CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  106  

 

 

n°106
 
 
 " L'armée des ombres "  

 

 

(1969)-(Fr,It)(2h20)  -    Drame, Guerre 

 

Réal. :   Jean-Pierre Melville

 

Acteurs  :  L.Ventura, P.Meurisse, J.P.Cassel, S.Signoret ...  

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L'Armée des Ombres a achevé d'élever à mes yeux Jean-Pierre Melville au rang de monstre sacré du 7e art, en seulement 2 films (le Samouraï étant le premier). Une telle maîtrise du cadrage, de la plastique épuré si sublime aux yeux du cinéphile, et du rythme a de quoi donner le tournis. C'est d'un tel niveau de perfection, tout en restant sobre et simple, que je suis prêt à accepter le monsieur au côté des grands réalisateurs américains, de Kubrick à John Ford, sans oublier le grand David Lean anglais et le génial Kurosawa japonais. Leur équivalent français, c'est Melville. Rien n'égale la puissance de son récit qui déborde des limites imposées par l'écran. Un chef d’œuvre incontestable qui constitue le sommet de mon expérience cinématographique française !

Sublime ! J'ai vu ce film une première fois au ciné club de mon lycée, il m'avait marqué et je l'ai revu plusieurs fois depuis, sans que le plaisir ne s'envole. Tout est magistral dans ce film, sa longueur, celle de ses plans, de ses scènes, son rythme lent, sa photographie, ses plans, son cadrage et son interprétation. Mais là où le film est le plus marquant, c'est dans son fond. Ici Melville montre la réalité, des hommes et des femmes seuls, qui ont entrepris un combat vain, qui savent qu'ils sont en sursis. Ce n'est pas un film sur la résistance mais un film sur les résistants. Et c'est ça qui en fait sa force. En montrant ce qu'était leur réalité, c'est à dire la solitude, Melville nous plonge dans leur quotidien mais, surtout, cela n'enlève rien à la beauté de leur combat. Puissant, profond et sombre.

Il n'y a pas de pathos ou de sentimentalisme mal venus, ce film est très juste, ce qui le rend encore plus poignant. Et puis L'armée des ombres doit aussi sa réussite à de formidables interprétations, Lino Ventura au jeu intériorisé est bouleversant tout comme Simone Signoret et les autres seconds rôles. L’œuvre de Melville est extrêmement bien mise en scène, cadrage parfait et photo sublime. Une œuvre essentielle, intelligente et surtout très dure et bouleversante. Sublime.

Tourné vers l'action, ce film a l'immense mérite de ne jamais céder à la facilité : pas d'héroïsme appuyé, pas de patriotisme exacerbé, pas de surdramatisation. Mais des hommes, des faits, une tension constante, une précision sans fioriture et bien tranchante. Il n'y a là aucune scène en trop, aucun mot en trop. L'Armée des ombres est un diamant brut. Au centre des relations humaines, d'une belle et austère densité : l'intérêt individuel et l'intérêt collectif, la solidarité et la trahison, le sens du devoir et de l'honneur, le courage et la peur.

Très fort au niveau émotionnel, "L’Armée des Ombres" nous montre un univers de la résistance très sombre qui dévoile la part de courage mais aussi de brutalité qu'il y a dans l'homme. La dureté des personnages souvent silencieux, les décors d'une grande noirceur et la tristesse de la musique ne laissent que peu de place à l'espoir, qui n'est cependant pas totalement absent. . Lin Ventura trouve ici un rôle sombre qui lui correspond à merveille. Tout petit point négatif, on peut trouver au film quelques longueurs ; mais on peut aussi dire qu'elles contribuent à son atmosphère.

 

Melville prend son temps et les scènes sont assez longues, avec des protagonistes qui, naturellement, ne laissent que très rarement ressortir leurs émotions. Ce parti pris donne une véritable âme et une authenticité au film, mais il cause également beaucoup de longueurs que j'ai déplorées. Les acteurs sont au sommet de leur art, notamment Lino Ventura et Simone Signoret, qui livrent une interprétation bouleversante. Au-delà de ça, le film ne se détourne pas de sa route, il est sans arrêt sombre et pessimiste (en témoigne la fin, attendue mais au finale obligatoire pour un tel film). Une œuvre sombre et puissante sur la Résistance, mais qui malheureusement contient des longueurs. 

Le film dure 2h20, il aurait pu durer moins longtemps et laisser un meilleur arrière-goût. Malgré tout, le côté historique est bien mis en scène avec de bons acteurs et une fin qui laisse comme un goût d'irréel dans sa façon de faire. À savourer malgré les faiblesses.

Un scénario lent, on ne comprend pas vraiment l'enjeu du film (la situation à la fin n'est pas mieux qu'au début. Cependant cela est certainement un parti pris de Melville pour jeter le trouble chez les spectateurs. Car la résistance est justement une époque troublante ... On retient malgré tout de très bons acteurs : Lino Ventura et Simone Signoret notamment.

 

Devant l'unanimité de critiques positives su ce film je serais donc le seul à ne pas avoir aimé? Ayant vu pas mal de film sur la 2nde Guerre Mondiale et la Résistance je me permets d'émettre un bémol sur celui-ci, qui a l'air de compter sur sa distribution prestigieuse pour pallier les carences d'une mise en scène paresseuse et ennuyeuse à mourir. Car oui je me suis beaucoup ennuyé pendant toute la longueur du métrage ou presque, m'étant décidé à stopper avant la fin, sans doute mortelle aussi...

On s'ennuie un peu en regardant ce film, les personnages sont ternes à l'image du personnage principal joué par lino ventura, ça manque de coordination, on sent le film adapté du roman et qui veut lui coller à tout prix, ça manque de nerf, d'action, pourtant le sujet s'y prêtait.....

L'Armée des Ombres parvient à plonger le spectateur dans un état second aussi sûrement que le ferait un paquet de somnifères. Un film d'une lenteur insoutenable, donc. à ce défaut s'ajoute un autre point noir, aussi grave: l'absence totale de psychologie dans le scénario et pour les personnages. Pourquoi résistent-ils? Contre quoi? Contre qui? Dans quel but? Le film ne donne pas la moindre réponse à ses questions. Le personnage principal se révèle très peu attachant. Pas à cause de son côté taciturne et solitaire, mais parce qu'on peine à déceler en lui une quelconque trace d'humanité. Piètre moyen de rendre hommage aux Résistants!

 

 

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