Ou comment conjuguer la forme la plus
expérimentale (une illustration virevoltante des théories de Laborit)
avec l’émotion pure du souffle romanesque. Une fois de plus, Resnais
fait se rencontrer les extrêmes pour créer une œuvre unique, ludique
et réflexive, grave et onirique, théorique et fictionnelle. C’est
l’adéquation ultime de la forme et du fond, l’alliance de l’émotion
et du discursif, dont on sort à la fois bouleversé et profondément
questionné. Resnais est l’un des seuls cinéastes capable de créer
avec autant d’audace et d’intensité de l’émotion qui fait réfléchir.
Je m'attendais à voir un film long,
ennuyeux, théorique, formel, imbuvable et j'ai été en fait
positivement surpris. J'ai trouvé ce film en effet captivant malgré
son postulat scientifique et ses coupures didactiques. Certains
passages sont même particulièrement émouvants car on finit par
s'attacher vraiment au destin de ces personnages. Alain Resnais
était fasciné par la contradiction de l'Homme pris entre le
déterminisme ou le destin et la liberté absolue. Et son film ne
tranche pas.
.C'est un film dont les personnages sont
un peu comme nous, avec des rêves, des ambitions, voulant sortir de
leur cadre de vie banal, c'est ça qui rend ces personnages si
humains, si vrais. Et je dois montrer ma passion pour les quelques
scènes surréalistes avec les souris.
Excellente oeuvre de Resnais où le film,
la narration va servir à prouver les explications d'un professeur de
psychiatrie comportementale. Resnais filme plusieurs scènes à
temporalités enchevétrées. Enfin il réalise de façon superbe
l'inhibition culturelle de l'Homme face à l'objet naturel de son
désir. Au final un grand film passionnant qui à un côté très
expérimental.
Resnais nous rappelle que le propre de
l'homme ce sont les sentiments, dont l'apparente irrationalité
s'oppose à la mécanique des comportements primitifs.
Grand film fascinant, absolument
bouleversant. Sorte de croisement improbable mais réussi entre
Amélie Poulain et les frères Bogdanov.
Un magnifique scénario d'étude de moeurs
amoureuses munit d'un procédé de recherches sur l'étude
entomologiste et sociologique hors du commun dans le cinéma. Tout
est audacieux et surprenant d'idées et la force des personnages est
poignante. Un film à revoir souvent par sa richesse de style
novatrice qui ne lasse jamais.
"Mon oncle d'Amérique"(1980) a eu un fort succès public et
critique à l'époque. Ce n'est pourtant pas une œuvre très accessible
ni aisée à répertorier dans tel ou tel genre. Elle prend racine dans
les théories d'Henri Laborit,anthropologue de renom (présent à
l'écran) sur le déterminisme humain,et se déploie sur un triple
niveau de conscience, d'inconscience et de souvenirs. Ce dispositif
complexe tend à alourdir un film déjà très didactique, explicatif et
dont les théories dépassées (avis personnel) empêchent toute poésie.
Heureusement Nicole Garcia possède cette grâce et cet engagement qui
permettent de faire le lien nécessaire avec le spectateur.
S'appuyant sur les travaux d'Henry
Laborit, médecin chirurgien neurobiologiste, Alain Resnais dresse le
portrait de 3 personnages. Hélas, le réalisateur peine à adapter ces
recherches à l'écran. "Mon Oncle d'Amérique" ressemble à une sorte
de documentaire romancé. L'oeuvre ne parvient jamais à trouver son
style, l'alchimie requise pour un tel genre n'existe tout simplement
pas.
Après un démarrage prometteur le film ne
tient que quelques minutes. Resnais s'engouffre ensuite dans un gros
fouillis soporifique, ponctué de surcroît d'un grand et inévitable
côté "masturbation intellectuelle", à mon sens en contradiction
complète avec l'essence du septième art..
L'interprétation est d'ailleurs très inégale ; si Depardieu et Roger
Pierre s'en sortent bien, Nicole Garcia quant à elle, est d'une
platitude incroyable. Et on ne retiendra de tout cela que deux
très longues heures d'ennui.
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