CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2584 

 

 

n°2584
 
" Furyo "

 

 

(1983)-(Jap,An,N.Zél)-(2h02)  -      Drame   

 

Réal. :     Nagisa  Oshima    

 

 

Acteurs:  D.Bowie, Y.Honma, D.Iijima ...

 

Synopsis

 

 

Java 1942 : un camp de prisonniers américains est dirigé par le capitaine Yonoi, un chef japonais à la poigne de fer. A la crainte et au mépris qu'éprouvent les prisonniers et les subalternes du capitaine à l'endroit de ce dernier, s'oppose la résistance étonnante d'un soldat anglais, Jake Celliers. Face à son attitude provocante, Yonoi devient de plus en plus sévère dans le but de faire plier le rebelle.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un chef d'oeuvre. Le film a certes pris un coup de vieux, mais révèle une partie que l'on ignore totalement; le côté Japonais de la seconde Guerre Mondiale. Émouvant, passionnant, tant d'adjectifs conviendraient pour désigner ce film. Les personnages sont attachants, et l'humour est très fin quand il est présent.
Et pour ceux qui lisent ma critique, non, il ne s'agit pas d'un film ennuyeux comme on a l'habitude d'en voir sur la seconde Guerre mondiale : Celui-ci présente deux univers inconnus du grand public : La culture Japonaise et l'autre Monde de la Guerre. A voir absolument !

Il y a des films, on ne les voit pas venir, mais quelle claque ils vous mettent ! Furyo est l'un de ces films. Par où commencer ? L'histoire, tout d'abord, est celle de quatre hommes dans un camp de prisonniers japonais : Celiers, un soldat mystérieux hanté par son passé, Lawrence, un britannique posé et réfléchi, Hara, un japonais violent mais humain et Yonoi, le commandant du camp, traditionaliste et dur. L'écriture des personnages est juste excellente, tous ont une personnalité complexe et bien étudiée, surtout par l'intermédiaire de leur passé. Les relations entre ces quatre personnages sont également extrêmement travaillées, la palme revenant à la relation Celiers/Yonoi, amoureuse et dérangeante. Au-delà de ça, Furyo est un film de guerre qui pour une fois se place du côté japonais de la guerre. Normal, me direz-vous, car le réalisateur est japonais. C'est vrai, mais celui-ci ne se prive pas non-plus de critiquer le traditionalisme aveugle des militaires japonais, par l'intermédiaire de Yonoi en majeure partie. Les américains en prennent aussi pour leur grades, avec le personnage du sergent, qui méprise Lawrence alors que celui-ci essaye de concilier les cultures. La musique est absolument sublime, je dis un gros bravo à Sakamoto pour cette composition pleine d'émotion et de puissance. Pour finir par la fin, celle-ci est absolument magnifique, la dernière réplique avec la musique, qu'est-ce que j'ai pu avoir comme frissons ! Un film magnifique sur une guerre où les cultures se sont affrontées sans que l'une d'entre elle n'est eu raison.

Un très beau film mêlant intelligemment deux grands thèmes pleins de puissance évocatrice: L'absurdité de la guerre et le choc des cultures. Ses acteurs sont merveilleux, sans doute même meilleurs que jamais, et la mise en scène rend les relations entre prisonniers et gardiens des plus poignantes (à un niveau qui ne s'était plus vu depuis "La grande illusion"!) à tel point que leurs relations va sembler relever de l’attirance sexuelle, l’homosexualité devenant ainsi un sujet totalement traité à travers des non-dits pleins de finesse. Cette œuvre déroutante est de plus accompagné par une bande son tout simplement inoubliable.

D'abord, on pense au "Pont de la rivière Kwaï". Nous sommes en effet dans un camp de prisonniers anglais à Java en 1942. Le camp est dirigé d'une main de fer par le capitaine Yonoi, un japonais qui se voit rapidement troublé par l'arrivée d'un nouveau prisonnier en la personne de Jack Celliers. Il y a effectivement de quoi être troublé puisque Celliers est incarné par David Bowie et que tout chez lui, sa stature, ses cheveux, ses yeux vairons, attire le regard. C'est là que Nagisa Oshima s'éloigne du film de David Lean. Il y a dans "Furyo" une multitude de thématiques brassées avec une profonde humanité, celle des relations entre les prisonniers et leurs gardiens, celle de la différence des cultures qui mène à l'incompréhension et celle de l'attirance homosexuelle qui lie Yonoi à Celliers. Film très troublant mais très beau, d'un humanisme saisissant, "Furyo" hypnotise d'abord par la qualité de sa musique, inoubliable dès ses premières notes. Mais il fascine également par le traitement de son histoire et de ses personnages, tous très bien écrits. Parfois déroutant dans la construction de son scénario (est-ce un film centré sur Celliers ou sur Lawrence dont le nom est dans le titre original ?), le film souffre de quelques longueurs mais témoigne d'une vraie maîtrise de la mise en scène. Si le jeu de Ryuichi Sakamoto (également compositeur de la musique) dans le rôle de Yonoi n'est pas toujours convaincant, le reste du casting est excellent et surprenant puisque Tom Conti et David Bowie y côtoient Takeshi Kitano qui trouve ici un rôle superbe.

 

En principe, ce n'est pas le genre de film que j'affectionne, mais c'est un film de guerre atypique, sans aucun exploit héroïque. Tout se joue dans un camp japonais de prisonniers britanniques, où le réalisateur de "l' Empire des sens" s'interroge en profondeur sur l'incommunicabilité entre 2 civilisations que tout oppose. Ce propos rappelle un peu "le Pont de la rivière Kwaï" dont il est l'antithèse. Le film est parfois pénible par quelques longueurs contemplatives, mais l'affrontement troublant quasi-amoureux de Sakamoto et Bowie est transcendé par une étrange perversité et une poésie dérangeante.

Davantage l'affrontement de deux mondes antagonistes avec leurs codes spécifiques hérités de leur culture qu'un film sur la guerre. Oshima prend le prétexte d'un camp de prisonniers pour exacerber leurs différences et faire ressortir par la tension leurs singularités. Témoin par exemple la scène où il mange la fleur. On a également beaucoup de huis clos qui donnent un éclairage encore plus explicite. En cela c'est un film fort et prenant. Malgré tout des longueurs subsistent d'autant que le propos est souvent philosophique.

 

On se souvient surtout de "Furyo" pour sa célébrissime BOF composée par Ryuichi Sakamoto. On peut donc légitimement s'interroger sur la valeur du reste. Le scénario pour commencer. Honnête, sans plus. Assez proche de celui de "Papillon", il manque cruellement de profondeur. La vie dans le camp s'avère, disons-le clairement, chiante. Seules les quelques scènes de seppuku valent le détour. L'ennui se ressent tellement qu'au milieu du film, on a droit à un flash-back de 20 bonnes minutes sur l'enfance de Bowie alors qu'on en a franchement rien à carrer. Les dialogues ensuite. Malheureusement assez médiocres. Si les joutes verbales sont nombreuses, rares sont les répliques que l'on garde en mémoire une fois le film terminé. Le jeu des acteurs enfin. Je ne m'acharnerais pas sur ce pauvre David Bowie qui a eu, au regard de ses qualités intrinsèques de comédien, une carrière cinématographique exceptionnelle. Il fait ce qu'il peut mais son manque d'aisance est patent. Je suis surtout déçu par Sakamoto, visiblement plus à l'aise dans la composition de musiques que devant une caméra. Idem pour certains rôles de figuration. Que dire par exemple de cette bande de zombies, censés jouer le rôle de soldats anglais blessés devant avancer jusqu'à l'officier japonais. Le point positif par contre, c'est la découverte de Kitano par le public occidental que nous sommes. "Furyo", une œuvre finalement bien côté aujourd'hui par rapport à ses réelles qualités, mais qu'il faut tout de même avoir au moins vu une fois.

Le titre de ce film m’a toujours impressionné. Mais à la vision du film, j’ai eut du mal à voir le rapport, avec le titre, c’est pas grave. Une atmosphère anxiogène, un camp de concentration à ciel ouvert, c’est sans issue, sans fioritures. C’est simple, c’est carré, rationnel, et sans femmes. Peu de champ, quelques zooms, un film en couleurs avec peu de couleurs, un jeu d’acteurs limite théâtral, rigide, qui finit par faire paraître complètements artificiels les rapports entre les personnages. Artificiels et fabriqués, comme la scène du baiser qui tue, par exemple. L’homosexualité sous-jacente, le sadisme mal assumé des bourreaux, tout ça il veut le montrer, il le montre un peu, puis en joue. Ce jeu d’aller et retours, de montrer sans montrer, je trouve ça un peu tiré par les cheveux, Bowie aurait du logiquement mourir trois ou quatre fois dans ce film ! Sinon il y a quelques plans esthétiquement aboutis, comme cette sortie des prisonniers malades de l’infirmerie, comme des fourmis d’une fourmilière, assez impressionnante. Film assez maniériste et personnel, qui doit trouver son public. Personnellement je le trouve aussi fermé que la société qu’il entend critiquer.

 

 

 

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