arrête pas de brinquebaler et qui, pourtant, génère un film à la vision duquel on a plutôt tendance à s’ennuyer. Certes, du cinéma et une réalisation du qualité. Mais pour dire quoi ? Un film alambiqué, violent, mélangeant artificiellement des genres sans les faire se rejoindre : cinéma social, onirisme, symbolique. Tout m'a paru interminable et la caméra à l'épaule très fatigante. Ce n’est pas très intéressant ni très poétique. Le film préfère filmer de « belles » images plutôt que de prendre à bras le corps les problématiques sociales qu’auraient permis d’aborder la situation personnages. En bref, c’est filmer les classes populaires sans s’intéresser réellement aux classes populaires. Il y a une magnifique scène, mais à part cela, le film ne vaut pas le détour. Ce film m’a donné mal au cœur, car la caméra bougeait beaucoup pendant les prises de vue. Je n’ai pas supporté de voir plus d’une heure, c’était éprouvant physiquement. Je regrette d’avoir payé 10€ pour passer un très mauvais moment! Ce film a un message à transmettre, mais le montage, ainsi que les prises de vues sont trop vite faits, sans soin et sans empathie pour les spectateurs. Dommage!
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