Fiche 2561
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" El Buen
Patron "
(2022)-(Esp)-(2h00) - Comédie
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Synopsis
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Un ex-employé viré qui proteste bruyamment et campe devant l’usine…Un contremaître qui met en danger la production parce que sa femme le trompe…Une stagiaire irrésistible… A la veille de recevoir un prix censé honorer son entreprise, Juan Blanco, héritier de l’ancestrale fabrique familiale de balances, doit d’urgence sauver la boîte.Il s’y attelle, à sa manière, paternaliste et autoritaire : en bon patron ?
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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La critique sociale acerbe de Fernando Leon de Aranoa récompensée de six Goyas, prend avec l’impeccable Javier Bardem une conséquente épaisseur, avec des changements de ton continus et subtils, un équilibre entre une ironie mordante et quelque chose de beaucoup plus profond. El Buen Patron est une comédie noire montée sur ressort qui parle sans faux-semblant de la violence du monde du travail. Leon de Aranoa brouille les pistes, parvient à nous rendre sympathique ce patron pervers au sourire de façade. Il a compris que l’humour peut être une arme d’insoumission massive. « Merci, patron ! », chantaient naguère les Charlot. Leur esprit parodique aurait pu servir de bande-son à cette désopilante comédie espagnole, satire d’un certain paternalisme, incarné par un Javier Bardem au sommet de son art. Plus le film avance, plus Javier Bardem, méconnaissable avec ses grosses lunettes et son allure de patron provincial propre sur lui, dessine le portrait d’un salaud dont l’agacement va aller croissant avec la précipitation de misères qui s’abattent sur lui. Mais il campe ce détestable personnage tout en finesse. Le film grouille de vacheries bien senties, d’histoires croustillantes mais aussi très cruelles. On appréciera surtout à sa juste valeur la prestation de Bardem. Virant à l’interminable vaudeville dans un dernier tiers arrosé de quiproquos, l’exercice est bien trop bête pour lui prêter la moindre vertu de déconstruction, et, plus impardonnable, serait même du genre à valider les clichés misogynes et stéréotypes de classe qu’il prétend dénoncer.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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La présentation est enjouée et très réaliste du patron extrêmement impliqué dans son entreprise. C'est son équipe et il la veut soudée et impliquée au maximum. Si quelque chose ne va pas dans le processus industriel de sa société c'est que ses employés ont un problème personnel. Il s'intéresse donc de si près à la vie intime de ses employés, que naturellement cela va déborder sur des excès savoureux frisant le cliché ultra-vu de harcèlement. Le film est remarquablement interprété. El buen patrón, représentant espagnol aux Oscars 2022, a empoché 6 récompenses à la cérémonie des Goyas, dont celles de meilleurs film, réalisateur, scénario et acteur, au nez et à la barbe de Madres paralelas, entre autres. Le cinéaste madrilène Fernando León de Aranoa est loin d'être un inconnu, ayant réalisé notamment Princesas et Les lundis au soleil. Ce dernier, avec des chômeurs en personnages principaux, est d'ailleurs le complément parfait d'El buen patrón, dont le "héros" est le dirigeant d'une entreprise moyenne et provinciale, qui a fait fortune dans les instruments de balance. Ce "bon patron" dirige son usine à l'ancienne, très paternaliste et patelin avec son personnel et acoquiné avec tous les pouvoirs locaux. A vrai dire, le type est cynique et ignoble mais le film prend son temps, avec une certaine délectation, pour installer plusieurs situations inextricables qui pourrissent la vie de cet entrepreneur prêt à tout pour glaner un nouveau prix d'excellence. A l'évidence, le point fort du long-métrage réside dans son écriture subtile et précise où aucune scène n'est gratuite, y compris celle d'ouverture, qui semble a priori ne rien avoir à faire avec le propos général. La mise en scène est sobre et s'efface devant une interprétation haut de gamme, dominée par Javier Bardem, carrément sublime dans un rôle à facettes, qu'il enrobe de toute sa bonhomie inquiétante. Derrière son apparente rondeur, il est aiguisé comme une lame dans cette chronique sociale bien noire où l'équilibre de la balance ne s'obtient qu'à la faveur d'actes pour le moins douteux et amoraux. Ne voir dans ce film qu'une critique du paternalisme d'entreprise serait par trop réducteur. Le film se garde de tout manichéisme, Bardem étant parfois plein de bonnes intentions (mais maladroit) et parfois cynique voire cruel. Mais en fait le cynisme est partout et le rôle de Almudena Amor en arriviste décomplexée en est la preuve flagrante. La réalisation est excellente et la direction d'acteurs impeccable au milieu de laquelle trône un Javier Bardem, impérial. "Julio Blanco" a la cinquantaine décontractée, et le physique avantageux de Javier Bardem (Goya 2022 du "Meilleur acteur", d'évidence). C'est le "Buen Patrón", pour Fernando León de Aranoa ("Meilleure réalisation" et "Meilleur scénario original" lors de la même édition des Goya), rompu aux méthodes du management paternaliste, et vétilleux des "équilibres"... Habitué des récompenses d'entreprise, il va tout mettre en oeuvre pour aborder au mieux la phase finale avant l'attribution d'un nouveau trophée - une semaine qui va s'avérer cependant ... compliquée ! Voilà du "cinéma social" à l'espagnole, absolument emballant - car grinçant et cocasse, et porté par un casting parfait : outre l'irrésistible JB, on peut, notamment, signaler en vrai/faux ami d'enfance du patron, qui perd la tête et ses moyens de "chef de production" de la fabrique de balances, Manolo Solo ("Miralles"), ou en "stagiaire" manipulatrice, Almudena Amor ("Liliana"). En prime, une musique (elle aussi récompensée aux Goya) collant à la perfection avec une dramaturgie délicieusement amorale, et furieusement endiablée : deux heures délectables.S
Acteurs bien , Bardem très bien.Cette histoire de patron bienveillant avec son personnel et trop gentillette. Dommage , cela aurait bien avec soit un patron très bienveillant ou au contraire un patron totalement cynique. La , c'est un entre deux qui devient ennuyeux dans la durée. Comment gérer un licenciement difficile? Un patron peut-il avoir une relation avec une stagiaire? Jusqu'où peut-on tolérer la déchéance d'un salarié fidèle? Dans ses histoires, El Buen Patron ressemble à un "Manuel sur la vie d’un patron" sur grand écran. Il repose essentiellement sur un suspense psychologique: ce chef d’entreprise est-il respectable ou cynique?Pendant une première heure un peu lente, Blanco (Javier Bardem) montre à travers une pédagogie forcée son obsession de l’équilibre avec comme symbole une balance, il s’agit de l'objet produit par son usine. Cette métaphore facile est tellement répétée qu'elle en devient pénible. Dans une deuxième heure plus dynamique, le patron doit résoudre les conflits et ses choix radicaux ne devraient pas surprendre beaucoup de spectateurs. Ce film de Fernando Leon de Aranoa possède d’indéniables qualités de réalisation, de musique et de montage mais s’appuie trop sur la virtuosité de Javier Bardem au point de délaisser les seconds rôles, la satire féroce du monde du travail finit par se faire bouffer par le grand numéro d’acteur.
La semaine difficile du patron d'une entreprise fabriquant des balances : Juan Blanco se targue d'entretenir des relations quasiment familiales avec les employé.e.s de l'usine familiale dont il a hérité et il doit recevoir d'un jour à l'autre la visite de l'équipe chargée de décerner à une entreprise le prix d'excellence de la région MAIS, un comptable licencié au cours d'un plan social ne veut pas entendre parler de ce licenciement et de la prime qu'on lui a allouée et il campe devant l'usine en faisant grand bruit et en déployant des banderoles vengeresses, MAIS le chef de fabrication part en sucette parce que sa femme le trompe, MAIS une très belle stagiaire vient d'arriver, faisant grand effet sur le quinquagénaire qu'il est sans qu'il se rende compte que c'est la fille d'amis de la famille et qu'il l'a tenue sur ses genoux lorsqu'elle était bébé. J'aurais aimé davantage cette comédie grinçante et récompensée 6 fois lors de la cérémonie des Goyas 2022 si le film avait gardé tout du long l'indéniable qualité dont il fait preuve pendant sa première moitié. Malheureusement, au bout d'une heure, ce film trop long part plus ou moins en vrille, devient répétitif et arrive même à perdre son côté corrosif. C'est vraiment dommage, d'autant plus que Javier Bardem est plutôt convaincant dans le rôle de Juan Blanco, ce patron qui se décrit lui-même de façon très positive mais qui, finalement, a une conception très verticale du pouvoir et qui ne crache même pas sur le droit de cuissage. Bien sûr, Xavier Bardem est talentueux. Bien sûr, son jeu est subtil, tout en finesse. Pour le reste, il y a l'histoire qu'on nous sert, sous l'angle de rapports patron-employés frelatés, histoire qui ne cesse de s'enliser, de manière répétitive, dans les histoires de fesses. À tel point qu'on en oublierait comment l'hypocrisie et la manipulation mentale du boss auront amené un drame. À tel point que l'ennui m'avait gagné dès la moitié du film.
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