Fiche 2558
| n°2558 | |
|
|
" L'homme
mesuré " ( Der vermessene Mensch)
(2023)-(All)-(1h51) - Drame, Historique
|
|
Synopsis
|
|
|
Fin du XIXe siècle. Protégé par l’armée impériale, un doctorant en ethnologie ambitieux voyage à travers les colonies allemandes dans le sud-ouest de l’Afrique et collecte des objets d’art abandonnés après la révolte réprimée des Herero et des Nama. Alors qu’il assiste au début d’une guerre d’extermination menée par ses compatriotes, l’ethnologue, lui aussi, dépasse de plus en plus les limites morales…
|
|
|
Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
|
|
|
Le Monde Le Parisien Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles L'Express
Télérama Cahiers du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
|
|
|
Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
|
|
|
Douloureux voyage au cœur des ténèbres allemandes ! Le réalisateur allemand Lars KRAUME a réalisé un film obsédant sur le génocide des Herero et des Nama. Amer, profond et difficile à supporter, il plonge dans les origines des horreurs venues du sol allemand au XXe siècle. Le premier week-end, le film n'a malheureusement attiré que 18 262 visiteurs (source : Blickpunkt:Film) dans les salles de cinéma. Quelle honte! Mais il faut aussi dire que ce qui est montré est difficile à supporter. Et pourtant, ce film très bien réalisé devrait être vu au cinéma par le plus grand nombre. Rien ne sera révélé sur l'intrigue à ce stade ; le roman MORENGA d'Uwe TIMM, publié en 1978, est recommandé à ce sujet Les acteurs Girley Charlene JAZAMA et Anton PAULUS, que l'on peut également entendre sur Otjiherero, méritent une mention particulière. Leonard SCHEICHER et Peter SIMONISCHEK, lauréat du EUROPEAN FILM AWARD, jouent également des rôles. Alexander RADSZUN (LA MONTAGNE MAGIQUE) est également très effrayant dans le rôle du général von Trotha. Ce film est fortement recommandé, mais c'est véritablement un voyage au cœur des ténèbres. Tout le monde ne peut pas supporter cela, même s’il ne faut pas renoncer à ce voyage infernal ! Voyage au pays du 1er génocide du XX ème siècle. Ou comment les théories racistes ont conduit aux camps d'extermination nazis. "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"... Un quasi docu-fiction sur le drame allemand, du début du 20e siècle (éclipsé par la Shoah), mais basé sur la même trame raciste. On trouve aussi l’homme « présomptueux » dans une autre traduction. Dès l’intitulé de l’œuvre il y a donc toute l’ambiguïté de cet impérialisme colonial, basé sur des préjugés raciaux et culturels. Le scénario reste toutefois à mi-chemin de ce à quoi on pouvait s’attendre, s’attardant sur les états d’âme de l’ethnologue, moins sur les souffrances indigènes. Quand les moyens sont présents, le cinéma allemand est parmi les meilleurs. Le film est bien fait, les acteurs justes, l'image belle, le scénario inspiré de faits réels, la réalisation ajustée. Il s'agit du témoignage du ou de l'un des premiers génocides perpétrés par les Allemands en Afrique. Il annonce d'autres horreurs et expose la mentalité de l'époque. Le film est une sorte de devoir de mémoire de faits et de souffrances trop souvent éclipsés par les horreurs des guerres mondiales, des goulags et de la Shoah. L'héroïne du film s'appelle Kézia qui signifie 'Peu importe où tu iras, tu trouveras un nouveau monde". Belle ouverture d'esprit qui s'oppose à celle de l'esprit colonial allemand ou autre qui veut que peu importe où qu'il aille, il ne veut rencontrer que lui même. Ce film est terrible car il illustre que ceux qui veulent conserver les terres qui assurent leur survie, au besoin par la lutte armée, sont écrasés par la frénésie sanguinaire de ceux qui veullent s'accaparer de leurs biens. D'une tragique actualité.
Attention : film qui ne laisse pas indifférent ... une lente montée dans la monstruosité ... Que dire ... ce film a le mérite de montrer un pan horrible de l'histoire de notre humanité. Aurait-il pu être mieux scénarisé ? N'aurait-on pas alors basculé dans l'horreur ? Reste, un début beaucoup trop limité en historicité, beaucoup trop naïf dans sa présentation des enjeux et des circonstances. Ensuite, il y a des successions de scènes qui manquent de réalisme : trop de rapidité dans la narration. Enfin, si la perturbation psychique du personnage central est dramatiquement plutôt bien dirigée, on en oublie malheureusement les victimes. En bref, vous n'apprendrez rien sur le massacre de ces peuples namibiens. En revanche, vous suivrez l'errance d'un homme confronté à l'horreur.
|
|