CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2589 

 

 

n°2589
 
" Les nuits de Mashhad "

 

 

(2022)-(All,Dan)-(1h59)  -      Drame, Policier  

 

Réal. :     Ali  Abbasi    

 

 

Acteurs:  M.Bajestani, Z-A. Ebrahimi, A.Ashtiani  ...

 

Synopsis

 

 

Iran 2001, une journaliste de Téhéran plonge dans les faubourgs les plus mal famés de la ville sainte de Mashhad pour enquêter sur une série de féminicides. Elle va s’apercevoir rapidement que les autorités locales ne sont pas pressées de voir l’affaire résolue. Ces crimes seraient l’œuvre d’un seul homme, qui prétend purifier la ville de ses péchés, en s’attaquant la nuit aux prostituées.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Zar Amir Ebrahimi a séduit le jury présidé par Vincent Lindon et remporté le prix d’interprétation à Cannes cette année. Sa prestation dans Les Nuits de Mashhad d’Ali Abbasi est à couper le souffle.

Fort de tout l'héritage des maîtres qui l'ont précédé, Abbasi explore une nouvelle figure de monstre, celle d'un psychopathe dont la folie épouse celle de la société qui l'entoure. Dangereux, vénéneux, vertigineux.

Plus sociologue que criminologue, Abbasi ne cherche pas tant à comprendre les raisons qui ont poussé le tueur à exécuter des prostituées qu'à analyser les réactions d'une opinion qui s'est quasiment rangée de son côté.

Ali Abbasi s'empare de ce fait divers pour raconter, à travers l'enquête d'une journaliste, les jeux de pouvoir et de manipulation à l'oeuvre dans les hautes sphères.

Les péripéties et conventions relevant d’un cinéma de genre ou d’exploitation sont mises ici au service d’un regard sur une société vivant ses propres contradictions. A voir.

Si cette traque d'un tueur protégé par le système religieux paraît un poil conventionnelle, l'actrice incarnant la journaliste qui enquête sur ce fait divers, Zar Amir Ebrahimi, livre une prestation vibrante.

En dépit d'une poignée de scènes intrigantes, l’entrelacement du polar et du film social accouche d’une morale assez grossière.

Iranien exilé au Danemark depuis vingt ans, le réalisateur de Border bâtit avec ce troisième film tourné en Jordanie un thriller habile. Mais la froideur de son regard finit par nous glacer les sangs et rend sa démonstration sur la condition des femmes dans la société iranienne un peu lourde.

Programmatique, pour ne pas dire opportuniste, dans sa dénonciation du machisme d’État, Les Nuits de Mashhad met en scène la violence avec une certaine complaisance.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Du grand cinéma, du polar, du thriller, filmé avec énormément de maitrise (quellle qualité de l'image, de la photo, du cadrage, de la bande son, etc....) bref c'est millimétré...Le jeu d'acteurs est magistral, que ce soit l'assassin ( Mehdi Bajestani) ou la journaliste ( Zar Amir Ebrahimi) voire les prostituées dont on assiste aux crimes odieux (pas gore, je rassure)...On admirera la précision du scénario (relativement simple) et le suspens inhérent à celui ci....J'avoue que la tension du film ne baisse pas d'un iota, (d'un pouce) pendant les deux heures du film....C'est captivant, humain,et le film se divise en deux parties aussi intéressante l'une que l'autre ( l'enquête puis le tribunal) .....Je ne vois aucun défaut que ce soit dans le fond ou la forme à ce thriller qui en plus fait réfléchir sur la société iranienne et constitue un pertinent miroir de la modernité d'un pays où l'homme hésite entre la vertu et le vice.....On pourra dire beaucoup sur ce film, il offre tant de choses et d'instants précieux de cinéma....Je conseille fortement, .....

"Les Nuits de Mashhad" en compétition cette année au festival de Cannes est un drame criminel passionnant. En effet cette histoire tirées de faits réels ( entre 2000 et 2001 un homme a tué 16 prostituées en Iran pour motif religieux) fait froid dans le dos et envoutante de bout en bout, le réalisateur du film dénonçant une société iranienne corrompue et malade avec un face à face remarquable entre la journaliste du film Zahra Amir Ebrahimi (meilleure actrice au festival de Cannes) et le meurtrier (Mehdi Bajestani), une réussite.

Faux film iranien, "Les nuits de Mashhad", film tout à la fois passionnant et instructif, a conquis les spectateurs du festival de Cannes et profondément irrité les autorités iraniennes. Le prix d’interprétation féminine est venu très justement récompenser la très belle interprétation de Zar Amir Ebrahimi. Espérons que la date de sortie du film, au milieu du mois de juillet, ne représente pas un handicap quant à son succès public dans notre pays.

La première chose qui importe pourtant dans le film reste justement la ville de Mashhad qui intrigue forcément et, en tant qu'occidentaux, on a peut-être du mal à imaginer autant de prostituées dans une ville sainte musulmane. Néanmoins, le cinéaste a dû tourner hors d'Iran pour éviter la censure. On le comprend, on pense à des passages de meurtres en gros plan, à une scène d'amour plutôt crue ou même une certaine idée de la corruption. Le scénario met en parallèle l'enquête de la journaliste et le quotidien du tueur en série qui nous est divulgué dès les premières minutes. Pour la journaliste, il y a évidemment toute la difficulté de faire son travail dans une société aussi patriarcale, misogyne et finalement d'une hypocrisie infecte, d'autant plus quand les victimes sont des prostituées dont tout le monde se fout. Pour le tueur, ce qui compte c'est de montrer un homme "normal", l'homme est sans envergure, il est juste un terroriste des bas fonds d'une ville, un parmi tant d'autres qui s'attaquent aux cibles les plus faciles de sa communauté. Ali Abbasi signe un thriller avec toute la dimension islamique inhérente à l'Iran ce qui donne aussi un drame social qui n'est pas anodin.

 

"Les Nuits de Mashhad" mélange plusieurs genres : thriller, film politique, drame social, film de serial-killer. Le film est servi par l'excellente actrice, Zar Amir Ebrahimi (prix d’interprétation à Cannes 2022). Malheureusement, le réalisateur filme les meurtres avec un voyeurisme malsain, un mélange ambigu de jouissance et de compassion, reflétant bien la complexité de la situation décrite et la force des normes morales religieuses imposés par l'Islam aux Iraniens. Un film trouble, troublant, à ne pas manquer.

Film traitant d'un fait divers ayant marqué la société iranienne au début des années 2000, "les nuits de Mashhad" est un thriller plutôt efficace. S'il traite de la société iranienne que nous connaissons au final assez mal, nous découvrons alors des aspects somme toute méconnus de celle-ci. En effet la presse semble beaucoup plus libre et intrusive qu'on ne le subodore. Pareillement, au plan de la justice, on s'aperçoit d'une certaine distance que peut prendre le juge avec l'argument strictement religieux revendiqué par le tueur. Concernant ce dernier justement, je trouve que Mehdi Bajestani, qui joue le rôle du tueur en série, porte bien plus ce long métrage que l'actrice. Celle-ci est plutôt figée et affiche un jeu d'acteur assez répétitif. Au niveau technique, c'est plutôt correct sur le plan de la photographie et des plans séquences. L'ensemble est assez réussi.

 

J'aurais aimé être captivé par cette histoire de tueur de prostituées en Iran mais les nuits de Mashaad, s'il est sans nul doute un film politique important qui dénonce à la fois la corruption et le fanatique religieux, est cinématographiquement plutôt faible. Le scénario déroule son programme sans surprise d'une manière schématique presque didactique jusqu'à un final qui dans sa volonté de glacer le sang du spectateur, demeure un brin superficiel. Vaguement glauque dans sa description des bas-fonds de Mashhad, le film est néanmoins parfois d'une grande brutalité dans la mise en images des meurtres. Si certains thèmes notamment le lien entre la sexualité et la religion sont assez passionnants, ils sont souvent traités de manière elliptique. On peut aussi se demander les raisons du prix d'interprétation féminin pour une actrice livre une prestation certes correcte mais loin d'être exceptionnelle. Bref, les nuits de Mashhad n'est pas dénué d'intérêt et soulève des problèmes sociétaux importants mais il est avant tout un film de tueur en série des plus communs.

Une vraie déception sur un sujet qui a pourtant un potentiel dramatique incontestable. Cela tient selon moi à une mise en scène putassière qui insiste lourdement sur des scènes pénibles comme une fellation par une pauvre fille droguée ou sur une pendaison jusqu'à plus soif. On ne peut que partager le dégoût du réalisateur pour le régime hypocrite des Mollahs. Mais dénoncer ne suffit pas pour faire un bon film. Il faut aussi un minimum de talent et un scénario qui tienne la route. Si le personnage du tueur en série reste fascinant par une interprétation qui souligne l'ambiguïté d'un pauvre type frustré victime d'un climat religieux poisseux, je ne comprends pas le prix d'interprétation féminine pour une comédienne sans saveur qui passe son temps à rouler de grands yeux inexpressifs. Si l'on veut s'indigner de la théocratie iranienne, il vaut mieux courir revoir "la loi de Téhéran" qui est à des années lumière de ce pensum à la fois racoleur et sans âme. Quelques scènes réussies lors du procès ne dissipent pas l'ennui et la gène de voir une dénonciation nécessaire s'embourber à ce point dans une mise en scène indigente.

 

 

 

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