CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  778 

 

 

n°778
 
" Les ailes du désir "

 

 

(1987)-(All,Fr)(2h08)  -      Drame fantastique romantique  

 

Réal. :     Wim Wenders   

 

 

Acteurs:  B.Ganz, S.Dommartin, O.Sander ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

« Les Ailes du désir » s'est avéré être une source d'émotions et de plaisir quasiment insoupçonné, à mille lieues de l'ennui que je pouvais craindre de la part de son auteur. Et même si j'ai bien conscience que celui-ci étant réputé pour être son meilleur je risque de quelque peu déchanter par la suite, je ne pourrais être qu'éternellement reconnaissant à Wenders d'avoir offert un spectacle aussi beau, élégant, intelligent, filmé avec une grâce aérienne (aha!) et parlant avec grand talent de nombre de sujets. Il n'était pourtant pas gagné d'avance d'apporter un regard neuf et inspiré sur des sujets aussi rabattus que la vie, la mort, la mort, l'ennui, l'éternité, le devoir de mémoire... Le réalisateur allemand le fait admirablement, le jeu brillant sur l'alternance de la couleur et du noir et blanc n'étant qu'une idée superbe parmi d'autres... Bref, une oeuvre inoubliable, à l'image d'un Bruno Ganz dans son plus grand rôle (avec celui d'Hitler dans « La Chute ») et d'une Solveig Dommartin incroyablement belle et émouvante... C'est ce que l'on appelle un chef d'oeuvre, non?

Une pure merveille, de la première à la dernière seconde. A la fois très poétique, bourré d'humanité et proche de l'avant-gardisme (nombreuses sont les expérimentations sonores et visuelles), « Les Ailes du Désir » constitue le sommet de l’œuvre de Wim Wenders. Toute son équipe était alors en état de grâce. La photographie d'Henri Alekan est au-dessus de tout éloge, sa participation au long métrage étant essentielle. On peut dire qu'il est véritablement l'âme du film tant il sublime la réalité : sa maîtrise est ahurissante, que ce soit pour les séquences en noir et blanc ou en couleurs. Bruno Ganz est lui aussi tout à fait remarquable. Malgré ou plutôt grâce à un jeu d'acteur très épuré, il lui suffit d'un regard, d'un sourire pour donner vie à l'émotion la plus franche. Je suis d'ailleurs longtemps resté marqué par son sourire, tant il incarne à merveille la bienveillance, d'une façon totalement désarmante. Les autres acteurs, de Peter Falk à Solveig Dommartin, sont tout autant dignes de louanges.

Wenders au sommet de son art, un enchantement lyrique porté par des acteurs somptueux. L'alchimie qui opère au cours du film navigue entre introspection et poésie édifiante. L’errance de ces individus en quête d’identité va bien au delà de la réconciliation allemande. Le film dans sa paradoxale torpeur, déploit ses ailes à mesure qu'apparait la couleur, au fil de la quête de Bruno Gantz : le bonheur minimaliste, l'aspiration première et ultime de l'homme moderne. Peter Falk et Nick Cave viennent en ajouter à notre surprenant émerveillement.

 

Quel étrange film ! Je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi, mais j'ai été envouté par cette atmosphère étrange, pessimiste, triste, mais belle et poétique. L'interprétation des acteurs et en particulier de Bruno Ganz est irréprochable, quand à la mise en scène, elle est juste parfaite : Berlin est sublimement filmée et l'utilisation du noir et blanc et de la couleur se fait intelligemment. Il y a par contre cette fin qui m'a personnellement gênée, moi qui déteste les cliffhangers... En plus de cela la dernière réplique m'a paru tomber un peu de n'importe où (même si, en général dans le film, le rôle de Cassiel est assez flou). Donc j'aime, clairement, pour la poésie et la prise de risque, mais j'en ressors en me disant que ouais, c'était bien, mais il me manque un petit je ne sais quoi pour m'emporter.

Oeuvre poétique qui le dispute parfois à la balourdise. Le film de Wenders rappelle les richesses de la vie humaine au travers d'un ange révant de gouter au plancher des vaches. Wenders en profite pour filmer la ville de Berlin avec tout son sens du cinéma et apporte métaphores philosophiques à son récit. Par moment, j'ai eu l'impression que l'ange, une fois humain expérimenter le mauvais gout (un costume improbable oun un concert de rock assez laborieux, Nick Cave ou pas). Le film accuse parfois lenteurs et lieux communs (les forains francais...)Assez fort quand même. Le film a connu une suite assez décriée, Si Loin, Si Proche mais qui m'a laissé un lontain et bon souvenir.

Un film-allégorie où un ange qui tombe du ciel sert de symbole à une ville (Berlin) qui renaît lentement de ses cendres. Une jolie fable qui fait entendre la conscience des hommes (leur recherche du sens de la vie, leur volonté de mettre l’histoire en récit) et la confronte au point de vue des anges (plaisir du fragment, de l’instant suspendu, regard détaché sur la vie qui coule comme un fleuve). La mise en scène est très belle, les monologues intérieurs très bien écrits et le générique a de la gueule (Bruno Ganz, Peter Falk, Nick Cave, Claire Denis, Laurie Anderson). C’est aussi très contemplatif et mélancolique, il faut avoir envie d’entrer dans cet univers ou tout est signifiant, ou tout avance avec lenteur. Je ne trouve pas que ce soit un chef-d’œuvre mais un bel exemple de réalisme magique au cinéma et une jolie déclaration à la ville de Berlin, deux ans avant la chute du mur.

Sans aucun doute un brillant esthète, Wim Wenders a oublié ce qu'il avait réussi dans le superbe "Paris, Texas", à savoir mettre sa mise en scène au service d'une trajectoire, celle de l'écriture et des personnages. Sans être de mauvaise foi, il faut admettre que certains plans sont techniquement impressionnants mais ils ne parviennent jamais à émouvoir. Même dans la dernière demie-heure, où Damiel devient humain, le film manque de chair et peine à faire exister ce désir de vivre et d'aimer. Frustrant !

Très réussi esthétiquement parlant et bénéficiant d'une solide interprétation (Ganz et Falk),cette histoire d'amour originale entre un ange et une terrienne reste malgré tout très très hermétique a cause de trop nombreuses longueurs (par exemple les 2 séquences de concerts de rock) ainsi que de dialogues philosophiques souvent complexes.Reste un superbe noir et blanc ,hommage aux grandes heures du cinéma expressionniste Allemand et une idée de départ des plus poétique , entendre les pensées des habitants de Berlin au travers des 2 anges est également très bien vu .Dommage que " l'arrivée " de l'ange sur terre et sa rencontre avec la femme ne survienne qu'au bout d' 1h40 de film car c'est vraiment la que l'intérêt démarre. Pourquoi traiter de thèmes universels comme la vie ,la mort,les relations homme/femme ...en utilisant des dialogues parfois si complexes qu'ils finissent par nuire aux simples images?

 

En utilisant le noir et blanc, Wim Wenders insiste davantage sur cette mélancolie lyrique mais peine à le rendre enthousiasmant. Il crée alors un sentiment de malaise avec le spectateur qui n’ose se laisser aller sous peine de déprimer. Les Ailes du Désir laisse ainsi un sentiment désabusé et laisse penser que tous les écrits ou pensées ne peuvent pas forcément être imagés.

Le réalisateur de Paris, Texas (1984) réalise ici une œuvre déroutante, car elle se situe du point de vue de deux anges qui observent en silence la vie des Berlinois. Les Ailes du désir (1987) est un film d’une simplicité scénaristique effarante, à la mise en scène complètement amorphe, pour ne pas dire contemplative voire soporifique ! 120 minutes d’errances partagées entre deux anges et un troisième redevenu humain (l’excellent Peter Falk, alias l’inspecteur Colombo), au final, on reste très perplexe face à cette œuvre poético/philosophique où l’ennui prédomine avant toute chose. A noter que le film fut (aussi bizarre que cela puisse paraître) récompensé par le Prix de la Mise en Scène au Festival de Cannes en 1987 !

Non, "Les ailes du désir" n'est pas une poésie humaniste. Il est un film terriblement lent et surtout incompréhensible à souhait. Trop de longueurs, un scénario mal ficelés, des acteurs qui manquent terriblement de charisme. Personnellement, je ne peux pas me forcer d'apprécier un film devant lequel je me suis ennuyé à mourir, même s'il est parfait sur le plan technique et esthétique.

C'est rempli de belles idées (les anges qui errent sur Terre, qui perçoivent la vie en noir et blanc, l'un d'eux qui tombe amoureux) mais Wim Wenders les utilise à sa manière et malheureusement la sauce ne prend pas. Il faut dire qu'il faut s'accrocher : la mise en scène a beau être précise, elle est incroyablement ennuyeuse et le rythme du film est bien trop lent pour que cette histoire d'ange puisse nous intéresser plus que ça. Le scénario a beau offrir un regard assez unique sur la ville de Berlin à la fin des années 80 avant la chute du Mur et comporter de très belles scènes (notamment celles avec Peter Falk), il souffre de nombreuses lenteurs que Wenders ne parvient ni à sublimer ni à rendre passionnantes malgré ses efforts. Il en résulte un film tantôt pénible, tantôt troublant mais qui ne trouve jamais sa voie. Et pourtant, Bruno Ganz est vraiment parfait.

 

 

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