Ça commence par une introduction
qui touche les sommets, Welles impose avec génie un film totalement
fou. Le film commence normalement, tel de nombreux films, puis les
décors tortueux et dérangés apparaissent, tout devient étrange, tout
devient une sorte de spirale infernale qui ne s'arrête jamais, les
escaliers qui ne semblent pas en finir, les portes qui s'enchaînent,
des personnages dont on ne sait rien, mais qui sont là à porter un
regard accusateur sur un Anthony Perkins saisissant de justesse. Les
seconds rôles ne sont pas en reste, comment oublier Orson Welles en
avocat alité? Un film brillant… Un chef d'oeuvre, une oeuvre
marquante, poignante, violente, sombre, torturée…
Adaptè dans un style baroque et
expressionniste par un Orson Welles qui trouve son inspiration loin
d'Hollywood et ses paillettes, l'oeuvre de Kafka est étonnante!
Plongées, contre-plongèes, travellings, profondeur de champ, plans
sèquences, même lorsque Welles semblent se parodier lui-même et se
livrer à un simple exercice de style, c'est brillamment réalisé ! Un
film fascinant comme son casting (Anthony Perkins, Romy Schneider,
Jeanne Moreau, Elsa Martinelli, Madeleine Robinson, Suzanne Flon,
Akim Tamiroff) ou plus l'oeuvre avance, plus le décor est surchargé,
plus l’espace réservé au personnage se réduit, plus le montage
s’active...
Le chef d'oeuvre d'Orson Welles?
Certainement. Une fois n'est pas coutume, le génie de son style
trouve un scénario à sa hauteur en l'adaptation du «Procès» du
génial l'écrivain tchèque Franz Kafka. De la première à la dernière
seconde Welles maîtrise TOUT, véritable démiurge écrasant le long
métrage de sa voix, de son physique imposant et de sa caméra
virtuose. L'apogée de son talent cinématographique est mise au
service d'une oeuvre immense, angoissée et intense, et Welles
accomplit bien plus qu'une adaptation réussie en portant à l'écran
l'univers torturé de Kafka : tout en prolongeant par l'image et le
son la transcription de ses tourments, il dépasse l'oeuvre originale
tout en la réactualisant dans notre étouffante société
post-industrialisée et bureaucratique, rendant d'autant plus
pertinente la vision pessimiste de l'écrivain. Emaillé de scènes
impressionnantes et de plans hallucinés, interprété par des acteurs
au sommet de leur art, extrêmement abouti et formellement parfait,
«Le Procès» est un long métrage prodigieux, réalisé par un surdoué.
Du début à la fin, impossible de ne pas
trouver ça constamment sublime tant on a l'impression de se trouver
dans un rêve, étrange et poétique. Je me souviendrai surtout de cet
homme, qu'on découvrira client de l'avocat Welles, qui est assis et
semble attendre lui aussi que le portail s'ouvre. Et M. K le
regarde, comme s'il voyait son propre destin. C'est une image assez
onirique, créée sans effets ou avec de gros sabots, ça dure quelques
secondes et c'est sublime. Le réalisateur nous transporte pendant
deux heures au pays de la folie, plus ou moins prononcée, mais
surtout au pays du beau. Et ça c'est fort. "I
J'étais assez septique avant de le voir
malgré le génie d'Orson Welles car j'avais vraiment adoré le livre
et que je suis souvent déçue par les adaptations cinématographiques
d'oeuvres littéraires. Mais ce film-là n'est pas une simple
adaptation, on n'y trouve pas seulement un univers kafkaïen mais
aussi un univers propre au réalisateur qui s'approprie l'histoire
sans la dénaturer. Le décor et la mise en scène de ce film sont très
impressionnants, en partie parce qu'ils mêlent réalisme et
surréalisme. Bref, je recommande vraiment ce film, autant pour ses
qualités artistiques visuelles que pour le fond qui prête à
réflexion.
Orson Welles nous livre un film très
fidèle au livre, étrange, avec un casting international. Les décors
sont impressionnants, Anthony Perkins confirme après Psychose qu'il
est un excellent acteur, Orson Welles en avocat malade se révèle
aussi inquiétant que repoussant. Ce rôle permet une nouvelle fois à
Welles de jouer avec son corps comme il l'avait fait dans La Soif du
mal (la première fois qu'on le voit, il cache son visage avec une
serviette). Un film très intéressant qui aide à la lecture du roman
de Kafka.
Le film se complaît dans une étrangeté monotone qui s'étire
sans nuancer ou faire progresser le comportement de ce mystérieux
Joseph K. (Anthony Perkins), qui semble lui-même se désintéresser de
son accusation. Le film ne devient alors qu'une suite de scènes
dépourvues d'enjeux, qu'ils soient formels, dramatiques ou
psychologiques et laisse place à l'ennui le plus total (heureusement
que la belle Romy Schneider vient dire bonjour. "Le Procès" se
définit par un hermétisme d'abord envoûtant avant de laisser
indifférent, la faute à une ambiance qui n'évolue jamais et qui perd
lentement son pouvoir de fascination.
Welles en fait encore une fois trop, en voulant montrer sa
grandeur de réalisateur (chaque plan est magistral, rien n'est
laissé comme un plan banal.) Ajoutez à ça le scénario
incompréhensible de Kafka et vous obtenez un des films les plus
bizarres qu'il m'ait été donné de voir. Je n'ai pas su l'apprécier.
On déchante très rapidement et un
sentiment de déception nous envahit. A travers cette adaptation, on
y découvre Joseph K, un jeune homme bien sous tout rapport et qui du
jour au lendemain se retrouve arrêté et suspecté sans même savoir de
quoi il retourne (et nous-mêmes ne saurons jamais quelles étaient
les raisons de tout cela). Sous couvert de réaliser une pseudo
réflexion sur l’injustice arbitraire et l’absurdité de la condition
humaine, Orson Welles se plante littéralement en nous restituant une
œuvre "auteurisante", limite science-fictionnelle et oh combien
ennuyeuse (et incompréhensible).
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