CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2619 

 

 

n°2619
 
" Les Banshees d'Inisherin "

 

 

(2022)-(Irl,Am,An)-(1h54)  -      Comédie  dramatique   

 

Réal. :     Martin  McDonagh  

 

 

Acteurs:  C.Farrell, B.Gleeson, K.Condon  ...

 

Synopsis

 

 

Sur Inisherin - une île isolée au large de la côte ouest de l'Irlande - deux compères de toujours, Padraic et Colm, se retrouvent dans une impasse lorsque Colm décide du jour au lendemain de mettre fin à leur amitié. Abasourdi, Padraic n’accepte pas la situation et tente par tous les moyens de recoller les morceaux, avec le soutien de sa sœur Siobhan et de Dominic, un jeune insulaire un peu dérangé. Mais les efforts répétés de Padraic ne font que renforcer la détermination de son ancien ami et lorsque Colm finit par poser un ultimatum désespéré, les événements s’enveniment et vont avoir de terribles conséquences.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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C’est le meilleur film de l’année, haut la main. Drôle, tragique, absurde, grinçant, pathétique, tendre, ce récit d’une amitié dévorée par le temps est un blues celte, mâtiné de mélancolie nordique.

Tout cela n’a aucun équivalent dans le cinéma contemporain. Inutile de chercher Inisherin sur les cartes. L’endroit n’existe pas. Cependant, dans la lumière tremblante des feux de tourbe, il peuplera désormais nos songes, nos insomnies, nos souvenirs. Osera-t-on prononcer le mot chef-d’œuvre? On osera.

Martin McDonagh a le génie des rebondissements qui sans être rocambolesques, sont spectaculaires. Mais ils demeurent pétris de vérité, mélancoliques et finalement d’une humanité qui hisse cette allégorie au rang de leçon de vie.

L'absurdité de la fin du vivre-ensemble. Pas de prêchi-prêcha, mais une tristesse écrasante et déprimante.

A partir d'une simple rupture amicale, le cinéaste élabore une tragi-comédie dans laquelle le spectateur est pris dans un soubresaut d’émotions contradictoires, du rire à la tristesse, de l’empathie à l’horreur, de la confusion à la sympathie, de la pitié à l’admiration "The Banshees of Inisherin" suit plus les traces d’un Samuel Beckett que d'un John Ford, avec ces deux "hommes intranquilles" rongés par leur solitude, avec une peur atroce de leur disparition.

Avec un sens consommé de l’absurde et de la dérision, le cinéaste Martin McDonagh va loin dans l’exploration de la nature humaine.

Les dialogues drôles et absurdes de personnages hauts en couleur constituent l'ingrédient principal d'une comédie noire étonnante qui ne progresse que trop peu.

En forçant sans cesse le trait, Martin McDonagh accouche d’un film d’une tristesse repoussante.

Ce pittoresque artificiel, taillé sur mesure pour une poignée de grands noms en mal de typicité, offre un écrin en toc aux sous-intrigues que le film prend très au sérieux.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Mon Dieu que ce Banshees of Inisherin est drôle : car cette chronique de la ruralité irlandaise et de l'isolement donne lieu à un film sans soleil mais empli de chaleur, où chaque détail est typique et souriant, mais tout aussi sec que la lande aride de ce pays. Où le Banshee (créature mythologique irlandaise) est ici personnifié par la vielle dame mais dont la présence se ressent à chaque instant dans la vie de chacun des personnages. L'ombre de la mort. Et que Colin Farrell est à l'aise avec ce rôle de gentil gars un rien simplet qui, peu à peu perd tout / tous ; et Brendan Gleeson dessine une conclusion jusqu'au-boutiste et radicale, débouchant sur une fable où la mort s'invite. La folie aussi. Les Banshees d'inisherin est une œuvre âpre, en apparence légère, qui se déguste à la hauteur de son titre énigmatique. Magnifique. Excentrique. Unique

Après le triomphe de Three Billboards, voir Martin McDonagh choisir de tourner un "petit" film irlandais a de quoi surprendre mais c'est mésestimer le cinéaste que de penser qu'il n'y a pas mis tout son talent et son humanité dans ce qui s'apparente à un nouveau quasi chef d’œuvre. Clairement, cette histoire d'amitié brisée entre deux hommes déjà bien abîmés par la vie, fait écho au contexte de guerre civile en Irlande (l'histoire se déroule en 1923, sur une petite île). Les dialogues sont étincelants, à la fois d'une incroyable cruauté entre les différents protagonistes d'un endroit où toutes les nouvelles circulent à grande vitesse mais aussi d'une drôlerie constante, avec des situations irrésistibles donnant lieu à des scènes mémorables. McDonagh mélange noirceur (solitude, vieillesse, méchanceté) et tendresse avec une maîtrise incroyable qui se superpose à la beauté des paysages irlandais et à une mise en scène tranquillement virtuose qui raconte déjà une histoire ou plutôt un contexte avec ses seules images (les statues de la Vierge, les croix celtiques, les falaises). Du côté de l'interprétation, Brendan Gleeson est égal à lui-même, c'est à dire formidable, Kerry Condon est merveilleuse et Barry Keoghan incroyable. Mais les seconds rôles sont tout aussi remarquables (la sorcière, l'épicière, le curé ...) et même les animaux (l'ânesse et le chien) semblent des acteurs nés. Et Colin Farrell ? Époustouflant, de bout en bout, d'une subtilité rare dans toutes les palettes de jeu. Les Banshees d'Inisherin a beau sortir fin 2022, il a sa place très haut dans la liste des meilleurs films de l'année.

 

Ainsi un ami qui ne comprend pas pourquoi son meilleur ami ne veut plus être le sien du jour au lendemain va pousser ce dernier à un acte aussi incompréhensible que radical afin de faire comprendre à son ami que c'est fini quoiqu'il arrive. Quand arrive cet acte, on est perdu, choqué, et surtout perplexe car comment comprendre un tel geste ?! Le soucis premier est que la suite ne nous en apprendra rien de plus alors que, peut-être se dit-on, que la Guerre civile qui se fait entendre au loin va forcément avoir des conséquences. Par là même, le terme "Banshee" renvoie à une figue fantomatique qui pleure pour annoncer une mort. McDonagh instaure une atmosphère austère et sobre, juste ce qu'il faut de mystère vis à vis des personnages et de l'environnement, des paysages sublimes, des acteurs magnifiques, et cette intrigue énigmatique sur la séparation de deux hommes qui symbolise la division d'un pays. Et pourtant il manque un tout petit peu de cohérence pour relier tout ça dans une logique narrative pour convaincre pleinement. On aime beaucoup, on aurait aimé encore plus mais on reste sur notre faim. Une petite déception au vu du potentiel.

 

14 ans après Bons baisers de Bruges, M. Macdonagh reforme le duo improbable B.Gleeson-C.Farrell. ici, il plante le décor sur une île quelque peu désolée de l'Irlande et évoque une étrange fin d'amitié avec un ton décalé. Le traitement relativement faible et invraisemblable n'est malheureusement pas crédible (manque d'explications claires ou insuffisamment affirmées, automutilation, représailles...), nous laissant sans réponse.

Assez inhabituel, et désolé pour celles et ceux que je vais choquer.... je ne partage absolument pas les éloges et commentaires tellement prodigieux sur ce film qui se résumera pour moi en vaste fumisterie. Certains y voient un humour comme jamais vu, oui...., j'en ai vu de plus ouverts !! Certains y voient un chef d'oeuvre.... Mais où ? Les deux acteurs principaux sont de formidables acteurs, rien à redire de ce côté-là : Colin Farrel et Brendan Gleeson, que nous connaissons assez bien. Mon souci est probablement la réalisation et mise en scène, parmi les plus catastrophiques que j'ai eu à visionner jusqu'ici. Franchement pénible à supporter de bout en bout, désolation et mutilation ! Dommage pour les paysages magnifiques qui ne suffisent pas à sauver ce drame sarcastique ?..... !!

Je n'ai absolument pas aimé cette histoire et ne sais toujours pas les raisons qui peuvent expliquer le désamour de l'un des principaux personnages pour son ancien ami et les raisons de ses mutilations, comment croire que l'on peut se couper les doigts d'une main sans explication.. Seul la jeune femme est crédible dans son rôle.

Je suis allé voir ce film, poussé par la bonne critique (et par ma femme) Comment vous dire notre déception ? On s'est demandé, à la sortie, comment des scénaristes pouvaient imaginer des histoires pareilles, et des dialoguistes, inventer des textes aussi affligeants. On va résumer l'affaire : un taiseux et un gentil (mais un peu con) sont amis. Du jour au lendemain, le taiseux fait la gueule (il vient de se rendre compte que son pote était un peu con, et ça le rase d'être le pote d'un con, même gentil). Le gentil, qui se demande pourquoi (vu qu'il est un peu con) demande pourquoi au taiseux, vu qu'il est gentil; et le taiseux lui dit pas, vu qu'il est taiseux. Et ça dure deux heures. Je vous passe les niaiseries avec les ânes, les chevaux et les chiens, les sorcières et le neuneu un peu excité de la quéquette qui se fait tabasser par son père alcoolique, policier qui plus est. La seule qui s'en sort, c'est la soeur du con, qui quitte la maison et le film, et elle a bien raison.

L'amitié est si jalouse et si délicate, nous dit Fénelon, qu'un atome qui s'y mêle la blesse. On le sait, avec le temps, toute relation humaine est appelée à se dégrader. Un malentendu d'intention mal interprété souvent constitué cet atome. Colm, lui, cesse toute relation sans autre raison qu'il veut tourner le page et rompre les ponts. En tant que musicien il veut en effet s'isoler et vaincre la mort par la pérennisation d'une œuvre. Considérant subitement que son ami est un poids, il provoque et fait subir à son ami d'hier un enchaînement de comportements d'autant plus injuste et provoquant qu'il est unilatéral. La seconde leçon de ce film aussi noir que désespérant, c'est qu'aucune médiation, ici tentée en vain, par Siobhan la sœur de Padraic, n'est possible. Île fermée, atmosphère oppressante et pesante sur la face noire des rapports humains. Ce film à la Lars Van Trier est une allégorie implacable des déboires des amours et des amitiés contrariés n'offrant d'autres échappatoires que le fuite et la mort. La qualité des images et des paysages sur fond de guerre civile ne sauve rien. Film réservé aux masochistes dépressifs qui souhaitent le rester.

 

 

 

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