CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2543 

 

 

n°2543
 
" Le navire Night "

 

 

(1978)-(Fr)-(1h35)  -      Drame, Expérimental   

 

Réal. :     Marguerite  Duras   

 

 

Acteurs:  B.Ogier, D.Sanda, M.Carrière ...

 

Synopsis

 

 

Chaque nuit à Paris, des centaines d’hommes et de femmes utilisent l’anonymat de lignes téléphoniques non attribuées qui datent de l’occupation allemande, pour se parler, s’aimer. Ces gens, ces naufragés de l’amour, du désir, se meurent d’aimer, de sortir du gouffre de la solitude.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un très grand Duras, que je classe parmi ses plus franches réussites, aussi saisissant par le texte que par les (sublimes) images, et par la manière dont les deux, pourtant clairement présentées comme étant sur des supports différents, se mêlent admirablement.

Le Navire night repose sur une écriture cinématographique très proche de films tels qu’India Song, Vera Baxter,… à savoir un texte, une relation amoureuse, énoncée en voix off, et juxtaposé à une série d’images. Un texte au postulat très tenu : la relation entre un homme et une femme qui ne communique que par téléphone, la nuit, et qui ne se sont jamais rencontrés. Texte que Duras, comme d’habitude, étire au maximum, pour en extraire une lancinante beauté. Les images sont des paysages urbains nocturnes, entrecoupés de plans sur 3 acteurs, Dominique Sanda, Bulle Ogier, et Mathieu Carriere, qui écoutent le texte, ou se font maquiller. Et puis des plans sur une robe, rouge, scintillante, comme une constellation.
C’est encore un beau film, mais, un peu de la même manière que pour les mains négatives, j’ai quelques réserves sur la pertinence de certains plans, et sur quelques idées de montage qui me parait moins poétique et fort que sur ses autres films.

 

Ceci n'est pas un film. Il y a du son, des images, des acteurs, mais 'Le Navire Night' n'est pas un film. Non. Plutôt un livre audio accompagné de plans énigmatiques montrant tantôt les acteurs du film, tantôt ses décors, et tantôt un Paris déserté de ses habitants. Ici, on s'interroge donc probablement sur le désir, mais aussi sur la nature et les limites du cinéma, et l'ekphrasis, cette façon de donner chair à une histoire - d'amour, de cinéma, un passé - simplement par la parole. En ce sens, 'Le Navire Night', avec ses deux personnages solitaires qui s'aiment sans jamais se rencontrer est théoriquement et visuellement intrigant, mais aussi - et c'est un problème - profondément austère et ennuyeux. Voire abscons et prétentieux.

Chaque nuit, à Paris, des centaines d'hommes et de femmes utilisent l'anonymat de lignes téléphonique non attribuées qui datent de l'occupation allemande, pour se parler, s'aimer. Ces gens, ces naufragés de l'amour du désir, se meurent d'aimer, de sortir du gouffre de la solitude. Ces gens qui crient la nuit dans le gouffre se donnent tous les rendez-vous. Ces rendez-vous ne sont jamais suivis de rencontres. Il suffit qu'ils soient pris. Personne n'y va. C'est l'appel lancé dans le gouffre, le cri qui déclenche la jouissance. Ou peut-être l'autre cri - la réponse. Quelqu'un crie. Quelqu'un répond qu'il a entendu le cri. C'est un orgasme noir. Sans toucher réciproque. Sans visage. Les yeux fermés. La voix seule. Le texte des voix dit les yeux fermés. L'histoire est arrivée ? - Quelqu'un dit l'avoir vécue en réalité, oui. Et puis elle a été racontée par d'autres. Et puis elle a été rédigée. Et puis écrite.

 

J’ai l’impression que les 3 acteurs se demandent ce qu’ils sont venus faire dans ce film… et je me pose la même question. Sinon, le Palais de Tokyo était bien sale en 79, et le Père Lachaise bien broussailleux. Et Neuilly sans fin.

Je lis un livre je colle des images dessus. Joli livre, film chiant. Bisous

 

 

 

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