CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2555 

 

 

n°2555
 
" Eaux profondes "

 

 

(1981)-(Fr)-(1h35)  -      Drame, Policier  

 

Réal. :     Michel Deville   

 

 

Acteurs:  J-L.Trintignant, I.Huppert, C.Benedetti ...

 

Synopsis

 

 

Sur l'île de Jersey, Melanie aime séduire les jeunes gens sous les yeux de son mari. Et ce dernier semble apprécier de regarder les ébats de sa femme nymphomane. Et pourtant sa tolérance a des limites...

 

 
  Critiques Presse 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Victor crée des parfums à Jersey, et incite sa femme Mélanie à flirter avec de jeunes hommes. Il pimente ce jeu pervers de la sentence : quand quelqu’un me déplait vraiment, je le tue. Mais prétendre qu’on est un meurtrier peut conduire à le devenir… Tiré d’un roman éponyme de Patricia Highsmith (deep water), ce huis-clos est centré sur les rapports du couple Huppert – Trintignant, tous deux excellents. Une sorte de « glissement progressif du plaisir », dans lequel chacun cherche à humilier et faire souffrir l’autre sans cesse davantage, et dans lequel ils restent complices malgré les apparences.A partir de cet intéressant canevas, Deville brosse à petites touches le portrait des protagonistes, avec légèreté, en s’appuyant sur des dialogues intelligents, souvent à double sens (il ne va pas tarder à refaire surface), et sur une musique omniprésente et obsessionnelle (concerto pour clavecin de De Falla). Il en résulte un met pour gourmet, qu’il faut déguster par petite bouchées, en portant à chacune toute son attention.

Ludique en diable, Deville nous entraîne avec cette adaptation de Patricia Highsmith dans un abime d’ambiguïté et de trouble. A la manière de ces époux tour à tour diaboliques et victimes de leurs propres constructions fantasmatiques, le cinéaste porte un regard d’une totale ambivalence sur le couple : piège où les désirs ne parviennent à se conjuguer qu’en détruisant chacun ou, au contraire, superbe machine à créer de la fiction et à se libérer de tous les cadres moraux et sociaux. Le ton adopté, ironique et enjoué, apporte un contrepoint jubilatoire à cette fable cruelle – ou, c’est selon, galvanise cette truculente mise à nue des vertus révolutionnaires de la passion. La mise en scène de Deville se fait une fois de plus virtuose et incroyable libre ; quant à ses comédiens, ils touchent à la grâce. Ces eaux troubles, on ne se lassera jamais de les explorer.

Un très bon Policier de Michel Deville. Il nous offre une mise en scène élégante et de très belles images de l'ile de Jersey. Il nous propose avec "Eaux profondes" un film au ton acidulé, mêlant habilement légèreté et gravité, une histoire ou la tension monte graduellement. Le film nous montre une affiche de choix avec une Isabelle Huppert belle et coquine et un JL Trintignant, admirable (comme toujours) dans un rôle trouble qui lui convient à merveille.

Un des plus grands films de Michel Deville, l'orfèvre du cinéma français. Folle inventivité de la mise en scène, brio de l'interprétation, ambiguïté permanente d'une intrigue à la fois trouble et ludique : tout l'art du cinéaste semble condensé ici dans ce faux-polar où les personnages s'ouvrent sur leur propre abîme pour notre plus grand plaisir. Rarement l'opacité du sentiment amoureux, sa lumineuse irrationalité mais aussi sa violence latente n'aura été aussi brillamment traité. Le mystère du film, élégant et frondeur, libère pour longtemps notre imaginaire. Bien après la projection.

 

Un polar signé Michel Deville qui m’introduit dans sa filmographie par un biais tout autre que celui de ses derniers films. Un métrage pas désagréable mais un peu plat, qui vaut pour son duo d’acteur et pour un travail formel appliqué. En effet Deville nous sort ici un film très riche en extérieur, loin de ses films tardifs, et l’esthétique s’en ressent clairement. Une très belle photographie, des plans judicieusement choisis, des paysages très jolis qui rendent à merveille l’ambiance insulaire de l’île de Jersey, Deville nous offre avec Eaux profondes un film esthétiquement réussi où la luminosité des éclairages et la luxuriance végétale contraste avec la noirceur des sentiments. La bande son reste un peu en retrait, mais elle est loin de démériter, peut-être manque-t-elle juste d’un thème mémorable. Formellement à la hauteur, Eaux profondes profite aussi d’un casting de choix, avec surtout le solide duo Trintignant-Huppert. Le premier tire son épingle du jeu avec un personnage particulier, ambigu, et il impose une personnalité marquée, typée, au caractère aussi rebutant que fascinant. A ses côtés Huppert est une femme élégante et froide toute trouvée, un peu inexpressive peut-être (on a du mal à croire qu’elle vit des passions), mais au charme glacé tout à fait en adéquation avec l’histoire. 

La nouvelle adaptation complètement ratée de ce roman de Patricia Highsmith par Adrian Lyne m’a donné envie de voir la version de Michel Deville sortie en 1981. L’histoire est la même, à un ou deux détails près, mais le rendu est très différent. La version américaine se veut sulfureuse et dérangeante alors qu’elle ne l’est pas du tout, celle-ci s’attache plus aux personnages, à leurs états d’âme, et aux relations complexes qui se tissent entre les deux époux. Par contre, la fin est tout aussi raté des deux côtés. On privilégiera donc tout de même plus le film de Deville, et son duo Trintignant/Huppert bien plus convaincant et charismatique que le couple sans éclat Affleck/De Armas.

Un film au climat presque malsain qui présente un mari jaloux qui se débarrasse des amants de sa femme comme un crocodile qui tourne autour de ses proies à l'ombre, subrepticement, sans y avoir l'air. Un drôle de couple et un style de film assez spécial. Parfois j'ai l'impression d'y voir du Haneke.

 

Alors que ce film avait tout pour être malsain, dérangeant et inquiétant il n'en est rien. Eaux profondes souffre d'une mise en scène qui occulte tout suspense, je ne sais pas si c'est voulu ou non par Michel Deville mais l'ensemble est trop mou pour moi. Absence de nervosité et de tension mais de l’ambiguïté il y en a grâce aux acteurs avec Isabelle Huppert qui a un côté femme-ado dans ce film et Trintignant dans la peau du mari ayant l'apparence d'un homme froid et semblant indifférent aux infidélités de sa femme alors qu'il n'en est rien en fait. Pas mauvais mais pas non plus un film qui m'a passionné.

J'ai lu le synopsis de Wiki, et il semble que l'histoire va tourner en rond. Ajouter à ça une bande originale catastrophique, mais regardons. Trintignant dit "il est mort", comme s'il disait "il pleut" ou "il fait beau", je veux bien qu'il essaie de cacher un meurtre à sa femme, mais tous de même. Ajoutons une enquête de police sans investigations (Deville ne nous en montre pas), concluant à un accident en ce qui concerne un premier meurtre. Des scènes absolument inutiles comme l'amour des escargots de Victor, ses parties d'échecs, ses moments de lecture. Après un second meurtre, et le même genre d'enquête de police et comme il est dit dans le synopsis "Mélanie se remet alors à aimer son mari et ils forment à nouveau un couple idéal". Tous ça pour ça !!! J'ai trouvé ce film mauvais, de belles images c'est tout, d'autres aimeront sans doute. Comme je dis toujours, il en faut pour tous les goûts...

 

 

 

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