CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1027 

 

 

n°1027
 
" Les grandes familles "

 

 

(1958)-(Fr)(1h32)  -      Drame    

 

Réal. :     Denys de la Patellière     

 

 

Acteurs:  J.Gabin, J.Desailly, P.Brasseur ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

La famille, avec ses bons et ses mauvais aspects, occupe une place importante dans l'histoire du 7ème art! Si un film tel que "Les grandes familles" de Denys de La Patellière insiste plus volontiers sur le bonheur familial, plus nombreux sont les films ayant pour cadre une famille désunie! Le réalisateur d'"Un taxi pour Tobrouk" n'a pas vraiment lésiné sur la distribution, éclatante à tout point de vue! De Jean Gabin qui n'éprouve aucun problème à endosser le costard du grand PDG Schoudler à l'excellent Bernard Blier en passant par Jean Desailly et Pierre Brasseur, tout le monde est à sa place! La réalisation est de qualité et les décors y sont très soignès (la demeure des Schoudler en tête) avec cerise sur le gâteau les dialogues de Michel Audiard qu'on ne se lasse pas d'entendre quand Gabin élève la voix : « Tu n'as rien à me permettre, ni à mon journal ni chez moi ! Pour permettre, il faut pouvoir interdire et être le patron ! Et le patron c'est moi ! »...Pourtant pour Audiard la tâche est nouvelle car il ne s'agit pas ici de faire parler un flic ou un truand mais plutôt de l'univers des grandes familles et celui des gros sous!

Excellent film, un peu moins noir que le roman de Maurice Druon. Les acteurs sont excellents : Pierre Brasseur est phénoménal, Gabin solide et Desailly tout en fragilité.

J'ai vu et revu le film Les Grandes familles toujours avec le même intérêt social et sociologique, servi par des acteurs hors normes. Les dialogues d''Audiard, épicés et savoureux, sont un avant-goût de ce qu'ils seront par la suite. En 2012, ce film n'a pas pris une ride, hélas ! La grande bourgeoisie et les milieux financiers - qu'elle génère et gère - sont toujours aussi âpres, méprisants, inhumains (et le nier est surprenant). On ne reproche pas aux riches d'être riches mais les moyens employés pour être riches. Contrairement à l'adage (concocté pour que le peuple continue à endurer souffrance et oppression) : bien mal acquis profite... fort bien et toujours aux mêmes !! C'est une tautologie de reconnaître que ce monde est encore plus terrible et plus oppressant pour des millions d'êtres humains qu'il ne l'était il y a des décennies. Constat éprouvant et décourageant : rien ne change, tout n'est que recommencement car l'éternel humain reste le même.

C'est du solide, on peut plonger allégrement dans ce panier de crabes. Le style un peu trop académique est contrebalancé par des bonnes interprétations dont celle de Pierre Brasseur en oncle dévoyer qui donne une grosse valeur ajoutée au film.

Un grand classique, une interprétation magistrale de Jean Gabin mais il ne faut pas oublier non plus les autres acteurs en particulier Jean Desailly, Bernard Blier et l'incontournable Pierre Brasseur vraiment excellent. Cette peinture sans pitié du monde de la finance et de la cruauté impitoyable du pouvoir et de l'argent faisant perdre toute humanité aux personnages n'a à mon avis pas pris une ride;ce phénomène étant hélas toujours aussi marquant à notre époque. Un très grand film à revoir ou a découvrir!!!

Toute la puanteur et la pourriture des grandes familles dans leur arrogance totale est montrée ici à untravers ce film cruel qui montre bien que les bons sentiments ne font pas partie du code moral de cette caste de puissants qui aime tant vivre au-dessus des autres. Si Jean Gabin est parfait comme à son habitude, je ne peux que saluer la remarquable prestation de Pierre Brasseur, père de Claude, qui fut un immense acteur comme il le prouve ici.

Superbe peinture du milieu de la finance ! Jean Gabin en P.D.G. que plus rien n'étonne, le fils à papa mis à l'écart, les requins de la bourse qui ricanent en attendant la chute. Tout cela serait très amusant si la Mort n'était pas là, elle aussi, à attendre. Le plan fixe d'une minute sur Jean Gabin, au 2/3 du film, se souvenant brutalement de l'existence de la Faucheuse, suffirait à faire de ce film une oeuvre inoubliable.

 

Toute la richesse d'une entreprise, celle de Jean Gabin qui se rend compte que son fils est pas apte à reprendre le flambeau. Gabin fidèle à lui-même, excellente prestation et le grand Pierre Brasseur suit aussi comme à son habitude à merveille. Le dénouement final vaut son petit moment d'intrigue. Une comédie dramatique légère qui remplit son quota scénaristique.

Cette plongée dans la marre aux requins ne tient que sur les prestations magistrales de ses acteurs, tout le cynisme du film reposant que sur le jeu très froid de Jean Gabin s’opposant à l’interprétation outrancière de Pierre Brasseur. Bernard Blier est, comme à son habitude, très bon mais son personnage est terriblement sous-exploité. Le scénario est une image satirique des élites et des institutions, dont l’immoralité frôle un niveau caricatural somme toute assez simpliste où s’entremêlent les querelles familiales et les manipulations financières. Les dialogues, pourtant concoctés par Michel Audiard, ne sont pas percutants et l’humour noir reste superficiel, en fait seule l’intensité dramatique de la conclusion donne sa force à cette peinture au vitriol du capitalisme sauvage. La construction académique et le rythme très lent ont également contribué au fait que le film ait si mal vieilli.

 

On ressort bluffé mais les yeux secs et l'indignation au fond du coeur...C'était d'ailleurs le point de vue majoritaire des 5 millions de spectateurs de 1958. Il était temps que la nouvelle vague arrive ...J'aimerais bien connaître l'opinion de Jean-Luc Godard sur ce film. La mienne en tous cas est déplorable et je suis certain que les nombreux metteurs en scènes qu j’admire auraient refusé le scénario et les propos tenus. A la place de la grandeur , il n'y a que médiocrité et bassesse . Pourtant nous savons tous que la richesse actuelle de la France provient des valeurs bourgeoises et industrielles qui ont dynamisé notre pays. Il y a forcément eu des brebis galeuses mais pas à ce point et pas toutes ensemble.

 

 

 

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