CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2595 

 

 

n°2595
 
" Goliath "

 

 

(2022)-(Fr)-(2h02)  -       Thriller   

 

Réal. :     Frédéric  Tellier    

 

 

Acteurs:  G.Lellouche, P.Niney, E.Bercot ...

 

Synopsis

 

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

France, professeure de sport le jour, ouvrière la nuit, milite activement contre l’usage des pesticides. Patrick, obscur et solitaire avocat parisien, est spécialiste en droit environnemental. Mathias, lobbyiste brillant et homme pressé, défend les intérêts d’un géant de l’agrochimie. Suite à l’acte radical d’une anonyme, ces trois destins, qui n’auraient jamais dû se croiser, vont se bousculer, s’entrechoquer et s’embraser.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Les arcanes du pouvoir se mêlent dans un film prenant et passionnant de bout en bout.

Un formidable trio de comédiens en tête d’un pur film de dénonciation, populaire et haletant.

Un geste de cinéma poignant, porté par une excellente interprétation au service d’un thriller captivant et édifiant. D’utilité publique.

Gilles Lellouche et Pierre Niney s'affrontent sur fond de pesticides et de lobbys derrière la caméra de Frédéric Tellier. Un film efficace qui honore une certaine idée du cinéma français populaire et exigeant.

A vouloir trop embrasser, Frédéric Tellier étreint inégalement son sujet, mais reconnaissons-lui une colère communicative et salutaire. Difficile de ne pas être gagné par une furieuse envie d’en découdre avec le grand capital et son armée cynique de chéquiers et d’éléments de langage.

Moins élégant que Dark Waters de Haynes mais pas honteux non plus, Goliath, produit par Studio Canal, part un peu avec un handicap de crédibilité en plaçant le duo Gilles Lellouche et Pierre Niney aux avant-postes du dossier, choix qui paraît a priori plus dictés par des considérations comptables qu’une pertinence artistique.

Un dossier efficacement troussé, entre thriller et cinéma militant, qui ne souffre guère la contestation, mais dont le goût pour le pathos et l'édification morale eût gagné à être plus retenu.

Goliath a l’air de ne pas croire en lui-même : il s’astreint à un minimum syndical d’esprit de sérieux mais flirte souvent avec le rire.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas vu un film coup de poing de la sorte et à ce point dans l’air du temps. Du cinéma engagé, virulent, dénonciateur qui n’épargne rien ni personne et qui rappelle aux grandes heures du cinéma hollywoodien des années 80. Une époque où des cinéastes comme Oliver Stone (« JFK », « Snowden », ...) ou plus tard Michael Mann (« Révélations ») ou Soderbergh (« Erin Brockovich ») pouvaient encore dénoncer les grands scandales politiques, médiatiques et sanitaires à chaud. Un cinéma devenu rare, voire même presque disparu, à l’heure où tout est formaté et aseptisé de manière à ne froisser personne. « Goliath » parvient en deux heures à faire la synthèse de tout ce qui ne tourne pas rond dans notre monde et nos sociétés. Il égratigne avec force et fracas les lobbies, les politiques marionnettes, les institutions corrompues, les puissances d’argent ou encore la désinformation et la pensée unique. Seuls les médias sont relativement épargnés... Un tourbillon coup de poing qui remet les pendules à l’heure et bien plus divertissant et instructif qu’un mois de BFM TV (pointé du doigt au détour d’une image jubilatoire).

De Frédéric Tellier j’avais beaucoup aimé L’affaire SK1, un peu moins Sauver ou périr. Celui-ci ne me disait trop rien mais le casting est superbe. Ils sont tous formidables, même si j’ai un petit problème avec Pierre Niney il est redoutable ici, assez impressionnant. J’aime bien Gilles Lellouche, j’aime beaucoup Emmanuelle Bercot. On retrouve aussi Laurent Stocker, et les trop rares Marie Gillain, Yannick Rénier et Jacques Perrin. Basé sur des faits réels, le film est classiquement mais solidement écrit et mis en scène. Le récit est fort, souvent dur, toujours édifiant, et laisse peu d’espoir en cette société où l’argent, les actionnaires et les profits sont rois. Toujours et plus que jamais malheureusement d’actualité, un film très réussi qui fait froid dans le dos. Prenant, haletant, passionnant.

 

Un film coup de poing et militant, ou on a du mal à rentrer et met du temps à passionner le spectacteur. Malgré un Pierre Niney superbe et magnifiquement antipathique qui remplit son rôle à la perfection on a du mal avec le rôle de Gilles Lellouche du pseudo avocat tourmenté et dévoué, pour ma part je le trouve des fois faux.. Cela étant dis c'est bien de montrer en évidence l'horrible constant alarmant. Bien mais peut être un peu trop gros.. Emmanuelle Bercot est tout simplement juste, et n'a plus a prouver que c'est une grande actrice!

Le combat contre les pesticides est un sujet rebattu. Cette cause a été traitée par de nombreux documentaires qui, tels Sisyphe, sont condamnés à la lutte incessante contre des forces lobbystes très puissantes. Et cette fiction, qui s'inspire directement de l'affaire du glyphosate et de Monsanto, est traitée d'une manière très classique en caricaturant les 2 camps. Pierre N et Gilles L. incarnent parfaitement ces 2 camps. Mais les activistes sont caricaturés, ainsi que les lobbyistes. On peut s'enthousiasmer à juste titre de leurs 2 interprétations, mais la caricature dessert la cause.

 

Un thriller mettant en accusation le rôle si important et si néfaste des lobbys que ce soit pour prendre la défense des véhicules roulant au diesel ou pour faire prolonger les autorisations d'utilisation de pesticides cancérigènes, en tant que citoyen, on ne peut qu'y souscrire favorablement. Un grand réalisateur aurait fait un film haletant, un film d'une grande force. Le problème, c'est que Frédéric Tellier n'est pas un grand réalisateur, même s'il avait bien réussi "L'affaire SK1", film consacré à Guy Georges, le tueur de l'est parisien. Bien sûr, avec ce sujet des lobbys, on a forcément des scènes réussies, des scènes fortes, difficile de faire autrement, mais la plupart auraient été plus fortes, plus réussies, si elles avaient été tournées en plans séquences relativement longs plutôt que sous forme d'addition de plans courts, avec plein d'angles différents de prises de vue sur les personnages. 

Bonjour les clichés ! S'il y a la cause, à laquelle on ne peut qu'adhérer, il y a le cinéma, donc parlons cinéma: on aurait aimé des subtilités à al "Ghostwriter" ou John le Carré mais là, les méchants riches et puissants ne font que sortir de Mercédès noires, d'hélicoptères et de grands hôtels et les gentils... C'est la fête de l'Huma: chansons de Renaud, merguez sous guinguettes, tatouages et militantisme caricaturé. Tout le film est en caméra épaule parfois jusqu'à l'exagération d'une poursuite où on ne voit plus rien. L'avocat en perdition presque sauvé par Gilles Lellouche n'a jamais de vrais propos d'avocat. Tous les porteurs de l'écologie sont des passionarias, dans l'hémicycle européen ou à la table du ministre, peu subtils et braillards qui s'auto décrédibilisent. Pierre Niney joue admirablement... une caricature et les plans larmoyants succèdent aux méchants triomphants. Le film va fonctionner parce que la cause est juste, mais cette dernière aurait mérité bien mieux.

Avec Lellouche et Niney à l'affiche et un sujet pareil, je m'attendais à un film incroyable. Quelle déception.... De la mollesse dans la réalisation, aucun suspens, aucune dynamique et des scènes complétement inutiles (la fête du village, la baignade en mer, le baptême...). Une musique quasi inexistante et répétitive qui n'arrange rien. Et une fin qui vous laisse sur sa faim. Le cinéma américain n'a pas son pareil pour ce genre de film (Erin Brockovich). Seuls Pierre Niney et Gilles Lellouche viennent donner de l'intérêt au film (surtout Niney) et quelques scènes sortent du lot. Vu la notation globale, j'ai l'impression que les gens vote plus pour le sujet que pour la qualité du film lui même. C'est un sujet fort et il faut dénoncer les abus et les dérives, mais on juge ici un film, on ne signe pas une pétition.

Le film dénonciation de Frédéric Tellier sur les victimes des pesticides s’éparpille trop pour être convaincant. Le duel Gilles Lellouche-Pierre Niney, aussi bons acteurs soit-il, ne peut remédier à un scénario bancal et trop militant. Tellier, de gauche, va jusqu'à placer des références à l'extrême droite pour dénoncer ce qui ne relève que du capitalisme sauvage. Pire, il passe à côté des lobbies de l'Union Européenne si influents et si efficaces dans ses prises de position et tente de la présenter comme exempte de tout reproche. Bref, un bon sujet gâché.

 

 

 

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