CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2613 

 

 

n°2613
 
" Zama "

 

 

(2017)-(Arg,Brés,Esp...)-(1h55)  -      Drame, Historique  

 

Réal. :     Lucrecia  Martel   

 

 

Acteurs:  D.G.Cacho, L.Dueñas, J.Minujin ...

 

Synopsis

 

 

Fin du XVIIIème siècle, dans une colonie d’Amérique latine, le juge don Diego de Zama espère une lettre du vice roi du Río de la Plata signifant sa mutation pour Buenos Aires. Souffrant de l’éloignement et du manque de reconnaissance, il perd patience et, pour se libérer de son attente, se lance à la poursuite d’un mystérieux bandit.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Une fresque enchanteresse sur les terres latino-américaines de la fin du XVIIIe. Un périple, une évasion, une hallucination.

La dernière demi-heure, démente, atteint des sommets psychédéliques qui rappellent la fin d’Apocalypse Now, Dead Man ou Jauja. C’est dire où se situe aujourd’hui le cinéma de Lucrecia Martel.

La puissance du cinéma de Lucrecia Martel tient dans ce refus de donner au spectateur une interprétation facile, de son choix à contre-courant des modèles narratifs contemporains de laisser «naviguer» son récit entre différents états de compréhension.

Son évocation d’une colonisation vouée à disparaître, ultime rempart corrompu d’une puissance espagnole sur le déclin, est traversée, comme toujours chez la cinéaste, par une étrangeté mystique et un malaise poisseux qui soulignent la critique d’un pouvoir blanc exsangue.

D'après un roman d'Antonio Di Benedetto, la réalisatrice argentine signe un précis de décomposition où tous les repères de l'existence se perdent peu à peu, dans une mise en scène à l'étrangeté hypnotique.

Autant dire que "Zama", ce n’est pas du ciné-roman, du ciné-message, du ciné réductible en quelques lignes de pitch mais du cinexpérience, cette chose de plus en plus rare que le cinéma ne fabrique hélas plus beaucoup.

Le tempo lent jusqu’à l’engourdissement et, surtout, la bande-son aussi expressive que crispante ont de quoi rebuter. Mais dans la dernière demi-heure, Lucrecia Martel abandonne les inté­rieurs claustrophobiques pour con­duire son héros dans une expédition dantesque à travers la jungle. Zama, dès lors, devient fascinant.

Une sorte de délire baroco-primitif dont on ne retient rien de très mémorable.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Film hallucinant dans tous les sens du terme, où l'absurde de la déchéance d'un haut fonctionnaire en des temps coloniaux prend un virage inattendu, où l'Aventure avec un grand A ne permet pas pour autant de régler grand chose. Admirablement mis en scène, photographié et interprété, "Zama" compte aussi une bande-son particulièrement riche, qui procède du mal-être progressif de l'anti-héros. La dernière demi-heure est un grand moment de cinéma, à la fois violent et implacable, où les éléments naturels créent une atmosphère peu à peu irrespirable.

Lucrecia Martel revient après 8 années d'absence. Zama est un beau film, à la fois contemplatif et sensoriel, qui raconte la désagrégation d'un colon espagnol à la fin du XVIIIe siècle. Il se dissout dans le territoire d'Amérique du Sud qu'il prétendait coloniser. Les dernières scènes font penser à Aguirre, la colère de Dieu d'Herzog. Dans le rôle de Zama, l'acteur Daniel Giménez Cacho, port raide et regard inquiet, est remarquable. Martel fait ressentir au spectateur l'attente qui est le sort de Zama et le film est donc un peu exigeant.

Un excellent film sur les colonies et le début de la chute du colonialisme. Une oeuvre esthétique qui peut avoir quelques longueurs mais le résultat est sublime.

Quatrième long métrage (2017) de la cinéaste Argentine de talent Lucrecia Martel, présenté hors compétition à Venise, ce long métrage fait l'objet d'une très bonne réputation parmi la critique ( le magazine anglais" Sight and Sound" le place l'année de sa sortie comme le quatrième meilleur film de l'année). Adaptation d'un roman éponyme de son compatriote Antonio de Benedetto, Martel propose le portrait du corregidor Zama ( fonctionnaire chargé de rendre la justice) envoyé par la couronne d'Espagne à la fin du XVIII em siècle dans la province du Gran Chaco ( Elle regroupait un territoire qui s'étendait sur une partie de l'Argentine, du Paraguay, de la Bolivie et du Brésil actuels) traversé par le fleuve Parana. Le thème de la dépossession de soi, de l'absence de liberté totale dans les choix pris au cours de existence, son absurdité, ont déjà été abordés au cinéma ( " le désert des tartares" de V.Zurlini, notamment auquel " Zama "peut faire penser).Ce titre de la cinéaste originaire de Salta ( ville du nord de l'Argentine, située non loin de la zone géographique ou se déroule l'action) s'adresse avant tout à l'amateur de cinéma d'auteur introspectif.
 

 

Il va sans dire que le nouveau film de Lucrecia Martel est l'un des plus étranges et des plus difficiles de l'année. L'histoire n'a ici que peu d'importance puisqu'elle est moins racontée que déréglée : la cinéaste est moins intéressée par la narration que par la mise en scène de la situation de son personnage – Don Diego de Zama, corrégidor isolé qui voudrait retrouver sa famille. Pendant un peu plus d'une heure, le film enchaîne des scènes tantôt ordinaires tantôt absurdes sans jamais créer une évolution mais en faisant éprouver au spectateur un sentiment de torpeur qui est également celui ressenti par Zama. Comme son personnage, le film fait du surplace, s'enlise volontairement au risque parfois de l'ennui – la répétition de moments où le corrégidor bute face à sa frustration sexuelle – mais capte in extremis l'attention par l'indétermination de son trajet tortueux. Car on se demande longtemps où va finir par aller ce petit théâtre de l'absurde, qui prend une ampleur autre dans une dernière demi-heure où il ne s'agit plus de se questionner sur le statut de certaines images (rêve ou réalité) mais de suivre un parcours tragique et brutal, même si la violence reste souvent hors-champ. Ni réflexif ni vraiment sensoriel, "Zama" se situe dans une zone troublante, dont la radicalité reste indéfinie, et mérite certainement d’autres visions afin d'être mieux cerné

Zama nécessite d'être vu au moins deux fois. Parce que d'emblée le film semble aussi impénétrable que fastidieux. Mais à vrai dire, le quatrième long-métrage de l'argentine Lucrecia Martel, près de 10 ans après La femme sans tête, est aussi déroutant à la deuxième vision qu'à la première. Un colon espagnol chargé des affaires juridiques par le roi en Amérique du Sud s'ennuie copieusement en espérant un improbable transfert. Et le spectateur ressent lui aussi l'attente sans fin de cet homme, au milieu de cette petite communauté méprisante pour les autochtones. Si les images sont belles, il est malheureusement possible de trouver le temps aussi long que son personnage principal qui commence à s'interroger sur le sens de la vie en général et de la sienne en particulier. Peu à peu, d'ailleurs, le film de Lucrecia Martel dérive aux confins du rêve et de la réalité, lors d'une dernière partie aventureuse mais pas moins opaque, pour le plus grand bonheur de ceux qui aiment les films contemplatifs et existentialistes et le malheur des autres, fussent-ils les mieux intentionnés. Un seul conseil avant d'aller voir Zama : être en excellente forme physique et mentale sinon l'assoupissement peut devenir inévitable. Peut-être que le voir une troisième fois serait souhaitable mais là, c'est beaucoup demander.

Au 18e siècle, dans une colonie espagnole d'Amérique du Sud, un magistrat espère en vain sa mutation et doit faire face à différentes humiliations... Récit d'attente et de dérive, teinté d'absurde et de frustration, dans la torpeur d'un climat tropical. Il y a beaucoup de cinéma dans ce film, dans la composition des plans, le travail de la photo, du son (la dernière partie, notamment, est sublime). Mais il faut quand même s'accrocher pour maintenir sont intérêt tout au long d'un scénario décousu, au rythme lent, un peu hermétique aussi parfois...

 

Difficile de s'intéresser aux premiers abords à la vie de ce fonctionnaire, au service du roi d'Espagne, perdu dans une contrée sauvage d'Amérique du Sud, qui s'ennuie de cette vie et attend désespérément un transfert qui le rapprocherait de sa famille. Même si par moment on se prend au jeu, l'ennui décrit à l'écran déteint sur le spectateur. La fin du film, où la réalité se perd un peu, nous maintient en éveil mais ne sauve pas le film de cette léthargie ambiante.

Je n'ai pas tout compris dans ce film qui m'a paru complexe et parfois absurde, il s'en est suivi une torpeur contre laquelle j'ai eu du mal à lutter

Candidat argentin pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2018, "Zama" de Lucrecia Martel est un film déconcertant et très étrange. Dans ce film, on suit Zama, un fonctionnaire perdu dans une colonie d’Amérique latine qui espère tant bien que mal sa mutation pour Buenos Aires. Cette attente est interminable pour le personnage, mais aussi pour nous avec la réalisatrice qui fait de l’immobilisme avec une situation qui s'éternise et n'évolue jamais. Pour le coup, Lucrecia Martel arrive bien à nous faire ressentir l'ennui que ressent le personnage seulement cela déteint sur nous également... Sur fond de corruption politique et d'une quête pseudo-existentielle, l'histoire est ennuyeuse à mourir avec des scènes qui se succèdent sans logique et qui ont fini par avoir raison de moi. Au-delà de l'histoire, j'ai trouvé ce film un peu malsain sans que je puisse expliquer pourquoi... Je ne sais pas si c'est le personnage principal ou cette frustration que l'on ressent pas tout le film, mais il y a quelque chose de dérangeant et désagréable. Bref, ce n'est pas que c'est mauvais, mais je n'ai pas du tout accroché à ce film que j'ai trouvé sans intérêt.

 

 

 

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