CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2631 

 

 

n°2631
 
" L'ombre de Staline "

 

 

(2019)-(An,Pol,Ukr)-(1h58)  -      Biopic, Drame   

 

Réal. :     Agnieszka  Holland  

 

 

Acteurs:  J.Norton, V.Kirby, P.Saarsgard ...

 

Synopsis

 

 

Pour un journaliste débutant, Gareth Jones ne manque pas de culot. Après avoir décroché une interview d’Hitler qui vient tout juste d’accéder au pouvoir, il débarque en 1933 à Moscou, afin d'interviewer Staline sur le fameux miracle soviétique. A son arrivée, il déchante : anesthésiés par la propagande, ses contacts occidentaux se dérobent, il se retrouve surveillé jour et nuit, et son principal intermédiaire disparaît. Une source le convainc alors de s'intéresser à l'Ukraine. Parvenant à fuir, il saute dans un train, en route vers une vérité inimaginable...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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La cinéaste signe un film classique, servi par une belle reconstitution des années 1930, sur laquelle repose un récit original bien documenté, écrit par la réalisatrice.

Entre thriller, film d’espionnage et témoignage mémoriel, ce remarquable nouveau film de la réalisatrice chevronnée Agnieszka Holland interroge la manière dont on forge l’histoire.

La réalisatrice polonaise en connaît un rayon sur l'imposture du communisme russe et sur le cinéma. La première partie du film est digne des meilleurs films d’espionnage.

Inspiré d'une histoire vraie, « l'Ombre de Staline » est un polar ponctué de séquences terrifiantes, mais aussi une réflexion sur la propagande et le totalitarisme.

À l’heure des fake news et de la post-vérité, l’aventure de Gareth Jones a le mérite de sonner comme le rappel de nos aveuglements collectifs. À trop vouloir forcer le trait, le film manque toutefois de subtilité et se perd dans une esthétique un brin surannée.

Film démonstratif, un peu lourd parfois, mais la leçon d’histoire est salubre, avec des moments très forts.

La polonaise Agnieszka Holland signe un film historique qui impressionne, malgré quelques longueurs.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L'histoire vraie du jeune journaliste gallois Gareth Jones, qui suite à ses révélations sur le régime stalinien en 1933, fût assassiné par la police politique soviétique à la veille de ses 30 ans, en 1935 en Mongolie. Le film d’ Agnieszka Holland se termine un an avant cette date quand la terre entière commence à comprendre que le paradis de Staline ne ressemble pas à ce que l’on raconte. Une vérité que l’on doit en grande partie à ce journaliste dont sa découverte en Ukraine va lever le voile sur l'épisode le plus terrible de l'Histoire soviétique de l'entre-deux guerres. C’est toujours magnifique la façon dont Agnieszka Holland raconte les histoires de la grande Histoire . " Sacrifice", " Sous la ville " " Le Complot" et maintenant ce très beau réquisitoire pour la liberté, de la presse et des consciences. James Norton dans le rôle principal en est le porte-parole salutaire.

Malgré quelques clichés (narration et personnages), ce film est très bien, notamment l'aspect thriller/documentaire. Les scènes de famine en Ukraine sont terrifiantes de véracité et d'horreur. Toujours se battre pour une seule vérité... la réalité. A l'heure des fake news et de la montée des totalitarismes, ce film est important sur le fond et redonne au journalisme ses valeurs fondamentales.

Premier ciné après 3 mois. Quel plaisir de retrouver les salles obscures avec ce film qui démarre lentement pour mieux nous attraper et plus nous lacher jusqu'à la fin. Les références à la ferme des animaux de George Orwell nous accompagnent tout au long de cette Histoire avec un grand H. A voir !

 

En 1933, le jeune journaliste britannique Gareth Jones, talentueux et idéaliste, va se retrouver confronté au stalinisme en arrivant à Moscou. Le pire l'attend quelques jours plus tard en Ukraine où l'horreur de la famine de l'Holodomor détruit des millions de vies... Cette biographie possède le mérite de traiter d'un sujet difficile et assez méconnu finalement, alors que les yeux du monde sont à l'époque braqués sur la montée du nazisme en Allemagne. Un film "historique" donc, disposant de quelques qualités (une belle photographie, un acteur principal (James Norton) convaincant), mais au final manquant de charisme et de force émotionnelle : il y avait pourtant matière à fracasser l'âme beaucoup plus profondément avec de telles atrocités ! Intéressant, mais presque trop pudique et trop lisse.

"Mr. Jones" est un biopic sur Gareth Jones qui retrace l'histoire de son plus gros coup en tant que journaliste ou du moins la révélation qui a fait le plus grand bruit. Plus qu'un scoop de journaliste, c'est surtout la révélation d'un citoyen sur une terrible vérité cachée par beaucoup de mondes et notamment de nombreux journalistes. Si le métier de journaliste n'a jamais été facile, et il ne l'est toujours pas aujourd'hui, on découvre à quel point il pouvait l'être dans les années 30. On retrouve des similitudes avec ce qui se passe de nos jours, ce qui est assez terrifiant. Journalistes muselés, certains étaient bien contents de l'être comme on le remarque, propagande, fake news, tout était fait pour maitriser l'information. Si le sujet de fond est très intéressé, j'ai trouvé le film un peu décevant dans le traitement notamment lors de la deuxième partie. La partie en Ukraine est certes perturbante, car elle montre les terribles conditions de vie de ces gens, mais on assiste surtout à une sorte de survival avec Gareth Jones qui se bat pour rester en vie, alors que j'aurais préféré quelque chose de plus proche du journalisme d'investigation. Le film rend un bel hommage à cet homme et c'est déjà très bien, mais je suis un peu resté sur ma faim. Avec "Pokot", son précédent film, Agnieszka Holland parvenait avec justesse à allier le fond et la forme, et c'est ce qui manque un peu à ce film qui est surtout intéressant pour l'histoire qu'il raconte à défaut d'être totalement fascinant ou captivant.

 

Sauf à être féru d'Histoire, au-delà de la simple et très vague connaissance du sujet (que sous Staline, ce n'était pas le Paradis Socialiste !), le spectateur lambda découvrira. Mais c'est hélas traité d'une certaine manière cinématographique que ça ne donnera pas trop envie à un large public. Cette façon de presque tout filmer en gris et sombre vise sans doute à mettre dans l'ambiance du scénario mais que c'est lassant pour les yeux ! Et le cinéma, la mise en scène, ce n'est pas ça. Quand la forme gâche le fond...

L'ombre de Staline se penche sur le génocide perpétré en Ukraine par le dit Staline et connu sous le terme d' Holodomor (littéralement « extermination par la faim »). Selon les estimations des historiens, entre 2,6 et 5 millions de victimes sont mortes de cette famine organisée. Avec un thème aussi puissant, Steven Spielberg aurait très certainement réalisé un chef d'œuvre à la fois mémoriel, émouvant et gravé dans nos esprits. A cause d'une réalisation minable, d'un scénario truffé d'invraisemblances, et d'une interprétation superficielle, ce film ou plus exactement ce navet sombre dans l'indigence et finit par ennuyer.

Les pires heures du régime stalinien, moins souvent présentées au cinéma que l'horreur nazie, aurait mérité un bien meilleur traitement. Le film étire dans de longues scènes vaines une histoire qui aurait mérité d'être plus nourrie. La Grande Bretagne apparaît ici comme la seule nation qui aurait fermé les yeux sur la famine de la population alors que bien d'autres régimes européens ou américains n'ont pas fait mieux. Le parallèle avec le roman de Georges Orwell est doublement une mauvaise idée : trop appuyé à l'écran, on ne peut que penser à quel point il vaut mieux relire La ferme des animaux que subir ce téléfilm historique. 

 

 

 

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