Fiche 2571
| n°2571 | |
|
|
" Miséricorde "
(2024)-(Fr,Esp,Port)-(1h43) - Comédie, Policier
|
|
Synopsis
|
|
|
L’ambiance du film et son histoire sont susceptibles de troubler un
jeune public. Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s'installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue...
|
|
|
Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
|
|
|
Le Monde Le Parisien Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles
L'Express
Télérama Cahiers du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
Alain Guiraudie nous tient en déséquilibre, nous éblouissant au rebord du noir le plus profond. Conte macabre, "Miséricorde" est aussi une comédie noire, où le mystère s'insinue en lieu de tension dans les corps. Alain Guiraudie opère ici une greffe inouïe entre la tragédie et le burlesque, entre la gravité du scénario criminel et la banalité des corps qui l’incarnent, entre le poids de la culpabilité et la trivialité des élans quotidiens. Film de deuil (de l’enfance, du désir), Miséricorde est aussi un film de possession. Aimer l’autre pour le garder pour soi. Tout ça raconté avec l’élégance du conte, la précision du film noir et la poésie singulière de Guiraudie. Alain Guiraudie n'a pas son pareil pour filmer dans la plus simple élégance des histoires tordues, dans lesquelles l'homosexualité et la sexualité sont montrées frontalement, sans érotisation. Le plaisir pris par Guiraudie à orchestrer ce thriller érotisé se ressent dans sa mise en scène, à la fois escarpée et voluptueuse. Guiraudie flirte avec le provocant, le dérangeant et le subversif sans s’y vautrer. Il alimente en revanche une savoureuse ambiguïté, une ironie fugace et souvent drôle, un climat de fantastique soft. Catherine Frot apporte sa fausse naïveté dans ce monde d’hommes en proie à leurs secrets, sous les clins d’œil discrets d’Eros et Thanatos. Au centre du récit, le formidable Félix Kysyl campe avec une belle part de mystère un drôle de « héros » qui ne s’embarrasse pas vraiment avec des dilemmes moraux… Le film se reconfigure au contact du personnage du curé et finit par sécréter un parfum assez entêtant, qui persiste longtemps après la projection, en dépit de la facture inégale de l’ensemble. Le cinéaste Alain Guiraudie mélange les genres sans convaincre dans ce thriller villageois filmé en Aveyron. Il réussit même à éteindre Catherine Frot.
|
|
|
Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
|
|
|
Le meilleur film d'Alain Guiraudie depuis "L'inconnu du lac". Délicieusement subversif, ce conte psychologique et policier exerce une réelle fascination, avec pour décor des paysages de campagne bien filmés. Catherine Frot physiquement changée depuis quelques années est étonnante dans un rôle aussi ambigu que celui de ses partenaires. Dans les sous-bois proches d'un petit village de l'Aveyron, la chasse aux champignons peut se révéler synonyme de rencontres : violentes, tendres, voire sensuelles, pourquoi pas ? Tel qu'en lui-même, mais toujours capable de nous surprendre, le cinéma de Alain Guiraudie a peu d'équivalent en France, et notamment ici cette manière inouïe de mêler tragédie et comédie, avec un naturel désarmant dans un contexte de désir homosexuel qui est autant ludique que source de tension. Guiraudie joue avec le statut de ses personnages : flics, curé, veuve boulangère, les sortant de leur comportement attendu, d'où le décalage irrésistible qui en résulte. Dans cette histoire, fortement ancrée dans son territoire rural, qui se passe aussi dans les chambres à coucher et les cuisines, où personne ne refuse un verre de pastis, c'est d'humanité dont nous parle Miséricorde, à l'encontre des idées reçues et des conventions, y compris cinématographiques. Et tout cela dans une veine naturaliste, qui rappelle un peu Jacques Becker ou Maurice Pialat, à condition d'y intégrer un pincée de surréalisme à la Luis Buñuel. Autrement dit, Miséricorde, c'est un Guiraudie au meilleur de sa forme et toujours merveilleux directeur d'acteurs. Il suffit de voir ce qu'il réussit à faire avec le presque inconnu Jacques Develay et une Catherine Frot soudain réinventée. Certainement le chef d’œuvre d’Alain Guiraudie. Un huis clos d’une parfaite maîtrise où se mêle des émotions contraires au service de la complexité. Un monde où le bien et le mal se battent pour démontrer qu’ils n’existent pas. Tout est précis et brumeux à la foi. Le cinéma d’Alain Guiraudie dans sa forme la plus pure, la plus généreuse. Des ingrédients de grande qualité savoureux et simples, comme une omelette aux morilles. Mise en scène. Lumière . Son. Texte. Scénario. Interprétation. Montage. Une simplicité qui confère à la pureté. Merci tout simplement… Je sors de ce film troublé. Ce n'est ni bien ni mal.Je sors de ce film avec de la joie, du désir, des peurs, content d'avoir rit, presque malgré moi. Ce film nous arrache à nos certitudes. On ne sait jamais ou cela va. Les acteurs et les actrices sont géniaux. Dirigés à la façon de Rohmer ou de Bresson, comme des modèles. (avec un texte superbe) Je suis très heureux de découvrir Jean-Baptiste Durand en acteur (il est le réalisateur du film Chien de la casse), qui joue Vincent. Je pense qu'il fera bien d'autres films, il crève l'écran. Mention spécial à Jacques Devalay (le prêtre), et à Felix Kysyl (Jérémie) qui rend toute la subtilité et l'ampleur tragique à son personnage. Ce film est immense : plein de sens et Insensé.
"Miséricorde" assez bien noté par la critique, présenté cette année au festival de Cannes, est un film policier qui se regarde. En effet, le réalisateur Alain Guiraudie livre aux spectateurs une histoire avec des idées originales mélangeant les genres, passant de la comédie noire au thriller policier, en abordant des thématiques intéressantes comme l'homosexualité, la mort, la ruralité, la religion, le mensonge et la solitude, avec un casting intéressant . Dommage que le scénario soit un peu trop léger à mon goût et que l'ensemble soit trop inégal pour moi, une petite déception. Entre deux cueillette de champignons. Je suis mitigé après avoir vu le film. Entre un meurtre, les mensonges et champignons. L'humour est assez spécial. L'histoire en elle-même est originale. On voit jusqu'à où ça va aller. Mais, j'ai eu cette impression que Certains acteurs jouaient mal.
On démarre (assez lentement) avec une comédie dramatique rurale et on finit par une farce burlesque (et même grotesque) qui déclenche quelques rires tonitruants ou gênés dans la salle . Ce changement de pied m'a déconcerté. Je n'ai rien vu aussi de l'exploration du désir et des sentiments, de l'attraction des corps, ni de la fable transgressive, qui transportent apparemment beaucoup de monde et toute la critique professionnelle . Pour ma part, je retiens surtout les superbes images de la forêt cévenole, et la vision très inhabituelle d'un curé en érection. Le reste ne m'a ni intéressé, ni ému, mais je ne dois pas être fait pour ce genre de cinéma, et inversement. Je ne comprends pas cette cote survalorisée dont bénéficie ce réalisateur. Ce dernier film est un polar qui finit en grand guignol, avec toujours la fascination du sexe masculin récurrent et mis à toutes les sauces....bienvenue dans la glauquitude burlesque.
|
|