L'Armée des Ombres a achevé
d'élever à mes yeux Jean-Pierre Melville au rang de monstre sacré du
7e art, en seulement 2 films (le Samouraï étant le premier). Une
telle maîtrise du cadrage, de la plastique épuré si sublime aux yeux
du cinéphile, et du rythme a de quoi donner le tournis. C'est d'un
tel niveau de perfection, tout en restant sobre et simple, que je
suis prêt à accepter le monsieur au côté des grands réalisateurs
américains, de Kubrick à John Ford, sans oublier le grand David Lean
anglais et le génial Kurosawa japonais. Leur équivalent français,
c'est Melville. Rien n'égale la puissance de son récit qui déborde
des limites imposées par l'écran. Un chef d’œuvre incontestable qui
constitue le sommet de mon expérience cinématographique française !
Sublime ! J'ai vu ce film une première
fois au ciné club de mon lycée, il m'avait marqué et je l'ai revu
plusieurs fois depuis, sans que le plaisir ne s'envole. Tout est
magistral dans ce film, sa longueur, celle de ses plans, de ses
scènes, son rythme lent, sa photographie, ses plans, son cadrage et
son interprétation. Mais là où le film est le plus marquant, c'est
dans son fond. Ici Melville montre la réalité, des hommes et des
femmes seuls, qui ont entrepris un combat vain, qui savent qu'ils
sont en sursis. Ce n'est pas un film sur la résistance mais un film
sur les résistants. Et c'est ça qui en fait sa force. En montrant ce
qu'était leur réalité, c'est à dire la solitude, Melville nous
plonge dans leur quotidien mais, surtout, cela n'enlève rien à la
beauté de leur combat. Puissant, profond et sombre. Il
n'y a pas de pathos ou de sentimentalisme mal venus, ce film est
très juste, ce qui le rend encore plus poignant. Et puis L'armée des
ombres doit aussi sa réussite à de formidables interprétations, Lino
Ventura au jeu intériorisé est bouleversant tout comme Simone
Signoret et les autres seconds rôles. L’œuvre de Melville est
extrêmement bien mise en scène, cadrage parfait et photo sublime.
Une œuvre essentielle, intelligente et surtout très dure et
bouleversante. Sublime.
Tourné vers l'action, ce film a
l'immense mérite de ne jamais céder à la facilité : pas d'héroïsme
appuyé, pas de patriotisme exacerbé, pas de surdramatisation. Mais
des hommes, des faits, une tension constante, une précision sans
fioriture et bien tranchante. Il n'y a là aucune scène en trop,
aucun mot en trop. L'Armée des ombres est un diamant brut. Au centre
des relations humaines, d'une belle et austère densité : l'intérêt
individuel et l'intérêt collectif, la solidarité et la trahison, le
sens du devoir et de l'honneur, le courage et la peur.
Très fort au niveau émotionnel, "L’Armée
des Ombres" nous montre un univers de la résistance très sombre qui
dévoile la part de courage mais aussi de brutalité qu'il y a dans
l'homme. La dureté des personnages souvent silencieux, les décors
d'une grande noirceur et la tristesse de la musique ne laissent que
peu de place à l'espoir, qui n'est cependant pas totalement absent.
. Lin Ventura trouve ici un rôle
sombre qui lui correspond à merveille. Tout petit point négatif, on
peut trouver au film quelques longueurs ; mais on peut aussi dire
qu'elles contribuent à son atmosphère.
Melville prend son temps et les scènes sont assez
longues, avec des protagonistes qui, naturellement, ne laissent que
très rarement ressortir leurs émotions. Ce parti pris donne une
véritable âme et une authenticité au film, mais il cause également
beaucoup de longueurs que j'ai déplorées. Les acteurs sont au sommet
de leur art, notamment Lino Ventura et Simone Signoret, qui livrent
une interprétation bouleversante. Au-delà de ça, le film ne se
détourne pas de sa route, il est sans arrêt sombre et pessimiste (en
témoigne la fin, attendue mais au finale obligatoire pour un tel
film). Une œuvre sombre et puissante sur la Résistance, mais qui
malheureusement contient des longueurs.
Le film dure 2h20, il aurait pu durer moins longtemps et
laisser un meilleur arrière-goût. Malgré tout, le côté historique
est bien mis en scène avec de bons acteurs et une fin qui laisse
comme un goût d'irréel dans sa façon de faire. À savourer malgré les
faiblesses.
Un scénario lent, on ne comprend pas vraiment l'enjeu du film
(la situation à la fin n'est pas mieux qu'au début. Cependant cela
est certainement un parti pris de Melville pour jeter le trouble
chez les spectateurs. Car la résistance est justement une époque
troublante ... On retient malgré tout de très bons acteurs : Lino
Ventura et Simone Signoret notamment.
Devant l'unanimité de critiques
positives su ce film je serais donc le seul à ne pas avoir aimé?
Ayant vu pas mal de film sur la 2nde Guerre Mondiale et la
Résistance je me permets d'émettre un bémol sur celui-ci, qui a
l'air de compter sur sa distribution prestigieuse pour pallier les
carences d'une mise en scène paresseuse et ennuyeuse à mourir. Car
oui je me suis beaucoup ennuyé pendant toute la longueur du métrage
ou presque, m'étant décidé à stopper avant la fin, sans doute
mortelle aussi... On s'ennuie
un peu en regardant ce film, les personnages sont ternes à l'image
du personnage principal joué par lino ventura, ça manque de
coordination, on sent le film adapté du roman et qui veut lui coller
à tout prix, ça manque de nerf, d'action, pourtant le sujet s'y
prêtait.....
L'Armée des Ombres parvient à plonger le
spectateur dans un état second aussi sûrement que le ferait un
paquet de somnifères. Un film d'une lenteur insoutenable, donc. à ce
défaut s'ajoute un autre point noir, aussi grave: l'absence totale
de psychologie dans le scénario et pour les personnages. Pourquoi
résistent-ils? Contre quoi? Contre qui? Dans quel but? Le film ne
donne pas la moindre réponse à ses questions. Le personnage
principal se révèle très peu attachant. Pas à cause de son côté
taciturne et solitaire, mais parce qu'on peine à déceler en lui une
quelconque trace d'humanité. Piètre moyen de rendre hommage aux
Résistants! |